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1761. Le père Lagrange croit voir le satellite de Vénus.
Le père Louis Lagrange, observateur du satellite de Vénus, est bien moins connu que le mathématicien Joseph Louis Lagrange, et c'est pourquoi l'observation du premier est souvent attribuée au second. En fait, le père Lagrange, jésuite, a travaillé avec le père Esprit Pezenas, directeur de l'observatoire de Marseille, de 1756 à 1762. Les 10, 11 et 12 février 1761, il fit trois observations du supposé satellite de Vénus, mais ses observations restèrent inconnues jusqu'à la parution du 17e volume de l'Encyclopédie, dans son édition de 1765.
ARTICLES OMIS
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VÉNUS (Astronom.),satellites de Vénus.
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Parmi les apparitions, il y en a eu d’autres de la même année rapportées-par différens observateurs, & dans des pays très-différens ; une des plus remarquables est sans contredit celle du p. la Grange, jésuite. Ce savant cultivoit à Marseille l’Astronomie depuis nombre d’années ; muni d’excellens instrumens, & entr'autres du télescope de 6 piés de foyer du p.Pezenas, construit par M.Short en 1756, dont l'effet est de grosir 800 fois; & égale celui d’une lunette qui auroit 1600 piés. Son expérience reconnue & son exactitude dans les observations, rendent précieuses celles que nous allons rapporter.
Il n'y vit point de phase comme l'avoient apperçue tous les autres observateurs ; & ce qui n'est pas moins surprenant, c‘est qu'il lui parut que ce petit astre suivoit une route perpendiculaire à l’écliptique. Cette direction qui par ce qui précede se concluoit des observations de Limoges, parut si étrange au p.la Grange, qu'il ne fit point difficulté d'abandonner toutes les conséquences qu'il avoit déduites de ses observations. Elles furent faites des 10 au 12 Février 1761, à trois jours différens.
ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ DES SCIENCES DES ARTS ET DES MÉTIERS, Neufchastel, èd. 1765, tome 17, p. 838
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On s'étonne que le père Lagrange, d'une expérience et d'une exactitude reconnue, ait donné si peu d'informations, quoique son compte-rendu en donnait peut-être plus que ce qu'en a publié l'Encyclopédie. On ne connait pas la position ni l'éclat du supposé satellite. On sait seulement qu'il ne montrait pas de phase, donc était probablement ponctuel, ne fut vu que trois jours, et semblait suivre une route perpendiculaire à l'écliptique. Ceci s'accorde assez bien avec l'hypothèse d'étoiles devant lesquelles Vénus se serait placé fortuitement.
Stroobant pense qu'il s'agissait des étoiles aujourd'hui cataloguées comme HIP 2166 (m=7.7), HIP 2398 (m=8.40), et HIP 2686 (m=8.9). Il ne fait pas de doute que le père Lagrange aurait pu les voir avec son puissant télescope, mais il reste à savoir si ce sont bien les bonnes.
Un détail qui ne semble pas avoir été signalé, est que le 9 février, Uranus se trouvait à environ 25' de Vénus, mais Uranus suivait une route parallèle à l'écliptique.
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