1964. Une salade mystérieuse


Des armées de feu dans le ciel.

En 927, Verdun, comme tout l’est de la France, vit apparaître dans le ciel des armées de feu. La chronique de Flodoard signale qu’elles passèrent au-dessus de Reims, un dimanche matin, au mois de mars.
Note: La chronique de Flodoard dit: Acies igneae Remis in coelo mense Martio mane quadam die dominica visae (Un matin d'un certain dimanche de mars, on vit des armées de feu dans le ciel de Reims). Il s'agit d'une aurore boréale, également mentionnées comme armée céleste par Conrad Lycosthenes.

Des phénomènes,analogues se produisirent plusieurs fois sous Pépin le Bref, sous Charlemagne, sous Louis le Débonnaire. Les capitulaires de ces souverains mentionnent des peines imposées à ces créatures voguant sur des navires aériens.
Note: Cette référence à Pépin le bref montre que la source initiale est ici la fiction de Montfaucon de Villars, que l'auteur reprend peut-être de Robert Charroux.

Agobard, archevêque de Lyon, aurait fait libérer trois hommes et une femme descendus de ces astronefs et que le peuple accusait d’être envoyés par Grimoald, duc de Bénévent, afin de gâter, par leurs maléfices, les moissons et les vendanges des Français. Les édits de Charlemagne défendent de troubler l’air, d’exciter les tempêtes par des moyens magiques et de pratiquer les mathématiques, c’est-à-dire l’astrologie judiciaire et l’astrologie, que l’on désignait ainsi. Le manuscrit d’Agohard. que l’on peut consulter à la Bibliothèque nationale, mentionne, à propos des astronautes lyonnais, qu’il s’agissait visiblement d’étrangers et que, « par une fatalité inconcevable, ces malheureux poussaient la folie jusqu’à convenir qu’ils étaient sorciers ». Le peuple les faisait mourir, et il attachait leurs cadavres sur des planches que l’on lançait dans les rivières.
Note: la manuscrit d'Agobard a disparu, et la copie qui nous en reste, sépare bien l'épisode des quatre prisonniers, faussement accusés d'être tombés d'un navire aérien (et non descendu d'un astronef), et le massacre de prétendus empoisonneurs envoyés par Grimoald.

Malgré l'échec de ces premiers essais de communication avec notre planète, en mars 842, des armées multicolores défilèrent dans le ciel. Elles n’eurent pas plus de succès que les précédentes.
Note: Ce passage est tiré de L'histoire de la magie en France, de Jules Garinetn et provient de Fragmentum Chronici Fontanellensis: dies 37 Kalendis Martii apparuerunt acies in coelo prima hora noctis, (le 37e jour avant les calendes de mars, des armées apparurent dans le ciel à la première heure de la nuit,). La date est évidemment fausse, mais la descripion complète évoque encore une aurore boréale.

Lors du siège d’Angers par Charles le Chauve, des habitants d’un autre monde, ayant la forme de sauterelles, six ailes et des dents faites d’un métal très dur ou de quelque pierre inconnue, vinrent assaillir les Français. Ces ennemis du royaume étaient rangés en bataille, ils volaient en bon ordre, conduits par des éclaireurs et des piqueurs d’une forme élancée. Les annales de Fulde, qui mentionnent cet incident, ajoutent que l’armée, mise en déroute par des exorciseurs, se réunit en tourbillon et disparut dans la direction de la mer.
Note: Le siège d'Angers eut lieu en 873, mais les annales de Fulde n'en parlent pas. Ces sortes de sauterelles, sont peut être celles mentionnées par Lycosthenes pour l'an 874. Mais surtout, ce passage est encore repris de L'histoire de la magie en France.

En 842, les apparitions d’armées infernales furent nocturnes. Elles accompagnèrent, à plusieurs reprises, le siège de Jérusalem.
Note: Les aurores boréales sont toujours nocturnes, quant au siège de Jérusalem, il eut lieu en 1099. Ce passage est toujours repris de L'histoire de la magie en France.


SOURCE: René Alleau, Guide de la France mystérieuse, Tchou, 1964, p. 991.

Remarques:

Comme l'a remarqué Claude Maugé, l'auteur semble bien être Jean-Paul Clébert, car il appartient à la liste des auteurs du guide, et il a reproduit le même texte dans Histoire et guide de la France secrète.
Il mélange dans une mystérieuse salade, une armée céleste à Reims en 927 (qu'il déplace à Verdun), la fiction de Montfaucon de Villars, l'épisode d'Agobard à la mode du space opéra, des informations fantaisistes sur les capitulaires, d'autres armées célestes en 842, d'autres au siège de Jérusalem, et une attaque de sauterelles à Angers. Tout cela sans donner ces sources. Nous pouvons tout de même remarquer que plusieurs de ces incidents sont rapportés de la même façon dans Histoire de la magie en France, de Jules Garinet, qui est donc une de ses sources.
Mais e pire est que ces âneries seront prises pour argent comptant par d'autres auteurs.

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