1987. Schlosser et Bergmann persistent et signent.

Malgré la descente en flammes de leur théorie par McCluskey et Van Gent, messieurs Schlosser et Bergmann ne s'avouent pas vaincus. Dans leur réponse à Gent et McCluskey ils prétendent que la durée de visibilité de "Rubeola" correspond mieux à Sirius qu'à Arcturus.

Crucial are the September and October apparitions of Rubeola.
Whereas Sirius ‘Robeola’ fits nicely into the scheme
  SiriusSeptember1.7 h
  SiriusOctober4.4 h
Arcturus = ‘Robeola’ does not:
  ArcturusSeptemberrising 1/2 h after the Sun
  ArcturusOctober10 min.
Cruciales sont les apparitions de septembre et octobre de Rubeola.
Alors que Sirius 'Robeola' s'inscrit bien dans le schéma
  SiriusSeptembre1.7 h
  SiriusOctobre4.4 h
Arcturus = ‘Robeola’ ne le fait pas:
  ArcturusSeptembrelever 1/2 h après le soleil
  ArcturusOctobre10 min.
(Matters Arising, The colour od Sirius in the sixth century, Nature, 1 janvier 1987, p. 89 )

Ici, c'est tout simplement de la mauvaise foi. Nos auteurs truquent leurs résultats, et ignorent volontairement ce qui invalide leur théorie.
Voyons plutôt, pour la latitude de Tours, et l'an 580, les durées de visibilité obtenues, grace au logiciel Stellarium.

durée de visibilité au leverdurée de visibilité avant le coucherdurée totale
le 20 septembre 580
Arcturus20 mn2 h 55 mn3 h 15 mn
Sirius4 h 40 mn_4 h 40 mn
le 20 octobre 580
Arcturus3h 10 mn1 h 40 mn4 h 50 mn
Sirius7 h 20 mn_7 h 20 mn
Nous voyons que:
- Les chiffres de Schlosser et Bergmann sont faux.
- Nos auteurs veulent ignorer que Grégoire de Tours précise bien: Cette étoile se lève en Septembre, et apparaît le matin, que certains appelent "la rougeaude", elle apparaît cependant d'abord au début de la nuit, et ainsi derechef le matin;
C'est à dire qu'elle devient visible au début de la nuit, disparait sous l'horizon, et réapparait le matin. C'est bien ce que fait Arcturus, comme le montre cette simulation sur Stellarium:

Arcturus peut le faire, parce que c'est une étoile boréale, qui, à Tours, ne reste que 9 heures sous l'horizon. Mais Sirius qui y reste 14 heures 35 minutes en est bien incapable.
C'est à se demander si nos auteurs n'ont pas fait leur calculs pour la Nouvelle Zélande. Car en Nouvelle Zélande, oui, ça marche. L'été, Sirius apparait le soir, disparait sous l'horizon et réapparait le matin. Mais il est douteux que Grégoire de Tours ait pu faire ses observations en Nouvelle Zélande, qui n'était même pas encore connue de son temps.

Notons que nos auteurs ont fait paraître cette même année, un article en allemand, "GREGOR VON TOURS UND DER ROTE SIRIUS", beaucoup plus étoffé, avec de jolis dessins, mais avec les mêmes erreurs (ou les mêmes mensonges).

Dernière mise à jour: 03/10/2018

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