1843 Antoine Péricaud corrige Jean-Jacques Ampère


Antoine Péricaud, bibliothécaire de la ville de Lyon de 1827 à 1847, avait donné en 1841, la traduction du livre d'Agobard. En donnat une traduction de Minucius Felix, il en profite pour corriger une erreur de Jean-Jacques Ampère.

  M. Jean-Jacques Ampère, qui, dans son Histoire littéraire de la France, a analysé le livre de S. Agobard, évêque de Lyon, de Grandine et Tonitruis, cite en l’abrégeant l’anecdote suivante extraite du chapitre 2 de ce livre: « Un jour furent amenées devant Agobard trois personnes que l’on voulait tuer, parce qu’on les avait vues tomber du ciel. » Puis il ajoute : « Peut-être ne faut-il pas chercher d’autre origine à notre expression tomber des nues. » p. 179. Comme on le voit, cette origine a une date bien plus reculée, et qui chercherait bien, la trouverait sans doute chez les Grecs. Voyez les Variæ Lectiones de Muret, L. XIII, c. 7, et le Plaute ad usum de Jacq-de-Lœuvre ( Operarius),II 254. Au reste nous pensons que M. Ampère n’avait pas sous les yeux le texte d’Agobard lorsqu'il rapporte l’anecdote si connue et si souvent défigurée que l’'Evèque de Lyon nous a conservée. La voici traduite littéralement :
  « Nous avons vu et entendu beaucoup de gens assez fous et assez aveugles, pour croire et pour affirmer qu'il existe une certaine région appelée Magonie d'où partent. voguant sur les nuages, des navires qui transportent, dans cette même contrée, les fruits abattus par la grêle et détruits par la tempête, après toutefois que la valeur des blés et des autres fruits a été payée par les navigateurs aériens aux tempestaires, de qui ils les ont reçus. Nous avons vu même plusieurs de ces insensés qui, croyant à la réalité de choses aussi absurdes, montrèrent à la foule assemblée quatre personnes enchainées, trois hommes et une femme, qu'ils disaient être tombés de ces navires. Depuis quelques jours ils les retenaient dans les fers, lorsqu'ils les amenèrent devant moi, suivis de la multitude, afin de les lapider; mais, après une longue discussion, la vérité ayant enfin triomphé, ceux qui les avaient montrés au peuple se trouvèrent, comme dit un prophète. aussi confus qu'un voleur lorsqu'il est surpris,( Jérémie II, 26 ). » De la Grêle et des Tonnerres, par Saint Agobard, Lyon, 1841, in-8°.


SOURCE: Antoine Pericaud, L'Octavius de Minucius Felix,Lyon, 1843, p. 256-257.

Remarques:

Effectivement, Antoine Péricaud avait déjà fait remarquer dans les notes de sa traduction que l'origine de l'expression "tomber des nues" était bien plus ancienne, et comme nous l'avons remarqué à propos de la citation de Jean-Jacques Ampère, elle ne pouvait pas trouver son origine dans un incident du 9e siècle, avéré faux, et connu seulement au 17e

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