1961: Une reproduction infâme

Cette reproduction, parue en 1961 dans Un mythe moderne de Carl Gustav Jung, et manifestement un avatar de celle de Foerster, est probablement la plus mauvaise de toutes les reproductions en noir et blanc.
Jung qui connaissait mal les livres de vulgarisation astronomique, s'est contenté d'une reproduction que lui avait envoyé un correspondant néerlandais, Mr D. van Houten. Mais elle était si mauvaise, qu'il a fallu la redessiner tant bien que mal, en retraçant en noir les principaux traits
Nous ignorons si l'image de l'édition originale allemande, Ein moderner mythus, paru en 1958, était aussi mauvaise, mais c'est probable

Comme si cela ne suffisait pas, Jung est aussi l'auteur de l'interprétation la plus fantaisiste de cette gravure:

Cette image du XVIIe siècle, qui représente probablement l'illumination d'un adepte de la confrérie des Rose-Croix, provient d'une source qui m'est inconnue , A droite, elle représente le monde tel que nous le connaissons. Le pèlerin, qui manifestement est en train d'accomplir un « pèlerinage de l'âme », transperce les confins nocturnes de son monde et plonge son regard dans un autre univers, surnaturel, où l'on discerne des couches successives de formations nuageuses, des montagnes, etc. Entre autres apparaissent les roues d'Ezéchiel ainsi que des rondeurs en forme de disque et des formes qui font penser à des arcs-en-ciel et représentent visiblement les « sphères célestes ».
Dans ces symboles, nous voyons surgir une image originelle - dont l'illuminé de la gravure a la primeur - de ce qui deviendra de nos jours la vision des soucoupes volantes. Dans cette image originelle, il ne peut s'agir de corps célestes faisant partie du monde empirique; il peut s'agir seulement de « rotunda », des rotondités projetées à partir de notre monde intérieur et quasiment à quatre dimensions.


Explication: Jung, qui n'a vraiment pas l'air de connaître l'histoire de l'astronomie, ne reconnaît pas, au-delà de la sphère des étoiles fixes, le "ciel empyrée", composé de feu (d'ou les flammes) et séjour du créateur (d'où les roues d'Ezéchiel). Il se livre alors à sa manie de voir des mandalas et des rotundas partout, ce qui l'amène à voir dans cette image l'illumination d'un adepte des Rose-Croix. Mais comme le mouvement Rose-Croix n'est apparu qu'au XVIIème siècle, c'est en ce siècle qu'il doit placer l'origine de l'image, qui devient alors une gravure sur cuivre, procédé en usage à l'époque
En réalité, l'image est tout à fait dans le style d'une gravure sur bois allemande des années 1530, et si le personnage ressemble bien à un pélerin découvrant le ciel empyrée, c'est soit que cette gravure est parue dans un ouvrage religieux de l'époque, soit qu'il s'agit d'une habile représentation de la croyance au ciel empyrée, parue dans les années 1880. Dans les deux cas, la gravure sur cuivre et les Rose-Croix n'ont rien à y voir.

Dernière mise à jour: 27/03/2017

La légende organigramme