1979 Agobard dans la bande dessinée Une histoire aussi courte (chez Agobard, l'épisode des quatre prisonniers tient en deux phrases), ne pouvait demander un album à elle seule, à moins qu'on ne la fasse raconter par Guy Breton. C'est donc dans le cadre d'une histoire de Lyon en bande dessinée, déroulée depuis l'antiquité, que nous allons trouver notre épisode, raconté de façon à peu près correcte. Il y a de petites erreurs, mais dans une bande dessinée, on pouvait s'attendre à bien pire. Plusieurs auteurs se sont partagés la tâche. Jean Delas a réuni la documentation nécessaire (mais bien sûr, les sources ne sont pas indiquées). André Pelletier, maitre-assistant d'histoire ancienne à l'université Lyon II, a écrit les textes. Jean Prost, dessinateur et peintre, mais aussi professeur d'histoire a fait les dessins. Et voila çe que ça donne: D'abord pour introduire Agobard, on présente son prédécesseur, Leidrade. Les représentations des personnages sont bien sûr, de toute fantaisie, mais sont vraisemblables. Charlemagne, en particulier, ne s'habillait pas de façon pompeuse, mais pratique. L'épisode qui nous intéresse est introduit tant bien que mal: les prisonniers ne furent pas amenès à Agobard par des gardes, mais furent extirpés d'une prison, et amenés à Agobard lors d'une assemblée. Le réel et l'imaginaire sont ici astucieusement séparés, en présentant les évènements imaginaires dans un cadre en forme de nuage. "l'aure léviatique" est une traduction de "aura levatitia" qui sort du livre d'André Steyert. Quant aux Magoniens, le dessin leur suggère une origine nettement orientale. En fait, il en est de la Magonie comme du jardin d'Eden: On en est réduit aux suppositions quant à sa localisation. La première image va un peu loin, en supposant que le jour de la capture des prisonniers, on avait effectivement vu un OVNI, interprété comme un navire Magonien. La deuxième image corrige le tir, en montrant que les quatre malheureux furent soupçonnés à leur apparence et non parce qu'on les avait vu descendre d'un navire aérien. L'avant dernière image, nous montre Agobard rendant son jugement. Mais ici, il ne questionne pas les ravisseurs des quatre malheureux, jusqu'à les faire avouer. Il donne simplement sa conviction, et cette conviction mélange les prétendus Magoniens et les pouvoirs des tempestaires. On a donc l'impression qu'Agobard était un rationaliste borné, décrétant arbitrairement que les quatre prisonniers ne pouvaient pas être des Magoniens. SOURCE: A. Pelletier, J.Prost, J. Delas, Histoire de Lyon en bande dessinée - allbum n° 2 - Le temps des cathédrales, Horvath, 1979, p 4-6 Remarques: La façon dont est racontée l'histoire est encore passable, malheureusement, le dessinateur, Jean Prost, se rappelant qu'il est prof d'histoire-géo, se fendra l'année suivante, d'un article dans la revue ufologique Néant+, où il dit pratiquement tout le contraire d'Agobard, et fait des Magoniens, des extraterrestres!
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