Les journalistes soucoupisent et martianisent Les journalistes déterrent le scoop. dans la Somme A partir d'une simple recherche de faits divers (les "chiens écrasés", comme on dit), un journaliste local a déterré un scoop: un habitant de Quarouble a vu un engin mystérieux et ses passagers. Chez les journalistes, la nouvelle se répand comme une trainée de poudre. Depuis quelque temps, on commençait à reparler des soucoupes volantes, et justement, on venait de parler d'une soucoupe volante qui aurait failli atterrir dans la Somme: Le 7 septembre, entre Harponville et Contay, deux artisans maçons avaient vu, ce qu'ils avaient d'abord pris pour une meule, et s'était ensuite révélé un objet semblant voler à ras du sol. Bon sang! Cette fois, c'est au sol! on aurait vu l'engin décoller. Une soucoupe volante aurait atterri à Quarouble! Et on aurait vu ses occupants? Et Les journalistes de rappliquer dare dare. Bien que peu de journalistes soient venus le 11, il y aura foule les jours suivants. Les journalistes soucoupisent. ↑ lire le dossier ↑ Soucoupe volante à Quarouble? (La Voix du Nord) Une soucoupe volante s'est elle posée à Quarouble? (Nord Matin) Un garde barrière prévient la police: Une soucoupe volante et ses deux occupants ont atterri près de chez moi (Nord Eclair) Un habitant de Quarouble affirme: "J'ai vu une soucoupe volante (La Croix du Nord) Encore une soucoupe volante... (Liberté) Or Marius Dewilde n'avait pas parlé de soucoupe volante (il ne s'y intéressait d'ailleurs pas). Il avait parlé d'appareil ou de machine volante. La soucoupe sort de l'imagination des journalistes. Les revues régionales précisent. ↑ lire le dossier ↑ Les premiers journalistes venus sur place pour leur quotidiens, se contentèrent de faire de l'actualité. Mais ensuite des journalistes plus consciencieux firent du journalisme d'investigation, pour Nord France et Semaine du Nord, deux revues illustrées régionales. Ces deux revues vont donner des renseignements précieux, à qui sait les voir, mais les autorités, les journalistes et, plus tard, les ufologues, ne les utiliseront guère. Pourtant cela leur aurait évité de croire aux traces, ou de reconter que Marius Dewilde avait un vélomoteur. Et nous allons voir plus loin, comment les revues illustrées nationales ont traité Marius Dewilde. Mais voici pire: Les journalistes martianisent. Ce même journal Nord Eclair, que nous venons de citer, ajoute: LA GUERRE DES MONDES, un film projeté sur bien des écrans de la région, va-t-elle engendrer une épidémie de soucoupes volantes susceptible de troubler le sommeil des habitants de nos paisibles campagnes? Effectivement, ce film était passé en particulier au cinéma NOVEAC à Valenciennes, la semaine précédente, mais il ne semble pas que Dewilde l'ai vu. Par contre, bien des journalistes devaient l'avoir vu, et dès le 14 septembre, Liberation titre: Cet homme affirme avoir vu des Martiens. C'est un mensonge éhonté: Dans ses premières déclarations, Marius Dewilde n'a jamais parlé de Martiens (il ne s'y intéressait pas non plus). Il est vrai qu'on était en période de rapprochement de la planète Mars, mais la machine est lancé, les uns après les autres, les journaux, les revues, les actualités cinématographiques, vont parler des "martiens de Quarouble", et les savantasses du café du commerce vont pouvoir se gausser tout leur saoul de ce Marius qui a vu des martiens. Le pire est qu'à force d'affronter des journalistes, puis des ufologues, donc plus savants que lui, mais persuadés que ses visiteurs ne pouvaient être que des martiens, Dewilde finira par le croire, et bien des années plus tard, il dira: "J'ai tout de suite pensé aux martiens."