Moeurs intimes du passé |
Augustin Cabanès |
Augustin Cabanès fut un grand historiographe de la pratique médicale et sanitaire. Docteur en médecine en 1889, il avait déja taté de l'histoire, en 1885, par une étude sur les Souverains névropathes, parue dans le Progrès médical.
Vers la même époque, il collabora à L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, puis entra à la rédaction de plusieurs grands organes scientifiques parisiens. Sous le pseudonyme de « Docteur Quercy », il écrivit de nombreux articles pour le Journal de médecine de Paris, la France médicale, la Gazette des hôpitaux, le Bulletin de thérapeutique, etc.
Il aborda ensuite les revues littéraires : la Revue hebdomadaire, la Grande Encyclopédie, le Magasin pittoresque, etc. ; puis les journaux politiques : Le Figaro, Le Gaulois, Le Journal, L'Éclair, etc.
Parallèlement, il écrivit de nombreux livres, consacrés à la médecine et à l'histoire, dont les plus connus sont la collection Moeurs intimes du passé, en douze volumes, dont le onnzième, Le sabbat a-il existé, contient une deuxième partie, Le présent dans le passé. On y lit un chapitre sur le facteur météorologique dans les évènements historiques, où un passage semble se rapporter aux gravures présentées quatre pages plus loin:
"On était aussi très-préoccupé des météores, des signes au ciel. Les bolides faisaient la plus grande impression. On sait que la fréquence des bolides est un phénomène périodique, qui revient à peu près tous les trente ans. À ces moments, il est des nuits où, à la lettre, les étoiles ont l’air de tomber du ciel. Les comètes, les éclipses, les parhélies, les aurores boréales, où l’on croyait voir des couronnes, des glaives, des stries de sang ; les nuées chaudes, aux formes plastiques, où se dessinaient des batailles, des animaux fantastiques, étaient avidement remarquées et paraissent n’avoir jamais eu autant d’intensité qu’en ces tragiques années. On ne parlait que de pluies de sang, d’effets surprenants de la foudre, de fleuves remontant leur cours, de rivières sanguinolentes. Mille choses auxquelles on ne fait pas attention en temps ordinaire recevaient de l’émotion fiévreuse du public une importance exagérée."
(Augustin Cabanès, Le sabbat a-t-il existé, in Moeurs intimes du passé, 11ème série, Albin Michel, 1935, p.263)
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En fait, le texte en question, repris d'Ernest Renan, décrit des évènements du temps de Néron.
Quant aux gravures, tirée du Magasin pittoresque, elles sont redessinées d'après celles de Conrad Lycosthènes, et accompagnent un article sur ce même Lycosthènes, dont l'auteur fait preuve d'une ignorance assortie d'une suffisance assez écoeurante.
Dans l'ensemble, les sources du docteur Cabanès sont souvent d'autres historiographes qui se recopient les uns les autres, en sorte que le résultat ressemble plus à de la rumeur conventionnelle qu'à de l'Histoire.
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