1759. Andreas Mayer a-t-il observé le satellite de Vénus?
Andreas Mayer |
Andreas Mayer (1716-1782), fils de l'architecte du même nom, fut d'abord été formé par son père, puis à l'âge de onze ans, entra au lycée d'Augsbourg. En 1733, il étudia les mathématiques et la physique à l'Université de Wittenberg, puis en 1735, étudia l'astronomie à Berlin. Docteur en 1736, il fut nommé, en 1741, professeur de mathématiques et d'astronomie à l'Université de Greifswald, où il obtint la chaire de physique en 1749.
Mayer a cartographié la Poméranie suédoise et en a publié la première carte fiable en 1769.
Mayer fit installer un observatoire dans sa propre maison, et, en 1775, obtint la création d'une chaire d'astronomie à l'université de Greifswald.
Le 20 mai 1759, depuis son observatoire, il eut l'occasion d'observer un phénomène qu'il rapporta dans son journal, sans affirmer qu'il s'agissait bien du satellite de Vénus.
Vom Trabanten der Venus.
durch Herrn Lambert.
Seit dem Abdrucke des zweyten Bandes dieser Ephemeriden habe ich von dem Satelliten der Venus annoch folgende noch nicht bekannt gemachte Nachrichten erhalten.
I. Auszug aus dem Tagbuche der Sternwarte zu Greifswalde von Hrn. Professor Mayer.
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Den 20 May im wahren Mittage zeigte die Penduluhr 23 St. 55'. 32",5. Abends um 8 Uhr 45'. 50” sah ich über der Venus ein Kügelchen von viel geringerm Glanze, ungefähr 1 1/2 Diameter der Venus von derselben entfernt. Künftige Beobachtungen werden lehren, ob dieses Kügelchen ein optischer Schein oder der Trabant der Venus gewesen. Die Beobachtung geschah durch ein gregorianisches Fernrohr von 30 Zoll Brennweite. Ich setzte sie eine halbe Stunde lang fort, und die Lage des Kügelchens gegen die Venus blieb eben dieselbe, wenn gleich die Richtung des Fernrohres geändert wurde.
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A propos du satellite de Vénus
par M. Lambert
Depuis que le deuxième volume de ces éphémérides a été imprimé, j'ai reçu les nouvelles suivantes non encore publiées du satellite de Vénus.
I. Extrait du journal de l'observatoire de Greifswald de M. le Professeur Mayer.
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le 20 mai, à midi vrai, l'horloge à pendule indiquait 23 h 55 mn 32 s, 5. A 8 h 45 mn 50 s du soir, j'ai vu à Vénus un globule beaucoup moins brillant, éloigné d'environ 1 1/2 du diamètre de Vénus de celle-ci. Les observations futures montreront si ce globule était une lueur optique ou le satellite de Vénus. L'observation a été faite à travers un télescope grégorien d'une distance focale de trente pouces. Je l'ai poursuivie pendant une demi-heure, et la position du globule contre Vénus est restée la même, même si la direction du télescope était changée.
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(Berliner_astronomisches_Jahrbuch_für 1778, zweyter theil, Berlin, 1776 p.186)
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Mayer ne précise malheureusement pas la forme du phénomène, mais on peut penser que s'il parle de globule, c'est parce qu'il paraissait trop petit pour en distinguer la forme, et aurait donc pu être quasiment ponctuel. On peut alors soupçonner une étoile ou un astéroïde, mais une reconstitution par le logiciel Stellarium ne montre rien de tel.
Par ailleurs, il est regrettable que Mayer n'indique, ni la position exacte, ni la magnitude estimée de son "globule".
Enfin, pour étudier l'hypothèse d'une "lueur optique", c'est à dire en pratique, d'un reflet parasite, il faudrait en savoir plus sur le matériel utilisé, en particulier le type d'oculaire. Ici, on sait seulement que Mayer utilisait un télescope Grégorien de 76 cm de distance focale, sans même en connaitre l'ouverture.
Ce globule n'était évidemment pas un satellite de Vénus, mais sa nature reste donc non identifiée, faute de renseignements suffisants.
Remarquons tout de même que cette observation n'a eu aucun role dans la vague d'observations qui ont suivi, puisqu'elle n'a été connue qu'une fois cette vague terminée.
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