Fontenelle et Maraldi contre Roemer Népotisme astronomique
Né, comme son oncle à Perinaldo, comté de Nice, le 21 août 1665, il arriva à l'Observatoire de Paris. en 1687, et entra à l'académie des sciences en 1699. Son propre neveu, Jean Dominique Maraldi, dit Maraldi II - comme il eut Cassini II, Cassini III, etc..., tous membres de l'académie - vint lui même à Paris en 1727, pour entrer à l'académie en 1731. Il semblerait qu'à cette époque, la science ait été une affaire de famille Maraldi n'a pas connu Roemer, ni l'époque où celui ci travaillait à l'observatoire, car Roemer rentra à Copenhague en 1681, à l'appel du roi de Danemark, pour y enseigner à l'université. C'est donc en ne connaissant que la version familiale de la découverte qu'il va en parler. Son article va être résumé par Fontenelle, qui ayant commencé sa carrière littéraire par des vers et des tragédies, ne s'intéressera aux sciences que bien après le départ de Roemer. Lui non plus, bien qu'en France à l'époque, mais agé de 19 ans, n'a pas connu le travail de Roemer. Ce sont donc deux savants ignorants du dossier qui vont prétendre oter sa découverte à Roemer, pour l'offrir à Cassini. Un article anonyme et tendancieux
L'article de Maraldi
La dure réalité
Jean-Dominique Maraldi oublie le népotisme au nom de la Science Il y eut tout de même un membre du clan des astronomes Périnaldiens, pour préférer la Science à la Famille: Ce fut Giovanni Domenico Maraldi, ou Jean-Dominique Maraldi, alias Maraldi II. Cherchant à déterminer la différence de Longitude entre Greenwich et Paris, il fit lui même de nombreuses observations des éclipses des satellites de Jupiter. En particulier, il utilisa 300 éclipses du troisième satellite qui avaient l'avantage de montrer l'immersion dans l'ombre, aussi bien que l'émersion. Dans un mémoire publié en 1741, il put ainsi déméler les différentes causes d'inégalités, et rétablir dans ses droits la vitesse de la lumière, quitte à désavouer les conclusions de son oncle, Jacques Philippe Maraldi, alias Maradi I, que les mémoires de l'académie appellent alors "feu M. Maraldi". Conclusion Vouloir diminuer le mérite de Roemer est absurde. Roemer avait procédé correctement en étudiant la croissance du retard dans deux quadratures opposées. Si sa méthode ne marchait bien qu'avec le premier satellite de Jupiter, et pas avec les autres, la faute en est aux calculs de Cassini qui utilisait des orbites fausses. Comment aurait il pu alors obtenir des résultats justes à 1/10 000 près? Le mémoire ou Cassini expose ses méthodes de calculs est écrit 84 ans après la publication de Astronomia nova de Képler. Mais tout comme Tycho Brahé, excellent observateur et bon courtisan, refusait Copernic et se révéla piètre théoricien, Cassini, qui avait les mêmes qualités, et les mêmes défauts, refusa KeplerIl préféra jeter la vitesse de la lumière aux oubliettes, parce que sa prise en compte ne suffisait pas à réparer ses bétises Et Maraldi I, qui devait son poste à son tonton, était mal placé pour le critiquer. Haro sur Roemer qui donna aux astronomes un faux espoir. Et voila les savants français autorisés à douter encore longtemps de la vitesse finie de la lumière. Car la démonstration suivante viendra elle aussi d'un étranger: L'anglais James Bradley, découvreur de l'aberration de la lumière, mettra du temps à convaincre les savants français. Son travail fut révélé à l'académie par Clairaut en 1737, et il devint membre associé de l'académie en 1748 Heureusement, entretemps, Maraldi II, avait réhabilité la vitesse de la lumière, compatible, tant avec ses observations, qu'avec celles de James Bradley. Cependant, en 1771, presque un siècle après le travail de Roemer, le Dictionnaire de Trévoux écrit encore: Quoique M. Bradley prétende avoir observé l’aberration dans le lieu des fixes, néanmoins parce que cette théorie n’est pas encore adoptée de tout le monde, nous ne croyons pas qu’il faille trop se hâter de recevoir une découverte qui n’est encore attestée que par un seul auteur, qui ne s’accorde point avec les observations faites par les astronômes François, & qui est fondée sur le mouvement successif de la lumière, dont les plus habiles astronômes doutent encore. Il est tout de même curieux que cette méfiance envers les découvertes d'origine étrangère, ait été initiée par un clan d'astronomes d'origine italienne Mais c'est tout de même un astronome du même clan qui a sauvé l'honneur. |
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