1845 L'abbé Glaire veut prouver le miracle par l'herméneutique.


le livre "preuve"
Il faut d’abord remarquer qu’après ces mots : Josué parla à Jéhova, on s‘attend tout naturellement à trouver le discours que Josué dut adresser à DIEU; contre l’ordinaire, l’auteur le supprime; a moins qu’on ne suppose que ce discours n’est que l’apostrophe même au soleil et a la lune. Mais il y a quelque chose de forcé dans cette interprétation; ce n’est pas la marche que suivent les historiens sacrés dans la narration.
Note: effectivement, mais ceci s'accorde justement avec l'hypothèse de l'ajout du passage sur l'arrêt du soleil.
D’abord, il est incontestable que l‘écrivain sacré, lorsqu'il commence son récit en disant que Josué adressa la parole a DIEU et qu'il apostopha le soleil et la lune, emploie le style et la forme rigoureusement historiques; et qu’il s’énonce comme s’il racontait le fait le plus réel et le plus positif :
Note: certes, mais ça prouve simplement que l'auteur de ce passage veut qu'on croit à un fait réel, puisqu'un menteur ou un farceur s'exprimerait de la même façon.
Ajoutons que la place qu'occupe dans le récit la question adressée par l'historien a ses lecteurs: Ceci n'est-il pas ecrit au livre de HAYYASCHAR, parait prouver clairement que tout ce qui précède n’est nullement une citation. D'abord, les phrases de cette nature ne sont jamais employées dans la Bible autrement que pour continuer, par le temoignage d’un document publie et authentique, la verite d‘un fait historique, surtout quand ce fait est extraordinaire et par conséquent mémorable.
Note: Pas une citation au sens habituel, mais une affirmation ayant besoin d'une justification, que donne le livre du juste, précisément parce que ce passage n'est pas de l'auteur du livre de Josué. Sans quoi l'auteur qui n'a pas eu besoin de justification pour la grèle de pierres, l'écroulement des murailles de Jéricho, ou le passage du Jourdain, n'aurait précisement pas utilisé la caution du livre du juste
Quant aux paroles qui suivent immédiatement: Et le soleil s‘arrêta au milieu du ciel. etc. jusqu‘au verset 14 inclusivement, elles appartiennent selon les uns au livre de HAYYASHAR, et elles sont suivant les autres de l'historien lui-même. Les premiers sont obligés de traduire la phrase interrogative du verset 13 par: N‘est-il pas écrit dans le livre de HAYYASCHAR: Le soleil s’arrêta , etc. ; de manière que cette dernière phrase ainsi que le verset 14 tout entier , se rattachent à l’expression précédente n’est-il pas écrit, et n’en soient qu’un simple explicatif. Mais le pronom ceci ou cela, en hébreu HI, s’oppose formellement, selon nous, à cette interprétation; car nous ne connaissons pas un seul passage de la Bible dans lequel ce pronom se rattache à ce qui suit ; il ne s’emploie que pour exprimer les objets dont on a déjà parlé, ou qu’on a suffisamment désignés et fait connaitre par ce qu’on a dit auparavant.
Note: Mais cette remarque prouve simplement que ce pronom cela s'applique au début du verset 13. La fin du verset 13 apparaissant alors comme une citation justificative.

Après quelques autres considérations "herméneutiques", l'auteur conclut:
le résultat de nos observations ne saurait être douteux. Le texte, expliqué selon les lois les plus sévères de l‘herméneutique sacrée, présente le commandement que Josué fit au soleil et a la lune d’arrêter leur course comme un fait positif et vraiment historique;
Note: Nous venons de voir au contraire qu'il y a de nombreux doutes sur cette interprétation.

Puis l'auteur discute de la possibilité effective de l'arrêt du soleil, et de la lune en répondant aux objections des critiques quant aux effets physiques de cet arrèt. Par exemple face à l'argument de l'échauffement excessif par le soleil, il invoque d'opportuns nuages et vents rafraichissants, sans réfléchir qu'ils sont inutiles si le soleil était près de se coucher. Face à l'argument d'une marée diluvienne submergeant la terre par l'arrêt de la lune, il se laisse aller à l'argument facile de l'omnipotence divine, capable de retarder la lune sans noyer la terre, sans réfléchir que l'arrêt de la lune n'aurait jamais fait que stabiliser la marée et perturbé son cours. Mais face aux silence des historiens, il n'invoque pas comme Du Clot, les annales de la Chine. Et comme il lui suffit que Josué ait réellement demandé une prolongation du jour, il se rallie à l'hypothèse d'une prolongation extraordinaire - et miraculeuse- du jour, mais sans véritable arrêt du soleil.
Nous ajouterons... que le sens littéral du texte n'implique ni perturbation dans le système planétaire en général, ni bouleversement sur notre globe en particulier, ni une station réelle du soleil, de la lune, ou même de la terre. Nous diront encore qu'un phénomène lumineux du genre des aurores boréales ou des parhélies suffirait pour prolonger la clarté du jour dont Josué avait besoin pour détruire les restes de l'armée ennemie; que ce phénomène extraordinaire, produit au commandement de Josué, était par cela seul un vrai prodige surnaturel

Note: L'auteur n'a probablement jamais vu, ni parhélie, ni aurore boréale. Un parhélie nécessite la présence du soleil, et une aurore boréale illumine une partie du ciel, mais n'éclaire pas vraiment le sol. D'autre part, nous avons vu que l'armée ennemi étant anéantie, Josué n'avait plus besoin d'un allongement de la durée du jour. Après avoir consacré 23 pages à prouver la véracité du commandement de Josué et à réfuter tant bien que mal, les objections des sceptiques, l'auteur échoue finalement à expliquer tant l'augmentation de la durée du jour, que sa nécessité.
(J.B.Glaire, Les livres saints vengés, Paris, 1845, t. II, p 17)

Dernière mise à jour: 19/10/2019

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