1897 André Steyert résume mais suppose beaucoup


L'EPISCOPAT GERMAIN


  Ainsi, dans notre pays lyonnais, on croyait que la grêle était produite par des sorciers, les tempestaires, comme on les appelait, lesquels déchaînaient sur les campagnes le vent d'ouest, si bien qu'aussitôt que l'on entendait gronder le tonnerre on disait : Voilà l'aure léviatique, c'est-à-dire l'ouragan que les sorciers font élever. On ajoutait qu'après cela ils ramassaient les récoltes abattues par l'orage et les vendaient aux habitants d'un pays fabuleux appelé Magonie (le pays des Mages), qui venaient sur des navires aériens et les emportaient chez eux. Un jour, à Lyon même, on amena à l'évêque quatre malheureux, trois hommes et une femme, que l'on prétendait être tombés d'un de ces navires et on se disposait à les lapider. Saint Agobard parvint, mais non sans peine, à convaincre la foule de l'absurdité de cette accusation et sauva ces pauvres gens. Antérieurement, un fait analogue s'était produit. A la suite d'une épizootie qui s'était déclarée sur les bœufs, l'opinion s'accrédita que cette maladie était occasionnée par une poudre empoisonnée que les gens du duc de Bénévent (avec lequel Charlemagne était en guerre) répandaient sur nos champs. Ce fut en vain que le clergé chercha à détromper les populations ; on fit inutilement remarquer qu'il était difficile d'imaginer une poudre capable de tuer les bœufs sans nuire aux autres bestiaux; que d'ailleurs tous les habitants du duché de Bénévent, venant avec de pleins chars de cette poudre n'en auraient pas eu assez pour couvrir un pays aussi étendu que notre province. Rien n'y fit et beaucoup de gens, sous ce prétexte, périrent massacrés dans les champs ou noyés dans les rivières.
  Saint Agobard ne se contenta pas d'agir, il écrivit un traité spécial pour combattre ces superstitions et, s'il ne parvint pas à les extirper entièrement, il en atténua les mauvais effets et en fit disparaître un grand nombre qui, ailleurs, subsistèrent pendant des siècles.


SOURCE: André Steyert , Nouvelle histoire de Lyon et des provinces de Lyonnais, Forez, Beaujolais, Franc-Lyonnais et Dombes , Bernoux et Cumin, 1897, volume 2, p 117

Remarques:

  Agobard ne parle pas spécialement du vent d'ouest, et ne précise pas si les tempestaires ramassaient les récoltes perdues. Il ne dit pas non plus que c'est à Lyon meme qu'on lui amena les quatre prisonniers. Ce n'est pas la foule qu'il convainquit, mais ceux qui avait capturé ces malheureux qu'il convainquit d'avoir menti. Enfin l'auteur ne se mouille pas en traduisant "aura levatitia" par "aure leviatique", et le sens de "Magonie" est toujours incertain.

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