163 avant JC
Italie, Soleils nocturnes, ciel en feu, pluie de lait et de terre, choeur céleste
En réalité: renseignements insuffisants, parhélie, aurore boréale, pareidolie

4ème siècle, Obsequens copie un passage perdu de Tite Live.
Ti. Graccho M. Juventino coss. [Anno ab urbe condita 591 / 163 av JC]
14. Capuae nocte sol visus.
Formiis duo soles interdiu visi. Caelum arsit.
Gabiis lacte pluit.
In Cephallenia tuba in caelo cantare visa. Terra pluit.
Nocte species solis Pisauri adfulsit.

Tiberius Gracchus et Marcus Juventius étant consuls. (an 591 de Rome, 163 av JC)
14 A Capoue, on vit le soleil la nuit.
A Formies, on vit deux soleils pendant le jour. Le ciel s'embrasa.
A Gabies, il plut du lait.
En Céphalénie, on vit une trompette chanter dans le ciel. Il plut de la terre.
A Pisaure, une sorte de soleil brilla la nuit.

(Obsequens1)
Note: Il est problable qu'il faut lire "turba in caelo constare visa"

1557, Conrad Lycosthènes prétend copier Tite Live.

soleil la nuit (Lycosthenes)

deux soleils (idem)

pluie de lait (idem)

choeur céleste (idem)
anno mundi 3803. ante Christum 160
Capouae nocte sol visus
Formii duo soles interdiu visi. Coelum arsit
Gabiis lacte pluit
In Cephalenia, turba in coelo cantare visa. Terra pluit
Nocte species solis Pisauri adfulsit
Livius & Julius Obsequens capite 73

An 3803 de la création. 160 avant Jésus-Christ
à Capoue on vit le soleil la nuit
A Formies, on vit deux soleils pendant le jour. Le ciel s'embrasa.
A Gabies, il plut du lait.
En Céphalénie, on vit une foule chanter dans le ciel. Il plut de la terre.
A Pisaure, une sorte de soleil brilla la nuit.
Tite Live et Julius Obsequens chapitre 73

Lycosthenes, p 165
Note: Lycosthènes, qui se trompe systématiquement de trois ans dans ses dates, se trompe aussi dans ses sources, en citant Tite Live, dont les livres sont perdus pour cette date.
La numérotation des chapitres est différente dans l'édition des chapitres qui nous restent d'Obsequens, et dans celle de leur reconstitution par Lycosthènes.


1842, Victor Verger, traduit l'édition d'Obsequens par Lycosthenes.
[73] LXXIII. Sous les consuls T. Gracchus et M. Juventius (1) A Capoue, on vit le soleil pendant la nuit.
...A Formies, on vit deux soleils pendant le jour. Le ciel parut en feu.
A Gabies, il plut du lait.
...Dans l'île de Céphalénie, on vit au ciel une troupe qui chantait en choeur. Il plut de la terre.
...A Pisaure, une espèce de soleil brilla pendant la nuit.
(1) An de R. 591

(Obsequens3, p 87)

1955 Harold T. Wilkins s'intéresse aux chanteurs célestes.
B.C. 163: "When T. Gracchus and M. Juventus were consuls, the sun shone at night at Capua" (120 Roman miles, south-east of Rome, as the crow flies).
"In the island of Cephalonia, in the Ionian Sea, there was seen in the sky a band who sang in a choir (turbo in coelo cantare visa)." (N.B. Inexplicable phenomena, said to be men, or angels, or other entities in the skies, were also recorded by monastic chroniclers in the English middle ages. It is difficult to know what these phenomena were).

163 av JC: "Quand T. Gracchus et M. Juventus étaient consuls, le soleil brilla la nuit à Capoue" (à 120 milles romains au sud-est de Rome, à vol d'oiseau).
"Dans l'ile de Céphalonie, dans la mer Ionienne, on vit dans le ciel un groupe qui chantait en choeur (turbo in coelo cantare visa)." (N.B. Phénomène inexplicable, on dit que des hommes, ou des anges, ou d'autres entités célestes ont aussi été notés par des moines chroniqueurs anglais du moyen-age. Il est difficile de savoir ce qu'étaient ces phénomènes).

Wilkins, p 167

1964 Raymond Bernard préfère la trompette.
B.C. 163 : An Extra Sun "In the consulship of Tiberius Gracchus and Manius Juventus at Capua the sun was seen by night. At Formice two suns were seen by day. The sky was afire. In Cephallenia a trumpet seemed to sound from the sky. There was a rain of earth... By night an apparent sun shone at Pisaurum." - Obsequens, Prodigiorum, Ch 114
163 av JC: Un soleil extraordinaire "Sous le consulat de Tiberius Gracchus et Manius Juventus, à Capoue le soleil fut vu la nuit. A Formies, deux soleils furent vus pendant le jour. Le ciel était en deu. En Céphalonie, une trompette sembla retentir dans le ciel. Il y eut une pluie de terre... De nuit une apparence de soleil brilla à Pisaure." - Julius Obsequens, Prodigiorum, Ch 114
Bernard, ch. Conclusion
Note: Apparemment Bernard à trouvé cette trompette céleste dans la version d'Obsequens qui contenait "tuba" (trompette) au lieu de "turba". A moins qu'après "a band who sang" de Wilkins, il lui a semblé qu'il manquait un trompettiste.

1977 Christiane Piens ne s'intéresse qu'aux soleils soucoupisables.
Pendant le consulat de T. Gracchus et M. Juventus ( -165), le soleil surgit pendant la nuit à Capoue. A Formies, pendant la journée deux « soleils» se manifestèrent et le ciel parut en feu. Une nuit, on distingua quelque chose qui ressemblait à un soleil à Pisaure 15. (Des observations d'OVNI discoidaux ?)
15. J.O., LXXIII (12).

(Piens, p 33)

1977, Yves Naud semble avoir copié Bernard.
A Capoue, on vit, au milieu de la nuit, le soleil et, le même jour, à Formie, deux soleils apparurent ensemble... Sur l'île de Céphalonie, une trompette résonna du haut du ciel et une pluie de terre tomba. En 163 avant notre ère, quelque chose qui ressemblait à un soleil brilla dans la nuit au dessus de Pesaro;
(Naud, vol 2, p 109)
Note: Yves Naud fait la même erreur que Bernard en parlant d'une trompette résonnant dans le ciel, alors qu'obsequens parle d'une foule en train de chanter

21ème siècle, Godelieve Van Overmeire copie Yves Naud.
-175
ROME ANTIQUE, Capoue et ailleurs
On vit au milieu de la nuit, le soleil et le même jour à Formie, deux soleils apparurent ensemble. Sur l'île de Céphalonie, une trompette résonna du haut du ciel et une pluie de terre tomba (Obsequens) (Yves Naud: "Les E.T. et les OVNI dans l'histoire" Famot 1977, tome 2 p. 109-110)

-163
ROME ANTIQUE, Pesaro
Un soleil brilla dans la nuit. (Yves Naud: "Les E.T. et les OVNI dans l'histoire" Famot 1977, tome 2 p. 110)
(Chronologie OVNI, sur le site actuellement fermé de Godelieve Van Overmeire.)
Note: Godelieve Van Overmeire eut été mieux inspirée de citer Christiane Piens plutôt qu'Yves Naud, avec sa date fausse et sa trompette venue d'ailleurs.
Rappelons que ce site est la source de presque tous les catalogues disponibles sur le web francophone


21ème siècle, la légende explose sur le web.
Capoue et ailleurs - Rome antique ( 175 av. JC. )
Julius Obsequens écrit que ce jour la on vit au milieu de la nuit, le soleil et le même jour à Formie, deux soleils apparurent ensemble. Sur l'île de Céphalonie, une trompette résonna du haut du ciel et une pluie de terre tomba.

(Une page web parmi les 33 qui citent ce texte)
Pesaro - Rome antique ( 163 av. JC. )
Un soleil brilla dans la nuit.

(Une page web parmi les 75 qui citent ce texte)

2006, Jean Sider fait confiance à Wilkins.
- 163 - sdp - Grèce:
  Dans l'île de Céphalonie, qui se trouve dans la mer Ionienne, on vit dans le ciel un choeur d'individus qui chantaient (en latin: turba in coelo cantare visa). Pas d'autres détails donnés. (Wilkins, op. cit. p. 158, snc).
  C'est Julius Obsequens qui est à l'origine de cette citation, qu'il signale dans son livre sur les prodiges, LXXIII, 12. Il précise qu'il s'agissait de musiciens qui chantaient et qu'il tomba une pluie de terre." Voir cas décrits plus loin où ce dernier phénomène est également cité.

(Sider, p 45)
Note: Jean Sider n'ayant pas lu le liber prodigiorum, est mal placé pour ajouter des précisions de Julius Obsequens qui dit seulement qu'on a vu une trompette chanter, en corigeant, une foule chanter, ou plus probablement, une foule se tenir dans le ciel

2009. Jacques Vallée s'essaye à la critique textuelle.
163 BC, Cassino, Lazio Province, Italy: Nocturnal lights, sounds

A "sun" shone at night for several hours. The original text reads: "Consulship of Tiberius Gracchus and Manius Juventus: at Capua the sun was seen during the night. At Formice two suns were seen by day. The sky was afire...In Cephallenia a trumpet seemed to sourift from the sky.. .By night something like the sun shone at Pisaurum."
  These phenomena are grouped together by a chronicler, but they were not observed at the same time or in the same region. It is frustrating for us not to have more detail.
Note that this is the last of Lycosthenes' restored cases; all further references from Obsequens' book were also in the original.
Source: Lycosthenes, Julii Obsequentis Prodigiorum Liber...per Conradum Lycosthenem Rubeaquensem integrati suae restitutus (Basel, 1552).

163 av JC: Cassino, province de Lazio, Italie: Lumières nocturnes, sons.

Un "soleil" brilla la nuit pendant plusieurs heures. On lit dans le texte original: "Sous le consulat de Tiberius Gracchus et Manius Juventus: A Capoue le soleil fut vu pendant la nuit. A Formies, deux soleils furent vus de jour. Le ciel était en feu... En Céphalonie une trompette sembla retentir dans le ciel... De nuit, une sorte de soleil brilla à Pisaure."
  Ces phénomènes sont groupés ensemble par un chroniqueur, mais ils ne furent pas observés au même moment ni au même endroit. C'est frustrant pour nous de ne pas avoir plus de détails.
Note: C'est vrai, mais en plus, nous allons voir qu'il faut deviner le texte initial, derrière ses corruptions.
Notez que c'est le dernier des cas reconstitués de Lycosthènes, toutes les références suivantes du livre d'Obsequens étaient aussi dans l'original.

Note: En fait, c'est déja le troisième cas pour lequel nous avons le texte original, mais corrompu, d'Obsequens.
(Vallée2, cas n° 13)

Analyse:
Beaucoup de soleils, mais pas beaucoup de lumière sur ces prodiges.

A Capoue, on aurait vu le soleil la nuit. Mais à quelle heure? Combien de temps? A quelle hauteur dans le ciel? Avec quelle intensité lumineuse? Ce soleil recréait il le jour? Il ne semble pas car on dit bien "la nuit" (nocte). Comme dans le prodige de l'an 166 AC, nous sommes déja sûr que ce n'était pas le vrai soleil, mais cette fois on ne connait même plus la durée. Impossible d'avancer une hypothèse, sans avoir plus de renseignements

Même chose à Pisaure, mais au moins, Obsequens ne nous parle ici que d'une apparence de soleil.

A Formies, les deux soleils peuvent s'expliquer par un parhélie, encore qu'on ne connaisse pas leurs positions relatives. Le ciel en feu peut s'expliquer par une aurore boréale, encore qu'on ignore d'où elle fut observée vraiment.

A Gabies, il plut du lait, ou plus exactement un liquide d'apparence laiteuse, à classer avec la pluie de terre dans les phénomènes météorologiques.

Enfin le spectaculaire choeur céleste, avec ou sans trompette, n'est finalement qu'une apparence de foule qu'on vit dans le ciel, mais dont on ne sait même pas si on l'entendit vraiment. On sait encore moins ce qu'elle chantait. Comme les foules n'ont pas l'habitude de s'élever dans les airs pour y chanter, et que l'hallucination collective est un mythe, si nous acceptons ce récit tel qu'il est, c'est du coté de l'illusion qu'il faut chercher. On vit une apparence de foule, en même temps qu'on entendait des sons évoquant des chants. On peut donc expliquer ce prodige par une pareidolie visuelle, doublée d'une pareidolie auditive (le vent suivant les obstacles qu'il rencontre génère parfois une sorte de chant).

Mais avant, il faudrait être sûr de ce que disait le texte initial, qui était de Tite Live. Nous savons déja Qu'Obsequens supprime les réserves de Tite Live. Ici Le texte d'Obsequens dit "on vit chanter une trompette dans le ciel" (tuba in caelo cantare visa), or c'est absurde. "tuba" s'accorderait à la rigueur avec "cantare", mais pas avec "visa". On ne voit pas le son d'une trompette, on l'entend. C'est donc la correction de Lycosthenes qu'il faut adopter: "turba" (foule) et non "tuba" (trompette).
Néanmoins, le texte est encore incohérent, puisqu'on vit une foule chanter, au lieu de l'entendre. Un traducteur astucieux d'Obsequens a compris qu'il faut lire "constare", au lieu de "cantare". Cela donne: "on vit une foule se tenir dans le ciel". Cette fois on n'a plus besoin de pareidolie auditive, et l'on retrouve la classique pareidolie visuelle, comme dans les classiques apparences de navires et d'hommes en blanc dans le ciel. Désolé pour Lycosthènes et ses chanteurs avec partitions, et pour Sider et ses musiciens qui chantaient.

Dernière mise à jour: 27/09/2014

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