1656. Kircher répète les réserves de Riccioli.

Riccioli
Le père Kircher
Iter exstaticum
le livre de Kircher
Athanase Kircher, savant jésuite d'abord tourné vers l'orientaliste, occupa plusieurs chaires de professeur, avant de se consacrer entièrement à ses recherches. Encyclopédiste, il écrivit 39 livres sur les mathématiques, l'astronomie, la musique, l'acoustique, l’archéologie, la chimie, l'optique, la médecine, la volcanologie et même, la kabbale et l’occultisme.
Pour parler des curiosités de l'astronomie, il écrivit l'Iter extaticum, décrivant les merveilles célestes vues lors du voyage extatique de deux voyageurs (dont un ange), bondissant d'une planète à l'autre. Mais pour ce faire, il est bien obligé d'utiliser les descriptions des savants terrestres, ce qui l'amène à parler des observations de Fontana.

  In observationibus Francisci Fontanae tract.5 cap.2 memini me legisse(quod refert etiam Riccolus lo.cit.) vidisse cum tubo suo Venerem Vespertinam, oblongam & fere semipedalem, ac tantam, quanta sine tubo Luna conspicitur, semiasperam in parte concava,radiosque jaculantem, & cum uno aut altero globulo nigricante, modo extra,modo intra corpus Veneris,ut in Fig. IV.V.VI.& VII.apparet. Ricciolus tamen ait, nec sibi, nec P Grimaldo, nec Gassendo licuisse unquam in Venere aut prope eam tales globulos quovis telescopio spectare & si vera est observatio Fontanae (non enim audet eam in suspicionem vocare) putat dicendum, aut meteoron aliquod fuisse, puta hapsum, aut nubeculam quandam inter aut circum positam Hespero, aut maculas esse solarium instar a Veneris corpore proflatas & quasi ebullientes, aut mont es & cavernas lunarium instar cavernarum ac montium pro vario ad Solem situ, vel forte vertigine aut libratione Veneris, magis minusque illustratas; neque enim audet dicere esse planetas Veneris Comites, donec aliquid pro ea re certius dies doceat; quod hactenus, quantum mihi constat, non docuit.
  Dans les observations de Francesco Fontana, traité 5, ch.2, je me souviens avoir lu, (ce que rapporte aussi Riccioli) qu'il avait vu avec sa lunette Vénus du soir, allongée de presque un demi pied, et aussi grande que la lune est vue sans télescope, à demi rugueuse dans sa partie concave, et lançant des rayons, avec un ou un autre globule noirâtre, tantôt à l'extérieur, tantôt à l'intérieur du corps de Vénus, comme elle apparaît sur les figures IV.V.VI.& VII. Cependant Riccioli dit que ni à lui, ni a Grimaldi, ni à Gassendi, il ne fut permis d'observer une fois au télescope sur Vénus ou près d'elle de tels globules et si on pense que l'observation de Fontana est réelle (car on n'ose pas la révoquer en doute), ou c'aurait été une sorte de météore, imaginez un pansement ou un certain petit nuage entre ou autour de Vénus; ou des taches grosses comme celles du soleil, exalées du corps de Vénus et comme bouillonnantes, ou comme des montagnes et cavités lunaires, au lieu d'un emplacement changeant vers le soleil ou bien fortuitement par la rotation ou le mouvement de Vénus, plus ou moins éclairée; puisque je n'ose dire que ce sont des planètes compagnons de Vénus, jusqu'à ce qu'un jour nous enseigne quelque chose de plus sûr là dessus. Ce qui jusqu'à présent, pour autant que je le constate, n'a pas été enseigné.
Note: Kircher copie textuellement certains passage de Riccioli.
(Athanase Kircher, Iter Extaticum Coeleste, Nuremberg, 1660, p. 136)

Bien qu'il se fut lié avec l'astronome provençal Peiresc, il ne semble pas que Kircher ait été lui même un grand observateur. De fait, face à ce problème d'objets vus par un seul observateur, il va tout simplement faire confiance à ses collègues jésuites, et en particulier à Riccioli.

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Dernière mise à jour: 25/08/2020