1987. McCluskey et Van Gent: c'est Arcturus, pas Sirius.


Stephen McCluskey
Wolfhard Schlosser et Werner Bergmann, de l'université de Bochum avaient cru prouver dans les colonnes de Nature, que Sirius étaient rouge du temps de Grégoire de Tours. Leur théorie mal ficelée va être complètement démolie dans la même revue.
D'abord par Stephen C. McCluskey du programme d'Histoire des sciences et des technologies de la West Virginia University.
Gregory’s treatise appears in eight manuscripts, two of which include the astronomical portions, and two printed editions, both of which include identifications of the constellations by the astronomer, J. F. Galle. Galle identified ‘Rubeola’ as Arcturus, a nearby companion as η Boo, and the central star of Gregory’s constellation ‘Quinio’ (the five) as ‘undoubtedly Sirius’. He considered ‘Rubeola’ to be Arcturus because of its colour (which we should not take into account) and its monthly appearances as recounted by Gregory.
Le traité de Grégoire apparaît dans huit manuscrits, dont deux comprennent les parties astronomiques et deux éditions imprimées, qui comprennent l'identification des constellations par l'astronome J. F. Galle. Galle a identifié «Rubeola» comme Arcturus, un compagnon voisin comme η Boo, et l'étoile centrale de la constellation de Gregory «Quinio» (les cinq) comme «sans aucun doute Sirius». Il considérait que «Rubeola» était Arcturus en raison de sa couleur (que nous ne devrions pas prendre en compte) et ses apparitions mensuelles rapportées par Grégoire.
...
  The Local Sidereal Time of rising (LSTr) can be computed from ‘Rubeola’s rising one month before ‘Stefadium’ (Corona Borealis), from the duration of visibility each month between its rising and sunrise, and from the number of psalms that can be sung after its rising or after its appearance at a given place in the sky. The Local Sidereal Time of setting (LSTs) can be determined in like manner from the duration of visibility each month between sunset and the star’s setting.
  Le temps sidéral local du lever (LSTr) peut être calculé à partir du lever de "Rubeola" un mois avant « Stefadium »(Corona Borealis), de la durée de visibilité chaque mois entre son lever et le lever du soleil et du nombre de psaumes pouvant être chantés après son lever ou après son apparition à un endroit donné du ciel. Le temps sidéral local du coucher (LSTs) peut être déterminé de la même manière d'après la durée de visibilité chaque mois entre le coucher du soleil et celui de l'étoile.
  Turning to the constellation ‘Quinio’, which has also been identified as Sirius, we can determine its declination because it follows the path that the Sun does in February. Because it rises one hour after a pair of stars that can be identified on the basis of their declination, their rising time, and their depicted orientation to the horizon as α and β Canis minoris, we can determine ‘Quinio’s LSTr. Lastly, we must not ignore the depiction of ‘Quinio', which matches the pattern of Sirius and its companions at their rising.
  En ce qui concerne la constellation "Quinio", qui a également été identifiée comme Sirius, nous pouvons déterminer sa déclinaison car elle suit le chemin que le Soleil fait en février. Parce qu'elle se lève une heure après une paire d'étoiles qui peuvent être identifiées en fonction de leur déclinaison, de leur heure de lever et de leur orientation représentée par rapport à l'horizon comme α and β Canis minoris, nous pouvons déterminer le LSTr de "Quinio". Enfin, nous ne devons pas ignorer la représentation de "Quinio", qui correspond à la disposition de Sirius et de ses compagnons à leur lever.
  Comparing the limits thus obtained with the positions of the stars computed for AD 600 at the latitude of Tours, It is apparent that ‘Quinio’ is Sirius and ‘Rubeola’ is most likely Arcturus, a star widely noted for its ruddy colour.
En comparant les limites ainsi obtenues avec les positions des étoiles calculées pour AD 600 de notre ère à la latitude de Tours, il est évident que 'Quinio' est Sirius et 'Rubeola' est très probablement Arcturus, une étoile largement connue pour sa couleur rougeâtre.
...
STEPHEN C. MCCLUSKEY


Ensuite, c'est R. H. Van Gent, du Sonnenborgh Observatory, qui passe à l'attaque.
SCHLOSSER and Bergmann, (hereafter SB) have recently presented new evidence apparently corroborating the well-known Greek-Roman and Babylonian references to a red-coloured Sirius in antiquity.
...
Their novel identification is partly based on the singular description of ‘Robeola’ as a ‘stella splendida', which, as SB argue, can apply only to the brightest star in the sky (Sirius) and not to any other fainter star. But although Sirius features prominently in the skylore of many ancient cultures (such as Egypt, Persia, Greece and Rome), this is not a general rule.
...
SCHLOSSER et Bergmann (ci-après SB) ont récemment présenté de nouvelles preuves qui corroborent apparemment les références gréco-romaines et babyloniennes bien connues à un Sirius de couleur rouge dans l'Antiquité.
...
Leur nouvelle identification repose en partie sur la description singulière de «Robeola» en tant que «stella splendida», qui, comme l'affirme SB, ne peut s'appliquer qu'à l'étoile la plus brillante du ciel (Sirius) et non à une autre étoile plus faible. Mais bien que Sirius soit en bonne place dans l'imagerie céleste de nombreuses cultures anciennes (comme l'Egypte, la Perse, la Grèce et Rome), ce n'est pas une règle générale.

  The second argument of SB for rejecting the Arcturus identification is based on the times of visibility of ‘Robeola’ throughout the year, which, as SB state, only fits Sirius. Figures 1 and 2 show the visibility times of ‘Robeola’ as given by Gregory (CS 20) compared with that theoretically expected for Arcturus and Sirius at the latitude of Tours. In Fig. 1, hours of unequal length or seasonal hours (12 in'each night, irrespective of the season) are assumed and it shows that Arcturus and Sirius both fit very badly. Figure 2, where hours of equal length are assumed, shows that Arcturus now almost perfectly fits the data given by Gregory, while Sirius still disagrees completely.
  Le deuxième argument de SB pour rejeter l'identification Arcturus est basé sur les temps de visibilité de 'Robeola' tout au long de l'année, qui, comme l'indique SB, ne correspond qu'à Sirius. Les figures 1 et 2 montrent les temps de visibilité de 'Robeola' tel que donné par Grégoire (CS 20) par rapport à celui théoriquement prévu pour Arcturus et Sirius à la latitude de Tours. Dans la Fig. 1, des heures de durée inégale ou des heures saisonnières (12 dans chaque nuit, indépendamment de la saison) sont supposées et elle montre que Arcturus et Sirius correspondent tous deux très mal. La Figure 2, où sont supposées des heures de même longueur, montre que Arcturus correspond maintenant presque parfaitement aux données fournies par Grégoire, tandis que Sirius est toujours complètement en désaccord.
Fig. l Visibility times of ‘Robeola‘ as given by Gregory
(broken line; the missing value for May is interpolated from the adjacent months) and those theoretically expected for Arcturus (solid line) and Sirius (dotted line) at Tours (φ = 47.37°). Stellar coordinates adopted for the epoch 500. Unequal-hour scheme adopted. Visibility limits adopted were: altitude Sun < -12° and altitude star, > +5°.
Fig. 2 As for Fig. l for the equal-hour scheme
Regardless of the hour-scheme adopted (a study of the visibility data of the other constellations listed by Gregory in fact shows that the latter scheme is correct), Sirius always remains invisible each year from May to July, whereas ‘Robeola’ should be visible for at least 3 hours each night during the same period. This crucial and very elementary fact is nowhere raised nor discussed by SB.

Indépendamment du schéma horaire adopté (une étude des données de la visibilité des autres constellations énumérées par Grégoire en fait montre que le dernier schéma est correct), Sirius reste toujours invisible chaque année de mai à juillet, alors que «Robeola» devrait être visible Pendant au Moins 3 heures par nuit pendant la même période. Ce fait crucial et très élémentaire n'est nulle part soulevé ni discuté par SB.

  Gregory further states (CS 20) that ‘Robeola’ is visible twice each night in September; shortly after sunset. as well as shortly before sunrise. Figure 3 shows that again Arcturus fits perfectly (as its heliacal rising in late September falls before its heliacal setting in early November), whereas Sirius fails miserably (heliacal rising in early August falls after his heliacal settings in late April.
  Grégoire indique en outre (CS 20) que «Robeola» est visible deux fois par nuit en septembre; peu de temps après le coucher du soleil ainsi que peu de temps avant le lever du soleil. La figure 3 montre que, à nouveau, Arcturus s'intègre parfaitement (comme son lever héliaque fin septembre, tombe avant son coucher héliaque début novembre), alors que Sirius échoue misérablement (le lever héliaque début août tombe après son coucher héliaque fin avril).
Fig. 3 Rising and setting times for Arcturus at Tours in mean local time (hours of equal length). Visibility criteria as in Figs 1 and 2. Note that from late September until early November, Arcturus is visible shortly after sunset as well as shortly before sunrise.
R. H. VAN GENT.

(Matters Arising, The colour of Sirius in the sixth century, Nature, 1 janvier 1987, p. 87 )


Dernière mise à jour: 02/10/2018

Accueil Sciences Astronomie Erreurs Sirius