1891. Rambosson enterre le satellite de Vénus.
Jean Rambosson, vulgarisateur connu en son temps, commis plusieurs ouvrages consacrés aux phénomènes célestes et Terrestres. En 1874, il avait déja écrit Histoire des astres, mais n'y parlait pas du satellite de Vénus. Cette lacune va être comblé en 1891, quand il publie Les Astres. Il semble s'y contenter de ce qu'a écrit Paul stroobant, mais il est catégorique, et confirme que le satellite de Vénus est à mettre aux oubliettes.
On a pendant plusicurs siécles soupconné l’existence d’un satellite de Vénus. Depuis Fontana (1645), on signalait de temps a autre un astre mystérieux que les observateurs ne parvenaient pas a retrouver ensuite. La derniére apparition a cu lieu en 1768, et, bien que depuis cetle époque, malgré les moyens de plus en plus considérables dont la science dispose, on n’ait pas revu le prétendu satellite, la question demeurait pendante.
Cet astre-fantôme fut un prétexte a d’étonnantes hypothéses.
La plus naturelle, celle que l’on émit tout d’abord, c’est que l’on avail affaire à un satellite de Vénus. Mais l’impossibilité de cette explication fut bientét démontrée par le calcul des éléments de lastre; le chiffre que l’on en déduisait pour la masse de Vénus était dix fois trop élevé.
Certains astronomes allérent alors jusqu’à admettre l’existence une planéte circulant entre Vénus et la Terre et lui donnérent le nom de Neith.
Cette hypothése que rien n’expliquait laissait le probleme entiérement debout devant la science. La question n’était pas plus avancée que du temps de Fontana ou d’Horrebow.
Elle vient d’éire presque complétement résolue par M. Paul Stroobant.
Aprés une étude approfondie des observations antérieures, il a montré que ce monde énigmatique ne pouvait étre qu’une étoile.
Un des observateurs rapportait qu’à un des passages de Vénus sur le Soleil, il avait vu le satellite traverser le disque solaire sous la forme d’une petite tache noire. M. Paul Stroobant fait remarquer que cet astronome peut trés bien avoir été induit en erreur par une tache Solaire.
Quant aux autres observations, sauf quelques-unes qu'il attribue à des erreurs d’optique peu étonnantes à l’époque, ce savant montre que chaque fois l’astre intermittent a été confondu avec une étoile fixe.
Les quelques apparitions qui ne sont pas encore expliquées le seront probablement dans un avenir prochain. Ce qui parait aujourd’hui hors de doute, c’est que le satellite de Vénus, autour duquel on mena si grand bruit, n’existe pas.
J. Rambosson, Les Astres, Paris, Firmin Didot, 1891, p. 121-122
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Rambosson fait une croix sur le satellite de Vénus, mais reconnait que toutes ses prétendues observations ne sont pas encore expliquées. C'est bien ce qu'il convient de faire: il est certain qu'il n'existe pas de Satellite de Vénus, mais ses différentes prétendues observations n'ont pas toutes la même explication, et certaines sont encore difficiles à expliquer, d'autant que certains renseignements pourraient être erronés.
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