1902 Polémique dans The Observatory

The alleged Change of Colour in Sirius.
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  In an earlier communication of mine (The Observatory, vol. x. p. 104, to which Miss Clarke does me the honour to refer in her 'System of the Stars,' p. 146), I called attention to the mistake (pointed out by Schjellerup) which had probably been made in supposing that Ptolemy had classed Sirius amongst the red or reddish (ὐπόκιῥῤοι) stars. But later (particularly Roman) writers are generally regarded as having done so. I am extremely obliged to Prof. 0om, of Lisbon, for calling my attention to the fact that a main point in Prof. Schiaparelli’s paper is the strong probability that by Canicula these writers do not mean Sirius, but Procyon.
  After a full discussion of the passage in the ‘ Almagest,’ Prof. Schiaparelli goes on to speak of the Roman writers. Cicero, Germanicus, and Avienus published translations of Aratus †, and in these the expression “rutilus” is applied to the light of Sirius. But this word does not necessarily mean red or even any tint of colour; Cicero applies it in the same translation to the body of the constellation Virgo, evidently meaning simply “ bright,” as Schiaparelli remarks “senza designazione di colore speciale.” The decided attribution of a red colour to the star called by them Canicula is to be found in Horace and Seneca. The former speaks of “ rubra Canicula ” in Sat. ii. 5 ; the latter, in his ‘ Quaestiones Naturales,’ i. 1, says that it is not wonderful there should be varieties of colour on the Earth since such exist also in the, heavens, “sed acrior sit caniculae rubor, Martis remissior,” which has been generally taken to mean that Sirius is more red than Mars. But, as I remarked before, Prof. Schiaparelli gives reasons for believing that Canicula means Procyon, not Sirius. It will be sufficient here to quote the passage to which he refers from Hyginus : “ . . . . canem autem sua appellatione et specie caniculam dixerunt ; ques a Graecis quod ante majorem Canem oritur Procyon appellatur.”
  In his second paper, Prof. Schiaparelli states that when he wrote his first he had not seen those of Prof. See. He therefore now goes over the same passages as the latter had done, and contends that in the other ancient authorities where Sirius is alluded to, the epithets applied to it refer to its brightness, not its colour; thus in the ‘Iliad,’ where it is compared to the arms of warriors (Diomed, Hector, and Achilles), and likened to the appearance of fire, what is meant is not redness, but power of light, inextinguishableness, as the poet himself expresses it, ἀκάματον πῦρ (II. V. 4).
  Prof. Schiaparelli’s arguments appear to be very convincing; but is there not another difficulty introduced with regard to the passages from the Roman writers, especially Seneca? Must we take him to mean that Procyon was red, and, according to Seneca, of a hue “acrior” than that of Mars? Perhaps on this point I may again refer to my letter to you of Feb. 1887 (vol. x. p. 104), at the end of which the suggestion is mentioned that the true reading is not “rubor,” but “fulgor.” Not even Sirius is so bright as Mars when near opposition, but the comparison may have been made when the planet was near quadrature.
Yours faithfully,
Blackheath, 1902, Feb. 3.

W. T. LYNN.
Le prétendu changement de couleur dans Sirius.
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  Dans une de mes communications antérieures (The Observatory, vol. x. p. 104, à laquelle Miss Clarke me fait l'honneur de se référer dans son «System of the Stars», p. 146), j'ai attiré l'attention sur l'erreur (soulignée par Schjellerup) qui avait probablement été faite en supposant que Ptolémée avait classé Sirius parmi les étoiles rouges ou rougeâtres (hypokirros). Mais des écrivains ultérieurs (en particulier romains) sont généralement considérés comme l'ayant fait aussi. Je suis extrêmement obligé au Prof. 0om, de Lisbonne, d'avoir attiré mon attention sur le fait qu'un point important de l'article du Prof. Schiaparelli est la forte probabilité que, par Canicula, ces écrivains ne voulaient pas dire Sirius, mais Procyon.
  Après une discussion complète du passage dans «l'Almageste», le professeur Schiaparelli poursuit en parlant des écrivains romains. Cicéron, Germanicus et Avienus ont publié des traductions d'Aratus †, et dans celles-ci, l'expression "rutilus" est appliquée à la lumière de Sirius. Mais ce mot ne signifie pas nécessairement rouge ou même une teinte de couleur; Cicéron l'applique dans la même traduction au corps de la constellation de la Vierge, signifiant évidemment simplement "brillant", comme Schiaparelli le remarque "senza designazione di colore speciale". L'attribution catégorique d'une couleur rouge à l'étoile appelé par eux Canicula se trouve chez Horace et Sénèque. Le premier parle de "rubra Canicula" en sat. II. 5; Le dernier, dans ses «Quaestiones Naturales», I. 1, dit qu'il n'est pas étonnant qu'il devrait y avoir des variétés de couleur sur la Terre, car elles existent aussi dans le ciel, “sed acrior sit caniculae rubor, Martis remissior,” , ce qui a généralement été considéré comme signifiant que Sirius est plus rouge que Mars. Mais, comme je l'ai remarqué précédemment, le professeur Schiaparelli donne des raisons de croire que Canicula signifie Procyon, et non Sirius. Il suffira ici de citer le passage auquel il se réfère d'Hyginus: “ . . . . canem autem sua appellatione et specie caniculam dixerunt ; ques a Graecis quod ante majorem Canem oritur Procyon appellatur.”
Note: "Canicula" signifie précisément "petite chienne", et l'étoile principale de la constellation du petit chien est Procyon, qui signifie en grec: chien de l'avant, d'où chien aboyeur, ou chien flatteur. On peut penser que les grecs l'ont appelé ainsi parce le petit chien apparaissait avant le grand.
  Dans son deuxième article, le Professeur Schiaparelli déclare que lorsqu'il a écrit son premier, il n'avait pas vu ceux du Prof. See. Il passe donc maintenant les mêmes passages que ce dernier, et affirme que, dans les autres anciennes autorités où se réfère Sirius, les épithètes appliquées se réfèrent à sa luminosité, pas à sa couleur; Ainsi, dans l'Iliade, où il est comparé aux armes des guerriers (Diomède, Hector et Achille), et comparé à l'apparence du feu, ce qu'il faut comprendre n'est pas la rougeur, mais la puissance de la lumière, son inextinguibilité, comme le poète Lui-même l'exprime, acamaton pur; (II. V. 4).
  Les arguments du professeur Schiaparelli semblent être très convaincants; Mais n'y a-t-il pas une autre difficulté à propos des passages des écrivains romains, en particulier de Sénèque? Faut-il que cela signifie que Procyon était rouge et, selon Sénèque, d'une teinte "acrior" (plus vive) que celle de Mars? Peut-être sur ce point, je peux encore me référer à ma lettre de février 1887 (vol. X. p. 104), à la fin de laquelle la suggestion est mentionnée que la vraie lecture n'est pas "rubor" mais "fulgor". Non seulement Sirius n'est pas si brillant que Mars lorsqu'il est proche de l'opposition, mais la comparaison a pu être faite lorsque la planète était près de la quadrature.

( The Observatory, N° 316, 1902, p. 130 )

The alleged Change of Colour in Sirius.
GENTLEMEN,-
Unless we are prepared to deny the authority of Seneca, it appears to me that we are bound to admit the evidence of a change of colour in an important first-magnitude star, although that starmay not be Sirius. Horace’s “rubra Canicula” should not carry much weight, for he probably took his astronomy at second-hand from Aratus; but Seneca’s statement, “ sed acrior sit Caniculae rubor, Martis remissior,” is categorical and appears to be made from personal observation. Moreover, since he is speaking of colour, it would seem impossible to adopt Mr. Lynn’s conjectural emendation of “ fulgor” for “ rubor,” as the sentence would then be pointless. That by Canicula is intended Procyon may well be; but in that case we still have the evidence of change of colour, for Procyon is no more red than is Sirius at the present time.
Yours faithfully,
Staines, 1902 March 13. FRANCIS GARE.

À moins que nous soyons prêts à nier l'autorité de Sénèque, il me semble que nous sommes tenus d'admettre la preuve d'un changement de couleur dans une étoile importante de première grandeur, bien que cette étoile ne soit pas Sirius. La "rubra Canicula" d'Horace ne doit pas porter beaucoup de poids, car il a probablement pris son astronomie de seconde main depuis Aratus; Mais l'affirmation de Sénèque, "sed acrior sit Caniculae Rubor, Martis remissior, "est catégorique et semble être faite à partir d'une observation personnelle. De plus, puisqu'il parle de couleur, il semble impossible d'adopter la correction conjecturale de M. Lynn de "fulgor" pour "rubor", car la phrase serait alors inutile. Peut-être bien que, par Canicula, soit entendu Procyon; mais dans ce cas, nous avons toujours la preuve du changement de couleur, car Procyon n'est pas plus rouge que Sirius à l'heure actuelle.
Note: Hé oui, Remplacer Sirius par Procyon ne fait que déplacer le problème.
( The Observatory, N° 317, 1902, p. 166 )

Dernière mise à jour: 02/10/2018

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