Pas de martien à Binic
Le "martien" de Binic est presqu'inconnu des ufologues.
Il faut dire que, d'entrée de jeu, l'explication avait été donnée par la presse. Donc, ni Jimmy Guieu, qui ne jure que par les extraterretres, ni Aimé Michel, pour qui les bouteilles de gaz ne s'alignent pas, ni Jacques Vallée n'ont utilisé ce cas.
Par contre Michel Carrouges l'utilise dans son chapitre sur les illusions matérielles.
Michel Carrouges cite l'agence France Presse.
A Binic (Côtes-du-Nord) (A.F.P., 22 oct. 54), . « Un passant déclarait avoir aperçu, dans la rue Wilson, un homme petit, le corps recouvert de poils. Quelques habitants s'en allèrent à sa rencontre. Debout sur le trottoir, l'homme semblait les attendre. On se précipita dans sa direction pour s'apercevoir finalement qu'il s'agissait d'une bouteille de gaz »
(Michel Carrouges, Les apparitions de martiens, Fayard 1963, page 163)
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Ce cas étant démystifié d'entrée de jeu, Barthel et Brucker n'en disent rien, et Jean Sider n'a donc pas à les réfuter.
En 1978, Alain Gamard complète son dossier méprises.
05. : Octobre 1954, Binic (Côtes-du-Nord).
L'anecdote: Un passant ayant déclaré avoir aperçu dans la rue Wilson un homme petit, le corps couvert de poils, quelques habitants vont à sa rencontre. Debout sur le trottoir, l'homme semble les attendre...
Réf. : - Carrouges 163, citant l'Agence France-Presse (22/10/54).
Les faits : Les témoins s'aperçoivent finalement qu'il s'agit d'une bouteille de gaz.
Réf. : - Carrouges 163, citant l’Agence France-Presse 22/10/54.
(Alain Gamard, Méprises, canulars and Co", in, Eric Zurcher, Les apparitions d'humanoïdes, Alain Lefeuvre 1978, p 176)
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Nous ne savons pas exactement de quel modèle était cette bouteille de gaz. Nous devinons seulement qu'elle devait être plus grande que les classiques bouteilles ménagères. Nous ne savons pas bien non plus quelles étaient les conditions d'observation, mais c'était probablement la nuit, et on peut supposer que la rue Wilson était mal éclairée (ce qui était souvent le cas en 1954).
Cependant, en dépit de sa banalité, et au contraire de ce que pensent les ufologues, ce cas est très intéressant. Car de même qu'on objet céleste aussi banal que la lune peut être pris pour une soucoupe volante, un objet terrestre aussi banal qu'une bouteille de gaz peut être pris pour un petit être couvert de poils, c'est à dire exactement le portait robot de l'humanoïde du groupe 3 de Zurcher, et du type 6 de Pereira.
Pas de martien à Binic, donc, mais une leçon aux ufologues imprudents.
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