1605 Papire Masson sauve les oeuvres d'Agobard Papire Masson Jean Papire Masson, dit Papire Masson, né en 1544 à Saint-Germain-Laval dans une famille de négociants fut écrivain, historien, géographe, biographe, critique et avocat. Elevé par son oncle, chanoine de Saint-Étienne. Il étudia au collège jésuite de Billom puis à Toulouse et fut ensuite reçu parmi les jésuites. Il enseigna à Rome, puis à Naples et revint en France pour enseigner la philosophie à Tournon, à Clermont puis à Paris. Il occupa une chaire au Collège du Plessis, mais renonça en 1570 à l’enseignement pour se consacrer à l’étude du droit à Angers. Revenu à Paris il devint bibliothécaire du Chancelier de Cheverny, puis en 1576 avocat au Parlement. Masson a édité un grand nombre d’ouvrages, et écrivit lui-même beaucoup de travaux de droit, d'histoire et de biographie. Ce qui nous intéresse ici est l'édition qu'il fit des livres d'Agobard, dont il retrouva chez un relieur une copie manuscrite. Il a raconté l'anecdote dans sa préface: nam cum apud vos in vico Mercium libros quaererem, unaque mecum esset Stephanus Verdierus nunc mortuus, & apud compactorem librorum versaremur eius rei causa, illemque Agobardi Codicem in membranis perscriptum veteribus notis, dilaniare paratus esset, cultrumque ad eam carnificinam manu teneret, vitam illi redimimus, quod foelix faustumque fuit. Antoine Péricaud explique: Un relieur de Lyon, qui demeurait dans la rue Mercière, et dans la boutique duquel il entra par hasard, allait mettre en pièces un manuscrit en parchemin, pour couvrir des livres: Ce manuscrit contenait les oeuvres d'Agobard; Masson se hata d'en faire l'acquisition, et il le fit imprimer à Paris, en 1605, in-8.°; après sa mort le manuscrit fut déposé dans la bibliothèque du roi. (A. Péricaud, Notices sur Leidrade, Agobard et Amolon, p. 16) En-tête du livre d'Agobard, édité par Masson, respectant le I enluminé Hélas, après avoir failli sombrer dans l'oubli, faute d'intérêt, d'avoir été sauvé par le travail d'un copiste, d'avoir failli à nouveau disparaitre, par l'incurie d'un relieur, d'avoir été sauvé par l'intérêt d'un homme de lettres, le précieux ouvrage fut mis à l'indes la même année, "donec corrigatur" (jusqu'à ce qu'il soit corrigé). On a prétendu que c'était à cause des nombreuses fautes qui parsemaient l'ouvrage, mais cette explication est absurde, puisque la congrégation de l'index ne disposait pas du manuscrit original pour comparer. En réalité, c'est à cause des commentaires de Masson sur la vie d'Agobard et parce que l'ouvrage contenait le traité "de picturis et imaginibus" touchant au culte des images, et qui ne plaisait pas à la congrégation. Mais on peut soupçonner la bonne foi de la congrégation de l'index, quand on sait que l'édition d'Etienne Baluze, en 1666, qui ne fut pas mis à l'index, contenait aussi ce traité, et qu'un précédent livre de Masson "De Episcopis urbis" avait lui aussi été laborieusement mis à l'index.