Le bétisier de l'affaire de Zacatécas

Manterola
Hector J. D. Manterola

La fin du monde a été évitée (de justesse) en 1883 !

Pour cette énormité de première magnitude, je décerne une mention spéciale, une palme, que dis-je, je réclame un prix Ig-nobel pour le professeur Hector Javier Durand Manterola, de l'Université Nationale Autonome de Mexico!
En effet, après avoir étudié l'hypothèse d'une kyrielle de fragments de comète, qui ont frolé la Terre pendant deux jours, pour expliquer l'observation de Zacatécas, il a démontré que:
"S'ils étaient entré en collision avec la Terre, nous aurions eu 3275 évènements de la Tunguska en deux jours, probablement une extinction."
(Nous traduisons depuis l'anglais)
Interpretation of the observations made in 1883 in Zacatecas

Brrr... Nous l'avons échappé belle!

L'article démarre d'entrée de jeu sur l'hypothèse que les "corps" observés par Bonilla étaient des fragments de comètes. Pourquoi? Parce que, observés en dehors du disque solaire, les corps étaient entourés d'une nébulosité brillante, or les comètes sont les seuls astres du système solaire, à être entourés d'une nébulosité brillante.
Estimant que la vitesse d'une comète doit être comprise entre 15 km/s et 75 km/s, et sachant que la vitesse angulaire des corps variaient de 30 '/s à 90 '/s, il en déduit que la distance parcouru par ces corps pendant leur traversée du disque, était comprise entre 5 km et 75 km.
De là, puisque cette distance était vue sous un angle de 30 ', il déduit que la distance était comprise entre 538 km et 8062 km
De là, il déduit que la largeur des objets était comprise en 46 m et 795 m.
De là, il déduit que la masse des objets était comprise entre 558 000 tonnes et 2.5 milliards de tonnes!
De là, il déduit, que la masse totale de la comète était comprise entre 2 millièmes et 8.19 fois la masse de la comète de Halley! (Admirez la précision).
Et comme ces fragments de comètes ont été vus le 12 et 13 aout, ils auraient bien pu avoir été des Perséides...
Mais en fait, deux comètes ont été vues cette années 1883, et l'inclinaison sur l'écliptique de l'une d'elles, la comète Pons-Brooks, correspondrait assez bien avec ce qu'a vu Bonilla.

Et on applaudit l'auteur des cette brillante démonstration...
Non! N'applaudissez pas! Huez!

Arrète ton char Hector! Il n'y a pas un mot de vrai dans tout ça.

La comète Pons-Brooks ne traverse le plan de l'orbite terrestre que le 6 décembre, et elle passe alors plus près de l'orbite de Vénus que de l'orbite de la Terre.

Les Perséides sont associées avec la comète de Swift-Tuttle, qui n'a rien à voir ici.

Les nébulosités qui entouraient ces corps ne pouvaient évidemment pas être des chevelures de comètes. La chevelure d'une comète est déja difficile à voir dans le ciel crépusculaire, quasiment impossible à voir en plein jour, alors avec une atténuation permettant de voir le disque solaire, vous pensez!

A vitesse réelle constante, puisque la vitesse angulaire variait du simple au triple, la distance aurait varié aussi du simple au triple. Et donc ces corps auraient formé un essaim de plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de km d'épaisseur, ce qui fait qu'on les aurait vu depuis tout le Mexique, et même d'ailleurs, alors qu'on n'a rien vu ni à Mexico, ni à Puébla, ni ailleurs.

Comme le reconnait Manterola, la trajectoire des corps, était, comme celle de la comète Pons-Brooks, très inclinée sur l'écliptique, donc recoupait le plan de l'orbite terrestre en un point bien précis. Or, entre le 12 aout à 8 H, et le 13 aout à 8 H, la Terre a parcouru 2.5 millions de km sur son orbite. Comment le matin du 13 aout, ces fragments de comètes auraient ils pu continuer à passer à quelque centaines de km de Zacatécas, alors que leur trajectoire recoupaient le plan de l'orbite terrestre, 2.5 millions de km en arrière?

Même problème avec la rotation terrestre, puisqu'entre le début et la fin de l'observation du 12, Zacatécas s'était déplacé de plus de 7000 km, sous le seul effet de la rotation terrestre.

D'ailleurs, le fait que ces corps étaient aussi bien visibles quand le soleil était à 20° de hauteur que quand il était à 81°, permet de calculer que l'essaim était bien plus large que le disque solaire, et que ce sont des centaines de milliers de petits corps qui passaient.

En fait, Manterola raisonne comme si la Terre était immobile dans l'espace, comme on le croyait du temps de Ptolémée.
Et surtout, Manterola n'a pas lu l'article original de Bonilla, puisqu'il le place en janvier 1886 au lieu de septembre 1885. Il n'a pas remarqué que Bonilla avait du faire une mise au point décalée, ce qui exclut les objets extra-atmosphériques. Seuls le passage d'oiseaux migrateurs rend compte des observations de Bonilla, comme il est expliqué dans notre analyse, et comme l'ont montré d'autres observation, et même notre observation personnelle.

Froler la fin du monde, pour une migration d'oiseaux? Non mais, Ho!

L'art de se tromper

Hé oui, un excellent moyen de dire des bétises (ici énormes), est de ne pas lire les sources originales. En voici une brillante démonstration par Jean Sider, qui, dans les armées fantômes, met un point d'honneur à ne jamais consulter ce genre de sources

José A. Y. Bonilla, à partir de l'observatoire de Zacatecas, au Mexique, situé à 3,800 m au-dessus du niveau de la mer, enregistra d'étonnants spectacles.
Ca commence mal. En réalité, Zacatécas est situé à 2450 m d'altitude

Il fut même capable de photographier d'étranges objets qui semblaient traverser le disque solaire. Le 12 août, durant deux heures, il compta 283 corps, dont 48 en un laps de temps très court. Certains de ces corps avaient l'apparence d'une étoile à cinq branches avec un centre noir. D'autres étaient parfaitement ronds, et d'autres encore de forme allongée. Ils devinrent lumineux lorsqu'ils quittèrent le disque solaire et entrèrent dans le champ de l'objectif du télescope.
Donc à en croire l'auteur, le télécope n'était pas braqué sur le disque solaire, mais à coté. Pour photographier quoi? Mystère.

La plupart passèrent un par un ou par paires, la traversée du disque solaire ne prenant guère qu'une seconde. Un groupe de quinze à vingt corps passa d'un seul coup. Avant de se déplacer devant le soleil, ces corps émettaient de brillantes traînées de lumière, mais devant le disque solaire ils devenaient opaques et sombres. Les négatifs des photos montraient des corps entourés de nébulosité et de traînées de lignes noires.
C'est l'inverse. Ce sont les clichés qui montraient les objets noirs sur le disque solaire. Les négatifs les montraient évidemment blancs sur le fond noir du disque

Le 13 août, l'astronome compta 116 de ces corps inconnus, toujours dans leur traversée du disque solaire. D'autres observatoires mexicains furent prévenus par le télégraphe, mais ces étrangetés n'y furent pas remarquées. José Bonilla estima que ces corps traversaient l'espace près de la Terre, mais pas à une distance aussi grande que celle de la Lune (Wilkins, p. 211-212, snc).
Vous avez bien lu: la source n'est pas Bonilla, ni Flammarion, mais Wilkins, auteur de Flying saucers on the attack.

Un compte rendu plus détaillé fut publié dans L'Astronomie, 4, du 9 septembre 1885, pages 347 à 350, revue spécialisée créée par Camille Flammarion (Inforespace, n° 41, septembre 1978, Bruxelles, SOBEPS, pp. 18 à 20).
Et la source n'est toujours pas L'Astronomie, consultable ici, qui d'ailleurs n'est pas datée jour par jour, mais seulement mois par mois. Ne connaissant que ce qu'en disent Wilkins et Bougard, Jean Sider ne peut donc connaitre, ni le commentaire de la revue, ni les développements ultérieurs, encore moins procéder à une analyse comme celle ci. Elle n'aboutirait d'ailleurs qu'à un résultat blasphématoire et sacrilège: les objets n'étaient pas extra-terrestres!

Si d'autres observatoires alertés ne virent rien, c'est que les phénomènes devaient être trop bas pour être observés de lieux plus ou moins éloignés, puisque la parallaxe n'était pas la même. Il pourrait aussi s'agir d'une « vision privilégiée », même si les photos invalident cette explication, mais apparemment seulement comme nous l'avons expliqué par ailleurs.
(Jean Sider, Les armées fantomes, JMG, Agnières 2006, p.288)
Qu'est ce qu'une « vision privilégiée »? Il s'agit d'une observation faite par un seul témoin, alors que d'autres témoins potentiels ne voient rien. A Fatima, par exemple, un témoin sur dix, environ, voyait le soleil danser, quand les autres voyaient seulement le disque solaire difficile à soutenir, avec de classiques franges vertes et mauves, par la combinaison des mouvements oculaires inconscients et des contre épreuves rétiniennes. Le 3 octobre 1954, des dizaines de témoins ont vu la sarabande d'une soucoupe volante quand d'autres n'ont vu que le coucher de la lune. Et un automobiliste, d'ailleurs psychotique, a vu des extraterrestres s'approcher de lui, alors que des ufologues, présents sur les lieux n'ont rien vu du tout. Là où il y a illusion, voire hallucination pour l'ufologue scientifique, il y a « vision privilégiée » pour le métaphysicien.
Reconnaissons toutefois que, si l'auteur passe à coté de la solution, il est loin de dire les énormités du professeur Hector, dont le record est difficile à battre, il est vrai.

Voyons maintenant les bétises par sujet

les références internet datent du 22-11-2004, et pour la plupart obsolètes. Elles étaient souvent en espagnol ou en anglais. Pour apprécier, il faut , bien sûr, avoir lu le dossier complet

La compétence de l'observateur

Le professeur José A. Y. Bonilla n'était il donc pas un astronome, et de plus, internationalement connu, quand, le 1 août 1883, il se rendit célèbre, ... (Frank Edwards, Flying saucers, serious business, 1966)

Le Prof. José A. Y. Bonilla, chargé de recherches à l'observatoire de Zacatécas (Mexique) a photographié ce jour des corps opaques qui se trouvaient entre le soleil et son objectif (Henry Durrant, Le livre noir des soucoupes volantes, 1970)

l'astronome Bonilla de l'observatoire alors renommé de Zacatecas, Mexique, a vu 143 objets circulaires croisant le soleil (phoenix)

L'histoire de la trouvaille effrayante de professeur José A.Y. Bonilla et des photographies suivantes est devenue la substance du mythe, et beaucoup ont en plaisantant suggéré qu'il devrait être fait le "saint patron" de l'ufologie latino-américaine (fatemag)

Les circonstances de l'observation

L'astronome José Bonilla, à l'aide du télescope de l'observatoire à Zacatecas, signale de grandes, formes opaques croisant le soleil les nuits du 12 et 13 août. (ryancook)

Inopinément, un groupe d'objets brillants a croisé le disque du Soleil, et l'astronome Bonilla a pris une série de photographies pour prouver que ce n'était pas une hallucination. (ovnistv)

José A. Bonilla, Zacatecas, Mexique, 12 août 1883, voit "283 corps discoïdes devant le Soleil en deux heures et le lendemain 1166 entre la Lune et la Terre". (sapiensweb)

Pour José A.Y. Bonilla, directeur de l’observatoire de Zacatécas, au Mexique, tout a commencé par une nuit claire d’août alors qu’il observait le dessin des taches solaires avec un assistant.(planet.fr)

Caramba! Au Mexique, ils observent le soleil la nuit! Ils sont fous ces mexicains.

L'aspect des objets

Un grand nombre de corps incandescents (Desmond Leslie - George Adamski, Flying saucers have landed, 1953)

Ils étaient ronds et avaient la forme d'un dirigeable... Ils semblaient avoir une surface lisse, peut-être même polie, car, dans certaines positions, ils reflétaient la lumière du soleil d'une manière aveuglante (Frank Edwards, Flying saucers, serious business, 1966)

...le film montra une série d'objets cigaroïdes et fusiformes (John Keel, Operation Trojan Horse, 1970)

Certaines de ses photographies ont été publiées dans des revues d'astronomie. Elles existent toujours et, quand on les examine, on s'aperçoit que la forme des corps opaques est très voisine de celle des engins qui nous occupent ici (Henry Durrant, Le livre noir des soucoupes volantes, 1970)

Jose Bonilla de l'observatoire astronomique de Zacatecas, au Mexique, photographia des étranges objets à forme d'araignée qui passaient devant le soleil. (emilia)

.. ils avaient des rayons émanant d'eux. (phoenix)

Le nombre des photos

Le professeur Bonilla et ses collègues photographièrent plusieurs centaines de ses choses, dont 116 le lendemain (Frank Edwards, Flying saucers, serious business, 1966)

L'astronome Jose Bonilla, à l'observatoire de Zacatecas, Mexique, a photographié des formations de 15 à 20 objets en forme de disque croisant le disque du soleil. (sentistoria)

En essayant de photographier les taches du Soleil, en développant les plaques photographiques il a trouvé 48 points sphériques suprêmement étranges qui paraissaient se déplacer d'ouest en est à cette à une vitesse incroyable (nuevostiempos)

La trajectoire des objets

...trois à quatre secondes... L'un d'eux s'immobilise pendant quelques secondes, permettant à Bonilla d'obtenir un cliché qui est peut-être le premier cliché d'une soucoupe volante (Desmond Leslie - George Adamski, Flying saucers have landed, 1953)

Ils traversaient le disque solaire en une minute environ...(Frank Edwards, Flying saucers, serious business, 1966)

l'astronome José Bonilla, de l'observatoire de Zacatecas au Mexique, a observé dans son télescope 283 sphères qui ont traversé la Lune (Fuego)

José Bonilla, astronome en chef, photographie une flotte de plus de 400 disques à 200.000 kilomètres, volant vers la lune (perceptions)

Les investigations faites

Bonilla télégraphia à l'observatoire de Mexico pour attirer sur ce phénomène l'attention de ses collègues. Ceux ci répondirent qu'ils pouvaient voir les objets, mais qu'ils leur apparaissaient à une certaine distance du soleil. Ce fait leur permis de calculer par triangulation la hauteur des objets...(Desmond Leslie - George Adamski, Flying saucers have landed, 1953)

Le 12aout 1883, les savants de l'observatoire de Zacatécas au Mexique, virent un grand nombre de corps lumineux évoluant au dessus de la mer, et traversant le disque solaire. Bondissant sur leurs appareils photographiques, ils firent plusieurs clichés, qui constituent la première preuve officielle, confirmant que des véhicules aériens patrouillaient dans nos cieux bien avant l'invention des avions. (Guy Tarade, Soucoupes volantes et civilisations d'outre espace, 1969)

Les conclusions

Les collègues de J. A. Y. Bonilla reconnurent que «... ce phénomène étaient difficile à expliquer ». Puis, après réflexion, ils conlurent qu'il ne pouvait s'agir que ... d'oiseaux, d'insectes ou de poussières (sic se déplaçant dans notre atmosphère!
La relation de Bonilla démontre clairement qu'il s'agissait bien de corps solides animés de grandes vitesses. Ces engins devaient ètre énormes (Jimmy Guieu, Les soucoupes volantes viennent d'un autre monde, 1954)

Or, qui volait dans des appareils circulaires en 1883, Et surtout, quels pays possédait une flotte d'environ deux cent aéronefs ? La consternation s'empara de la Communauté scientifique. (J. Sierra)

Quand l'astronome mexicain a rendu public sa sensationnelle découverte, personne des éminents scientifiques de l'époque ne l'a pris au sérieux (planeta)

La distance de la Terre au Soleil est de de 47 millions de kilomètres, tandis que de la Terre à la Lune elle est de 382 mille 171 kilomètres. On estime que ce qui était observé par Bonilla était à quelque 242 mille kilomètres de distance. Note de Colman S. Von Keviczky (Los 447 OVNIs de Bonilla )

Dernière mise à jour: 20/02/2017

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