L'astronomie populaire |
Camille Flammarion |
L'astronomie populaire de Camille Flammarion, dont la première édition parut en 1880, eut beaucoup de succès et fut plusieurs fois réédité. D'abord du vivant de Camille Flammarion en 1890 et 1922, parallèlement à plusieurs réimpressions et publications en fascicules, et différents formats, brochés ou cartonnés, dont ceux, dorés sur tranche, qui faisaient de splendides livres pour les distributions de prix des écoles.
Il y eut des traductions en plusieurs langues, mais les réimpressions tardives nécessitaient une réactualisation des connaissances astronomiques. Et c'est une édition entièrement refondue qui sortit en 1955, sous la direction d'André Danjon, et de Gabrielle Camille Flammarion, la veuve du célèbre astronome.
On s'apercoit que si la gravure n'est plus la même qu'en 1880, le texte est absolument identique.
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LES COMÈTES DANS L'HISTOIRE DE L'HUMANITÉ
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482 - COMÈTE DE 1528. Fac-similé d'un dessin des Monstres Célestes d'Ambroise Paré |
Cette comète, du reste, ne fait pas exception à la règle générale, car ces astres mystérieux ont eu le don d'exercer sur l'imagination une puissance qui la plongeait dans l'extase ou dans l'effroi. Epées de feu, croix sanglantes, poignards enflammés, lances, dragons, gueules, et autres dénominations du même genre leur sont prodiguées au moyen age et à la renaissance. Des comètes comme celles de 1577 paraissent du reste justifier, par leur forme étrange, les titres dont on les salue généralement. Les écrivains les plus sérieux ne s'affranchirent pas de cette terreur. C'est ainsi que dans un chapitre sur les Monstres célestes,
le célèbre chirurgien Ambroise Paré décrit sous les couleurs les plus vives et les plus affreuses la comète de 1528: « Cette comète étoit si horrible et si épouvantable et elle engendroit si grande terreur au vulgaire qu'il en mourut aucuns de peur. Les autres tombèrent malades. Elle apparaissoit estre de longueur excessive, et si estoit couleur de sang; à la sommité d'icelle, on voyoit la figure d'un bras courbé tenant une grande épée à la main, comme s'il eust voulu frapper. Au bout de la pointe il y avoit trois estoiles. Aux deux costés des rayons de cette comète, il se voyoit grand nombre de haches, cousteaux, espées colorées de sang parmi lesquels il y avait grand nombre de fasces humaines hideuses, avec les barbes et les cheveux hérissez.» (fig. 482).
On peut, du reste, admirer cette fameuse comète dans la reproduction fidèle que nous en donnons ici
(Gabrielle Camille Flammarion et André Danjon, L'Astronomie Populaire, Flammarion, 1955, p 335)
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Le texte, qui est le même que celui de l'édition de 1880, a probablement été pieusement conservé par Gabrielle Camille Flammarion, ex Gabrielle Renaudot, secrétaire de son futur époux.
Par contre, la gravure est, cette fois, la véritable gravure d'Ambroise Paré, dont elle est encore une fois, bien sûr, une "reproduction fidèle".
Ce qui nous permet de jouer au "jeu des reproductions fidèles" d'après Camille Flammarion:
Reproduction fidèle (1875)
(en fait: gravure de Pouchet) |
Reproduction fidèle (1880)
(en fait: gravure du Magasin Pittoresque) |
Reproduction fidèle (1955)
(en fait: gravure de Paré) |
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