1651. Riccioli et les observations de Vénus par Fontana.
Le père Riccioli |
le nouvel Almageste |
le père Jésuite Giovanni Battista Riccioli, (1598 - 1671), est surtout connu comme contempteur de Copernic. Il fut professeur à Pavie, puis à Bologne, se fit quelque réputation comme astronome, et fut chargé par ses supérieurs de réfuter le système de Copernic. Il publia dans ce but : Almagestum novum (le nouvel Almageste), à Bologne en 1651
Ce nouvel Almageste, qui prétendait succéder à L'Almageste de Ptolémée, mérite bien son nom. C'est un ouvrage monumental qui fait le point des connaissances astronomiques de son temps, tout en défendant la fixité de la Terre. Pas plus que Ptolémée, Riccioli ne connaîssait les bases de la dynamique, ni le relativisme galiléen, et il préférait le système de Tycho-Brahé.
Il y inclut cependant des observations intéressantes, avec des dessins de Saturne, et une carte de la lune, souvent reproduite, avec celle d'Hévélius dans les bons manuels d'astronomie
C'est ainsi qu'il cite des observations de Vénus, réalisées à l'époque, dont, à la page 485, celles de Francesco Fontana avec les dessins correspondants.
In observationibus autem Francisci Fontanae tr. 5. cap. 2. lego visam per tubum ipsius Vespertinam , oblongam à ferè semipedalem, ac tantam , quanta sine telescopio Luna conspicitur, semiasperam in parte concaua, radiosque jaculantem , praesertim cùm parabolicam figuram imitatur, & (quod inauditum hactenus ) cum uno aut altero globulo nigricante, modó extra, modó intra corpus Veneris hinc certè invenustae, ut in sequentibus schematismis sed contractioribus cernere licet . Haec si vera sunt ( absit enim ut in suspicionem vocemus fidem sic affirmantium ) dicendum videtur, aut meteoron aliquod fuisse, putà hapsum aut nubeculam quamdam inter aut circumpositam Hespero; aut maculas esse Solarium instar à Veneris corpore proflatas & quasi ebullientes, aut Lunarium instar cavernarum ac montium, pro vario ad Solem situ vel forté vertigine aut libratione Veneris, magis minusue illustratas ; neque enim planetas esse Veneris comites ausim dicere, donec aliquid pro hac re certius dies doceat. Mihi sané nunquam , nec vnquam P. Grimaldo, neque Gassendo ut patet ex lib. 3. institutionis Astronomicas , licuit in Venere aut prope Venerem eos globulos quovis Telescopio spectare. |
Mais dans les observations de Francesco Fontana, traité 5, chapitre 2, je lis, Vénus du soir vue par cette lunette, allongée de presque un demi pied, et aussi grande que la lune est vue sans télescope, à demi rugueuse dans sa partie concave, et lançant des rayons, surtout alors qu'elle imitait une figure parabolique, et (ce qui n'avait jamais été entendu jusqu'ici), avec un ou un autre globule noirâtre, tantôt à l'extérieur, tantôt à l'intérieur du corps de Vénus assurément sans beauté à ce moment, comme on peut le distinguer dans les figures suivantes mais plus resserrées. Si ces choses sont vraies ( car loin de moi l'idée que dans le doute, nous appelions certaines de telles affirmations ) elles doivent être vues, ou c'aurait été une sorte de météore, imaginez un pansement ou un certain petit nuage entre ou autour de Vénus; ou des taches grosses comme celles du soleil, exalées du corps de Vénus et comme bouillonnantes, ou comme des montagnes et cavités lunaires, au lieu d'un emplacement changeant vers le soleil ou bien fortuitement par la rotation ou le mouvement de Vénus, plus ou moins éclairée; puisque je n'ose dire que ce sont des planètes compagnons de Vénus, jusqu'à ce qu'un jour nous enseigne quelque chose de plus sûr là dessus. A moi justement, il ne fut jamais permis, ni à P. Grimaldi, ni à Gassendi ainsi qu'il est exposé au chapitre 3 de son Institutio Astronomica, d'observer une fois au télescope ces globules sur Vénus ou près de Vénus. |
Note: Nous avons eu beaucoup de mal à traduire le latin de Riccioli, mais il est clair qu'il est très sceptique sur les observations de Fontana.
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(Ioanne Baptista Riccioli, Almagestum Novum, Bononiae, 1651, tomus primus, p. 485)
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Les dessins, au trait, ne sont pas tout à fait identiques à ceux de Fontana, mais la position des globules sombres est respectée.
Riccioli ne remarque pas que la phase de Vénus est fausse. Il essaye seulement de trouver des explications à ces bizarres globules que, ni lui, ni les autres astronomes en qui il a confiance n'ont vu.
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