1844 Thomas Wright interprète, mais donne le vrai texte.

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Thomas Wright
Thomas Wright, né en 1810, fut un historien et un chercheur prolixe. Diplomé du prestigieux Trinity College de Cambridge en 1834, il commença par Contribuer au Gentleman's Magazine, puis contribua à fonder la British Archaeological Association, et fut élu en 1842 membre correspondant de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres.
il publia de nombreuses études historiques et archéologiques, aussi bien sur l'histoire de la littérature, de la langue, ou des moeurs, étudia le folklore à travers les légendes, et fit des fouilles.
Dans le cadre de ses études du folklore, il publia St Patrick's Purgatory, qui est compile diverses légendes de voyages en dehors de notre monde, à la manière des modernes "contactés". Dès le premier chapitre, après avoir évoqué le thème des "navires aériens" du haut moyen-age, il en vient à parler du récit d'Agobard.


This superstition was not confined to our islands. St. Agobard wrote against it in the ninth century. He tells us that the people of his time believed that there was a region named Magonia, whence ships navigated above the clouds, in which the fruits of our earth that were apparently destroyed and beaten down by tempests were carried, being sold to the sailors above by the exciters of the tempest. He adds, that he himself saw four persons, three men and a woman, in the hands of the populace, who were proceeding to stone them, because they believed them to have fallen overboard from one of the ships in the upper waters ; but, after much reasoning, the ignorant and superstitious people “were confounded by the truth, as the thief is confounded when he is taken.”   Cette superstition ne s'est pas limitée à nos îles. Saint Agobard a écrit contre elle au neuvième siècle. Il nous dit que les gens de son temps croyaient qu'il existait une région appelée Magonia, d'où des navires voguaient au-dessus des nuages, dans lesquels les fruits de notre terre apparemment détruits et abattus par la tempête étaient transportés, vendus aux marins du-dessus par les excitateurs de la tempête. Il ajoute qu'il a lui-même vu quatre personnes, trois hommes et une femme, aux mains du peuple, qui s'apprétait à les lapider, parce qu'il les croyait tombés par dessus bord depuis l'un des navires dans les eaux supérieures; mais, après beaucoup de raisonnement, les gens ignorants et superstitieux "furent confondus par la vérité, comme le voleur est confondu quand il est pris".
Note: Thomas Wright interprète un peu le texte d'Agobard, qui ne parle pas des "eaux supérieures", thème qui apparaîtra quatre siècles plus tard, chez Gervase of Tilbury. Agobard dit simplement qu'on disait les quatre prisonniers tombés d'un de ces navires.
Plerosque autem vidimus & audivimus tanta dementia obrutos, tanta stultitia alienatos, ut credant & dicant quamdam esse regionem, quae dicatur Magonia, ex qua naves veniant in nubibus, in quibus fruges, quae grandinibus decidunt, & tempestatibus pereunt, vehantur in eandem regionem, ipsis videlicet nautis aëreis dantibus pretia Tempestariis, & accipientibus frumenta vel caeteras fruges. Ex his item tam profunda stultitia excoecatis, ut haec posse fieri credant, vidimus plures in quodam conventu hominum exhibere vinctos quattuor homines, tres viros, & unam feminam, quasi qui de ipsis navibus ceciderint: quos scilicet per aliquot dies in vinculis detentos, tandem collecto conventu hominum exhibuerunt, ut dixi, in nostra praesentia, tanquam lapidandos. Sed tamen vincente veritate, post multam ratiocinationem, ipsi qui eos exhibuerant, secundum propheticum illud confusi sunt, sicut confunditur fur quando deprehenditur. (S. Agobardi Liber de Grandine, Oper. tom. i, p. 140, ed. Balus.) The reference in this last sentence is to Jerem ii, 26, in the vulgate version. ( la référence, dans cette dernière phrase, est à Jérémie II, 26, dans la "vulgate"
Note: Pour la traduction du texte latin, voir le paragraphe II, de la traduction d'Antoine Pericaud.

SOURCE: Thomas Wright, St. Patrick's purgatory, London, 1844, p. 28-29

Remarques:

En dépit du fait que le texte latin, est bien celui d'Agobard, Thomas Wright ne l'a pas copié de l'édition de Stéphane Baluze, comme il le prétend, mais plus vraisemblablement de celle de Péricaud, de 1841. Non seulement la référence de tome et de page est fausse, mais le titre exact dans l'édition de Baluze est: "Item liber contra insulsam vulgi opinionem de grandine et tonitruis", alors que "Liber de grandine" est le titre que donne Pericaud.

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Dernière mise à jour: 25/03/2019