J.H. Alstedius Johann Heinrich Alsted, en latin Alstedius, fut un théologien calviniste allemand, un philosophe et un encyclopédiste. Fils du pasteur Jacob Alsted, il est né en Mars 1588 à Ballersbach, et fit ses études à Herborn, ou il enseigna dès 1608. En 1629, il devint professeur de théologie à Weissenburg, en Roumanie, où il mourut en 1639. Alsted a rédigé des encyclopédies permettant d’embrasser en quelques volumes l’ensemble des connaissances de l’époque et de montrer les liens entre les différentes disciplines. On lui doit la première encyclopédie d’histoire biblique. Dans cet esprit, il rédige en 1637 son Thesaurus chronologiae, riche de soixante chronologies. Chronologies des patriarches, des prophètes, des rois des divers pays, des conciles, des hérésies, de la médecine, de l'alchimie, etc... La cinquante cinquième chronologie est consacrée aux comètes, mais comme l'écrit Pingré, elle est faite sans aucun discernement.

Anno Christi		Numerus cometa
1527.	Visus est cometa terrificus caudâ oblongâ sanguinei coloris. Turca ungariam vastavit. Agmina locustarum hinc inde multum damni dederunt.	131<
1529.	Quatuor cometa hoc anno apparuerunt. Turca Viennam obsidione cinxit, multasque urbes in Hungariâ occupavit. Sudor Anglicanus hoc tempore aliquot myriadas hominum sustulit.	132 133 134 135
an après J.C.
1527.	On a vu une comète terrifiante à queue allongée couleur de sang. Les Turcs dévastèrent la Hongrie. De là des hordes de criquets causèrent de nombreux dégats
1529.	Quatre comètes apparurent cette année. Les Turcs firent le siège de Vienne, et s'emparèrent de nombreuses villes en Hongrie. La suette anglaise emporta, à cette époque, des dizaines de milliers d'hoimmes.

Alstedius n'indique pas sa source. Il l'indique quelquefois pour une source antique, mais crédible, comme Pline l'ancien.
Comme les auteurs de son époque, il indique pour chaque comète, la liste des calamités qui l'ont suivi jusqu'à l'apparition suivante. Simon Goulart a fait pire, en donnant la liste de tous les fléaux qui affligèrent l'Europe, de 1527 à la rédaction de son livre.
Mais en chronologiste syncrétique, Alstédius, pour augmenter sa collection de comètes, n'hésite pas à donner quatre numéros à l'apparition suivante, qui n'était elle aussi qu'une aurore boréale, mais cette fois décrite comme un "gouffre" , et non une comète, par plusieurs auteurs, pourtant enclins à voir des comètes partout, comme Rockenbach ou Caesius
Faire pire que Rockenbach? Pauvre Alstédius...