Le site d'alunissage d'Apollo 11

Atterrir, ou alunir, sur le sol lunaire n'était pas aussi simple que dans un jeu vidéo.
D'abord, il fallait disposer d'un engin fiable, et les déboires des simulateurs LLRV, dont trois furent détruits lors des essais, n'auguraient rien de bon.

Ensuite, il fallait trouver un terrain propice à l'atterrissage de l'engin, et comme il n'y a évidemment ni cosmodrome, ni aérodrome sur la lune, il fallait trouver un terrain suffisamment plat, au moins sur quelques dizaines de mètres, alors que les photos prises au télescope depuis la terre, ne montraient pas de détails plus petits que quelques centaines de mètres.
On savait seulement qu'il fallait faire atterrir l'engin dans une mer, ou un cirque à fond plat, et qu'il y avait intérêt à choisir un site proche de l'équateur lunaire. La mer de la tranquilité était dans ce cas.

tranquilité
La mer de la tranquilité, comme son nom l'indique, a l'air plutôt tranquille, mais où atterrir?

Il fallut donc un programme spécifique d'étude de la surface lunaire. Ce fut le programme Lunar Orbiter, qui fit lancer 5 sondes de 1966 à 1968. A l'époque, on ne disposait pas des caméras CCD ou Cmos. On utilisait donc un film Kodak 70 mm à grain extrèmement fin, qui, une fois développé, était scanné à 287 lignes/mm, le signal analogique résultant étant transmis par radio. Ce procédé explique les curieuses taches qu'on va voir et qui sont dues au développement.
La sonde Lunar Orbiter V, avait son périlune à 97 km. C'est elle qui prit la photo ci-dessous, avec son objectif de 610 mm de focale.


La zone choisie pour l'atterrissage. Le petit cercle jaune indique l'endroit où a atterri Apollo 11.

En orbite, au dessus de la zone prévue, voici ce que Neil Armstrong pouvait voir (mais l'arrière plan était encore dans l'ombre, car cette photo a été prise lors d'une orbite suivante).
Les deux cratères au premier plan sont Sabine et Ritter, visible plus haut sur la photo de la mer de la tranquilité.
Au premier plan, le petit cratère (2.5 km tout de même) prendra, après la mission, le nom d'Aldrin, deux autres cratères échouant à Collins et Armstrong.

Sabine

L'atterrissage du LEM

Pour suivre l'atterrissage, commençons par repérer la zone à une échelle voisine de celle de la photo de Lunar Orbiter V.

zone 16 m/pix

Une fois le LEM désaccouplé du CSM, avec Neil Armstrong aux commandes, l'ordinateur de bord a d'abord pris en charge la descente vers la zone prévue du sol lunaire.
Dans cette zone, il y a un cratère de 190 m, nommé "cratère West", simplement parce qu'il était à l'ouest de l'endroit prévu.

zone 4 m/pix

Mais voila qu'après 10 mn de descente à un rythme correct, Neil Armstrong s'aperçoit que la trajectoire calculé par l'ordinateur amènerait le LEM à se poser sur le flanc du cratère.

zone 1 m/pix

Il passe alors en pilotage manuel, pour s'éloigner du cratère West, et chercher un terrain moins accidenté.
Nous disposons d'un film 16 mm montrant la phase de l'atterrissage, mais il montre ce qui était visible par le hublot d'Aldrin, et non ce que voyait Armstong, le site LROC a donc fait une simulation reconstituant la manoeuvre de Neil Armstrong, disponible sur YouTube.

Finalement, Armstrong a trouvé où se poser. Il était temps. Il restait pour moins d'une minute de carburant. A 40 pieds d'altitude, le souffle du moteur a déja commencé à soulever la poussière du sol. 26 secondes plus tard Armstrong coupe le moteur et laisse le Lem se poser, en s'étonnant que la poussière disparaisse si rapidement (en l'absence d'atmosphère, elle retombe comme une pierre).
Quelques secondes plus tard, il annonce:
Houston, Tranquility Base here. The Eagle has landed.
Houston, ici la base de la Tranquilité. L'aigle s'est posé
A Houston, l'excitation est telle que Charles Duke, le capcom, bredouille:
Roger, Twang... Tranquility.
Compris, Twang... Tranquilité.

Le site vu du sol

Lors de leur sortie, Aldrin, mais surtout Armstrong, prirent des séries de photos panoramiques, permettant de reconstituer le panorama complet du site. (cliquez les images pour les voir en taille réelle)

Voici l'un des panoramas pris par Armstrong.

Et voici celui pris par Aldrin, qui, au grand embarras de la NASA, contient la seule photo qui montre Armstrong.

Et nous voyons que si Armstrong réussissait bien ses photos, il avait aussi assez bien réussi son aterrissage.

Mais ne nous y trompons pas: la zone d'atterrissage ne ressemblait absolument pas à un parking. C'est d'ailleurs là une erreur des décorateurs du film Diamonds are forever: Le sol de la supposée lune est plat comme un parking, où on aurait posé quelques pierres pour faire plus rocailleux.

james bond

En réalité les environs immédiats du LEM montraient de nombreuses irrégularités, et même de petits cratères dès qu'on s'éloignait un peu.

sol

Hé non, messieurs les cinéastes et les complotistes. Vous avez tout faux. Il n'y a pas de parking sur la mer de la tranquilité.

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Dernière mise à jour: 25/07/2019