1685. Johann Zahn répète les réserves de Riccioli.

Zahn
Johann Zahn
oculus artificialis
le livre de Zahn
Le chanoine Johann Zahn (1641-1707) fut l'élève de Caspar Schott. Chanoine du monastère des Prémontrés d’Oberzell, il enseigna les mathématiques à l’Université de Wurtzbourg
Ses principales contributions scientifiques concernent l’optique et l’astronomie instrumentale. Il est l'un des auteurs les plus prolifiques sur la chambre noire. Son ouvrage Oculus Artificialis Teledioptricus Sive Telescopium (Wurtzbourg, 1685) contient de nombreuses descriptions, diagrammes et illustrations de la chambre noire, de la lanterne magique, et de leurs applications. Dans la troisième partie, Practico-Mechanicum fabrica, il traite des observations déjà faites de la lune et des planètes, et mentionne les observations de Fontana, et ce qu'en dit Riccioli..

  Franciscus Fontana suarum Obfervationum tract. 5. cap. 2. refert, vidisse se Tubo suo Venerem vespertinam oblongam & fere sémipedalem ac tantam, quanta sine Tubo Luna conspicitur , sémiasperam in parte concavâ , radiosque ejaculentem , & cum uno aut altero globulo nigricante, modó extra;| modó intra corpus Veneris, ut hic in figaris apparet.
  Francesco Fontana, rapporte, au traité 5, ch.2, de ses observations, avoir vu avec sa lunette Vénus du soir, allongée de presque un demi pied, et aussi grande que la lune vue sans télescope, à demi rugueuse dans sa partie concave, et lançant des rayons, avec un ou un autre globule noirâtre, tantôt à l'extérieur, tantôt à l'intérieur du corps de Vénus, comme elle apparaît dans ces figures.
  Ricciolus tamen ait,nec sibi,nec P. Grimaldo nec Gassendo licuisse unquam in Venere aut propé eam tales globulos quovis Telescopio spectare. Unde verius putat fuisse meteorum aliquod, puta hapsum aut nubeculam quandam inter aut circumpositam Helpero; aut fuisse maculas Solarium inftar à Veneris corpore proflatas , & quasi bullientes; aut montes & cavernas lunarium instar cavernarum ac montium pro vario ad Solem situ; vel fortè vertigine aut libratione Veneris, magis minusque illustratas. Neque enim audet dicere, esse Planetas Veneris comites, donec certius quid experimenta ulterius manifestent.
  Cependant Riccioli dit que ni à lui, ni a P. Grimaldi, ni à Gassendi, il ne fut permis d'observer une fois au télescope sur Vénus ou près d'elle de tels globules. D'où il déduiot que c'aurait été une sorte de météore, imaginez un pansement ou un certain petit nuage entre ou autour de Vénus; ou des taches grosses comme celles du soleil, exalées du corps de Vénus et comme bouillonnantes, ou comme des montagnes et cavités comme les monts et cavités de la lune changeant avec la position du soleil; ou bien fortuitement par la rotation ou le mouvement de Vénus, plus ou moins éclairée. Car il n'ose dire que ce sont des planètes compagnons de Vénus, jusqu'à ce soient dévoilés des expériences plus sûres.
Note: Zahn a copié les dessins de Riccioli, qui eux même copiaient ceux de Fontana.
(Johann Zahn, Oculus artificialis teledioptricus sive telescopium, Nuremberg, 1702, p. 653)

Zahn n'a apparemment pas d'autres sources que Riccioli dont il répète les arguments, alors que sa compétence en astronomie instrumentale lui aurait donné d'autres arguments s'il avait lu le livre de Fontana. Il sera le dernier à mentionner les observations de Fontana, avant qu'elles ne sortent des oubliettes, deux siècle plus tard.

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Dernière mise à jour: 25/08/2020