1825. Antoine Péricaud n'a pas encore bien lu Agobard
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La plus grande gloire d'Agobard est d'avoir combattu toute sa vie les erreurs et les préjugés de son siècle. Il avait composé en 833 un traité fort curieux (1), pour désabuser une infinité de gens de la fausse idée qu'ils avaient conçue que les tempêtes et les orages fréquens, occasionés à Lyon par le voisinage de deux rivières et de montagnes élevées étaient excités à volonté par des sorciers qu'on appelait tempestarii (2), et qu'on supposait voyager dans les airs par le moyen de certains navires aériens qu'ils conduisaient dans le pays de Magonie, où ils vendaient le blé et les autres fruits de la terre qu'ils avaient enlevés. Le peuple était tellement imbu de cette opinion que quatre étrangers, trois hommes et une femme furent soupçonnés, à leurs habillemens et à leur langage, être descendus de ces prétendus navires: saisis et traînés en prison, ils allaient être lapidés par une aveugle populace, lorsque le sage prélat les fit comparaître devant lui, les examina avec soin et les mit hors de cour en présence de ceux-même qui les avaient arrêtés , lesquels , suivant l'expression d'Agobard, se retirèrent aussi confus qu'un voleur qu'on eut pris sur le fait (3). Remarques: Cette intéressante notice est d'Antoine Péricaud. On ignore comment il date le traité d'Agobard de 833, date déjà donnée par Naudé, puis par Bourgeois, alors qu'il doit être antérieur à la grèle prodigieuse de 823, et plus proche de 814. C'est ce même Antoine Péricaud, qui publiera en 1841 la traduction complète du traité d'Agobard. Cependant, en 1825, il ne semble pas l'avoir suffisamment lu, puisqu'il dit, comme Delandine, que ce sont les tempestaires qui conduisent les navires aériens jusqu'en Magonie, alors qu'ils étaient seulement censés vendre les blés et autres récoltes aux supposés navigateurs magoniens. |
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