L'airship, n'était ce pas Vénus? Le 24 novembre 1896, à Fresno, Californie, on signale que l'airship est passé au dessus de la ville à 6 H du soir, dans une direction Sud-Ouest. Mais on ne vit que la lumière, et certains ont dit que ce n'était que le coucher de la planère Vénus. A San Francisco, l'excitation sera bien pire, mais surtout, un astronome va s'en méler. Un astronome observe l'airship au télescope VENUS AND JUPITER ----- These Celestial Orb? Mistaken by Thousands for the Airship.   An amusing phase of the airship mystery was developed last night, when that inoffensive planet Venus, sinking in the west, was mistaken for the clipper of the clouds scudding across the empyrean. That the bright light which excited the curiosity of many thousands on Market street about 6 P. M. was nothing more than Venus there seems to be no room for logical doubt in view of a statement obtained from such an authority as Professor Davidson last night.   Avoiding scientific details it will be sufficient to say that the planet Venus is at this season of the year almost at the full, and may be seen any clear evening after dusk traveling rapidly from east to west until she disappears below the horizon.   As soon as the professor heard the story, shortly after 7 p. m., he got out his telescope and had no difficulty in identifying the supposed airship as an ordinary, everyday star.   At 6 o'clock last night or thereabouts the cry was raised on Market street that the headlight of the much-talked-of airship was plainly visible at a lofty altitude in the neighborhood of the Chutes. Excited groups of men and women rapidly gathered in every direction and all eyes began to scan the skies. Sure enough a bright speck of light was at once distinguished high in the heavens and at that time seeming to be out toward the west in a line with Market street. After an interval it was noticed that the light had changed its position somewhat, moving apparently west and north. Speculation ran riot, but the consensus of opinion was decidedly in favor of the airship theory, to which the gradual movement of the light seemed to lend a color of probability. A few unimaginative ones were sufficiently prosaic to suggest that the light was merely the star Venus, but the majority quickly scouted that suggestion as absurd in the highest degree.   It is safe to assume that Venus has been acting just as she did last night for many years past, but never before, as far as can be learned, has she been mistaken for an airship.   Nob Hill and various other portions of the City also had their crowds of heaven-ward-gazers viewing the unembarrassed Venus in the firmament. On California-street hill there were the buds and beauties of society in elegant wraps and gallants equipped with lorgnettes, while near the water front binoculars were brought into requisition.   Later in the evening Jupiter, scintillating brightly east of the zenith, drew the attention of thousands in a similar manner. Some claimed it was the airship, which had reached that position by a circuitous route.   But those who had seen what they confidently asserted were the lights of the airship declared that neither of these celestial beacons resembled the lights that had previously crossed their vision. (The San Francisco Call, Wednesday, November 25, 1896, p 1) VENUS ET JUPITER ----- Ce Monde Céleste? Confondu par des Milliers de Gens avec le Dirigeable.   Une phase amusante du mystère du dirigeable a été élaborée hier soir, quand cette inoffensive planète Vénus, disparaissant à l'ouest, a été prise pour le vaisseau des nuages filant à travers l'empyrée. Que la vive lumière qui excita la curiosité de plusieurs milliers de gens dans la rue du marché a environ 6 heures du soir, n'était rien de plus que Vénus, il semble n'y avoir aucun doute logique au vue d'une déclaration obtenue à partir d'une telle autorité que le professeur Davidson hier soir.   Évitant les détails scientifiques, il suffira de dire que la planète Vénus est à cette époque de l'année presque au maximum, et peut être vu par une soirée claire après le crépuscule voyageant rapidement d'est en ouest jusqu'à ce qu'elle disparaisse sous l'horizon.   Dès que le professeur entendit l'histoire, peu après 7 heures du soir, il sortit son télescope et n'a eu aucune difficulté à identifier le supposé dirigeable comme, un banal astre quotidien.   A 6 heures hier soir, ou à peu près, le cri s'éleva dans la rue du marché que le phare du fameux dirigeable était clairement visible à une altitude élevée dans le quartier des Chutes. Des groupes excités d'hommes et de femmes s'assemblèrent rapidement dans chaque direction et tous les yeux commencèrent de scruter le ciel. Effectivement un brillant grain de lumière fut aussitôt distingué haut dans les cieux, et ètre vers l'ouest, en ligne avec la rue du Marché. Après un intervalle, on remarqua que la lumière avait changé un peu sa position, passant apparemment ouest et au nord. La spéculation tourna à émeute, mais le consensus de l'opinion était décidément en faveur de la théorie du dirigeable, à laquelle le mouvement progressif de la lumière semblait prêter une couleur de probabilité. Quelques-uns, sans imagination furent suffisamment prosaïques pour suggérer que la lumière était seulement l'étoile Vénus, mais la majorité trouva rapidement la suggestion absurde au plus haut degré.   Il est prudent de supposer que Venus a fait hier soir comme depuis de longues années, mais jamais, aussi loin qu'on peut remonter, elle n'a été prise pour un dirigeable.   Nob Hill et diverses autres parties de la ville avaient aussi leurs foules de contemplateurs du ciel regardant Vénus sans gêne dans le firmament. Sur la colline de la rue de Californie, il y avait les jeune et les beautés de la société en manteaux élégants et galants équipés de lorgnettes, pendant que, près du rivage, les jumelles étaient mises en réquisition. Plus tard dans la soirée Jupiter, scintillant brillamment à l'est du zénith, attira l'attention de milliers de gens d'une manière similaire. Certains prétendirent que c'était le dirigeable, qui avait atteint cette position par une voie détournée.   Mais ceux qui avaient vu ce qu'ils ont affirmé avec confiance étre les lumières du dirigeable, déclarèrent qu'aucune de ces balises célestes ne ressemblait aux lumières qui avaient précédemment traversé leur vision. George Davidson Ceux qui se sont déjà trouvé au milieu d'un groupe de témoins en train d'observer des OVNI apprécieront. Oui, quand une foule commence à se monter la tète devant le ciel nocturne, elle en voit des choses, et les jumelles n'arrangent rien. Vénus, Mars, Jupiter, Sirius, tout y passe, et même parfois de simples lampadaires. Quelle grand baffe pour les fanatiques du dirigeable. Voila que le mystérieux engin, ou du moins son phare, se montre à des milliers de témoins, et qu'il se révèle n'ètre que la banale planète Vénus! Criera-t-on à la propagande rationaliste? Impossible, Le San Francisco Call, est au contraire, le journal qui donnait le plus de détails sur les évolutions du mystérieux dirigeable, au point que son sensationalisme l'a fait soupçonner (sur la côte est) d'avoir inventé cette histoire. Dira-t-on que le professeur Davidson ne connait rien aux choses céleste? Impossible, le professeur George Davidson est un grand astronome et géographe, qui fonda l'observatoire de San Francisco, et participa aux opérations de mesures géodésiques pour la cartographie du territoire américain. Dira-t-on qu'il n'a fait que donner son avis sans avoir pris le temps d'observer l'objet lui-même? Impossible, sitôt prévenu, il braqua son télescope sur l'objet, qui se révèla n'ètre que la banale planète qui se couchait tous les soirs. Impossible d'y échapper: Le prétendu dirigeable vu à San Francisco ce soit là, n'était en réalité que la planète Vénus, et comme nous savons que celui vu à Sacramento, et celui vu à Oakland n'étaient aussi que Vénus, sans compter ceux qui avaient le même aspect et la même heure d'apparition, voila une belle brochette de faux dirigeables, garantis à 100% de confusion Vénusienne. Le 26 novembre, le Marin Journal fait remarquer que Vénus, tellement brillante au Sud-Ouest avant le coucher du soleil est peut être responsable de cette rumeur de l'airship. Le 28, le Record Union remarque que Vénus était bien visible, au Sud-Ouest, la veille, et n'envisageait pas d'en être chassé par des machines volantes. Un autre astronome confirme: c'est Mars ou Vénus. Le 30 novembre, l'Oakland Tribune mentionne l'opinion bien tranchée de l'astronome Charles Burckhalter: EITHER MARS OR VENUS ----- Professor Burckhalter Tells of the "Airship's" Light. ----- HE LAUGHS AT THE TALE ----- The Astronomers, He Said, Have Not Noted Anything Unusual. ----- WHAT THE WATCHERS SAW ----- He Says The Present Theories Are All Pure Fakes. -----   There is one confirmed Skeptic in regard to the airship. He is professor Burckhalter of the Chabot Observatory. His time has been taken up lately by persons who are anxious to view the aerial machine through the telescope. Many persons have advanced the theory that the airship is a clever advertising dodge of some gas company that is trying to boom a new kind of illuminating gas. Professor Burckhalter laughs at this theory as well as others.   "If there were any airship I would turn the telescope on it, you may be sure." said Prof. Burckhalter today. "What people have been taking for the brilliant electric light of an airship is nothing more or less than one of the two planets, Mars or Venus. People want to believe in the airship, and it is astonishing the way they deceive themselves. Venus is as brilliant as an arc light and does move very slowly through the heavens. Anyone who pays a little attention to the heavens might be deceived into believing it an electric light gleaming through the clouds. Last Saturday night when there was such excitement over the airship, what people were looking at was the planet Mars which appeared very brilliant that evening.   The theories in regard to the airship are pure imagination. If there were any strange objects in the heavens, we would certainly know of it, and all these theories are, I believe, pure fakes." (Oakland Tribune, November 30, 1896, p 5) OU BIEN MARS OU BIEN VENUS ----- Le Professeur Burckhalter parle de la Lumière du Dirigeable. ----- IL RIT DE L'HISTOIRE ----- Les Astronomes, Dit Il, N'ont Rien Observé d'Inhabituel. ----- CE QUE LES TEMOINS ONT VU ----- Il Dit Que les Théories Actuelles Sont Toutes de Pures Bétises. -----   Il y a un sceptique confirmé à l'égard du dirigeable. C'est le professeur Burckhalter de l'Observatoire Chabot. Son temps a été pris récemment par des gens soucieux de voir la machine aérienne à travers le télescope. Beaucoup de gens ont avancé la théorie que le dirigeable est une habile combine publicitaire d'une compagnie de gaz qui tente de lancer un nouveau type de gaz d'éclairage. Le professeur Burckhalter rit de cette théorie aussi bien que d'autres.   "S'il y avait un dirigeable je braquerait le télescope dessus, vous pouvez en être sûr." a dit le pr. Burckhalter aujourd'hui. "Ce que les gens ont pris pour la lumière électrique brillante d'un dirigeable n'est ni plus ni moins que l'une des deux planètes, Mars ou Vénus. Les gens veulent croire au dirigeable, et c'est étonnant la façon dont ils se trompent. Vénus est aussi brillante qu'une lampe à arc et se déplace très lentement à travers les cieux. Toute personne qui prète peu d'attention au ciel pourrait être trompé en croyant à une lumière électrique brillant à travers les nuages. Samedi soir dernier, quand il y avait une telle excitation pour le dirigeable, ce que les gens regardaient était la planète Mars, qui est apparue très brillante ce soir là.   Les théories en ce qui concerne le dirigeable sont pure imagination. S'il y avait un objet étrange dans le ciel, nous en aurions certainement connaissance, et toutes ces théories sont, je crois, de pures bétises. Nous avons vu que les observations des jours précédents s'expliquaient effectivement par les planètes Mars ou Vénus, avec, cerise sur le gateau, une observation au télescope par le professeur Davidson. Nous savons aussi que le métier d'un astronome est d'observer le ciel, et que la réaction normale d'un astronome devant un phénomène céleste nouveau est évidemment de braquer son télescope dessus. Nous savons encore que Vénus parait aussi brillante qu'une lampe à arc et se déplace lentement avec la voûte céleste. Burckhalter selon Bougard le Burckhalter réel Bref, tout ce qu'a dit le professeur Charles Burckhalter, directeur de l'observatoire Chabot, à Oakland, et interrogé par le journal de cette même ville, est parfaitement exact. Mais voila, pour un ufologue patenté, dire qu'un phénomène mystérieux n'est en fait qu'une banale planète est tout simplement inadmissible. Aussi, après avoir rapporté la traduction de l'article de l'Oakland Tribune, Michel Bougard se laisse aller à cette appréciation: "Je m'imagine le Professeur Burckhalter comme un de ces mages astronomes des légendes, coiffé d'un chapeau pointu constellé d'étoiles, dont il peut sortir, d'un coup de baguette magique, quelques planètes brillantes qu'il s'empresse d'arrocher au firmament: « Voila ce que sont les OVNI, mes enfants ! » Une explication dérisoire pour un phénomène étonnant." Le 30 novembre, à Los Angeles, une foule d'une centaines de personnes obseve un dirigeable qui fini par disparaitre au Sud-Ouest. Mais une heure après il réapparait au Nord Est. The Herald, du 1 décembre explique que le premier était Vénus, et le second Mars. le même soir, à San Bernardino des centaines de personnes admirent une brillante lumière, quatre fois comme la planète Jupiter. The Herald du 2 décembre explique que c'était Vénus. Le 10 décembre, The Reno weekly Gazette explique que l'objet vu la veille vers 6H 30 du soir par un journaliste, n'était que Vénus. Donc une semaine après les premières observations, la banale réalité commençait d'apparaitre: Le dirigeable qui disparaissait au sud-ouest à la tombée de la nuit n'était que la planète Vénus, et celui aui apparaissait, moins brillant, au nord-est, une heure après n'était que la planète Mars. De ceci, nous avons l'opinion de deux astronomes professionnels, dont un l'a observé au télescope, et le fait qu'aucun des témoins qui aurait observé le dirigeable, n'a observé en même temps la planète Vénus (ou une heure après la planète Mars) Mais voila, de même que les journaux sensationalistes donnaient le plus de poids aux témoignages les plus riches (et en l'occurrence les plus faux), les ufologues, bien plus tard, sélectionneront les observations les plus étranges rapportées par les journaux les plus bavards. Résultat: Une mystérieuse vague d'observations d'impossibles dirigeables, nécessitant une remise en cause de la science officielle, jusqu'à nos conceptions de l'espace et du temps.