2009 Jacques Vallée persiste et signe

Nous avons vu que Jacques Vallée, avait évoqué l'affaire Agobard, dès 1965; dans "anatomy of a phenomenon", Puis l'avait utilisé comme clé du phénomène OVNI dans "Passport to Magonia".
Il en parla encore dans Dimensions, et encore plus dans "sa traduction française", après qu'il eut pu enfin lire la traduction en français du livre d'Agobard, pourtant publiée depuis un siècle et demi, et il s'obstinait cependant à maintenir sa première idée, largement inspirée de la fiction parodique de Montfaucon de Villars.
Vingt ans après, croyez vous qu'il ait enfin compris?
Bah-Ouette! Il reprend le texte de son livre précédent.


Circa 815, Lyons, France
Saint Agobard and the abductees from Magonia


Saint Agobard was born about 769 in Languedoc, came to Lyons at age 20, was ordained in 804 and succeeded Archbishop Leidrade when the latter retired in 814.
  Archbishop Agobard was an enlightened, intelligent man who took an active role in the political debates of his time: he became involved on Lothaire's side in his fight against his father and even wrote a book supporting him. This cost him his position when Louis the Pious came to power, but he was reinstated two years later, in 837. He died in 840.
  Vers 815, Lyon, France
Saint Agobard et les enlevés de Magonie


Saint Agobard est né vers 769 en Languedoc, vint à Lyon à 20 ans, fut ordonné en 804 et succéda à l'archevêque Leidrade lorsque ce dernier prit sa retraite en 814.
  L'Archevêque Agobard était un homme intelligent et éclairé qui joua un rôle actif dans les débats politiques de son temps: il se mit du côté de Lothaire dans son combat contre son père et écrivit même un livre le soutenant. Cela lui coûta son poste quand Louis le Pieux revint au pouvoir, mais il fut réintégré deux ans plus tard, en 837. Il mourut en 840.
  A serious philosopher and early-day "rationalist," Agobard left no less than 22 books, including several treatises against superstitions and heretical beliefs, along with political pamphlets and volumes of poetry. The anonymous French translator of his work (actually Antoine Pericaud, Sr.) entitled De Grandine et Tonitruis or "About Hail and Thunder" notes in his introduction:     Philosophe sérieux et «rationaliste» de la première heure, Agobard a laissé pas moins de 22 livres, dont plusieurs traités contre les superstitions et les croyances hérétiques, ainsi que des pamphlets politiques et des volumes de poésie. Le traducteur français anonyme de son travail (en fait Antoine Pericaud, Sr.) intitulé De Grandine et Tonitruis ou "De la grêle et du tonnerre" note dans son introduction:
  "All of his writings, whose style is consistently correct and often elegant, deserve the honor of being translated, for they make known to us the mores and customs of the first half of the ninth century, better than those of any other writer of the time. In particular one must acknowledge that he fought the prejudices and superstitions of his time more strongly and with a higher sense of reason than anyone else. It is against one of these prejudices that he compiled "About Hail and Thunder".     "Tous ses écrits, dont le style est toujours correct et souvent élégant, méritent l'honneur d'être traduits, car ils nous font connaître les mœurs et les coutumes de la première moitié du neuvième siècle, mieux que ceux de tout autre écrivain du temps. En particulier, il faut reconnaître qu’il combattit les préjugés et les superstitions de son époque avec plus de force et avec un sens plus aigu de la raison que quiconque. C’est contre l’un de ces préjugés qu’il a compilé "De la grêle et du tonnerre".
  The book was first partially translated from the Latin as a piece published in L 'Annuaire de Lyon for 1837. The translation was then revised and reprinted as an essay, with very limited distribution, in 1841 (Lyon: Imprimerie de Dumoulin, Ronet et Sibuet, Quai St. Antoine). It is this volume we have studied in the Lyons municipal library.     Le livre fut d'abord partiellement traduit du latin dans l'Annuaire de Lyon de 1837. La traduction fut ensuite é révisée et reproduite à titre d'essai, avec une diffusion très limitée, en 1841 (Imprimerie de Dumoulin, Ronet et Sibuet, Lyon , Quai Saint-Antoine). C'est ce volume que nous avons étudié à la bibliothèque municipale de Lyon.
  The main purpose of De Grandine et Tonitruis is to debunk popular misconceptions about the weather. In particular, the Archbishop of Lyons fought against the idea that winds and storms were due to the influence of sorcerers (appropriately named "tempestari" by the vulgar people): his main argument is that "Whoever takes away from God His admirable and terrible works, and attributes them to Man, is a false witness against God Himself." It is in this context that he raises his voice against those who are insane enough to believe that there could be ships ("naves") flying through the clouds: "Plerosque autem vidimus et audivimus tanta dementia obrutos, tanta stultitia alienates, ut credant et dicant: quandam esse regionem, quae dicatur MAGONIA, ex qua naves veniant in nubibus..." which our translator renders as follows:
  " We have seen and heard many people crazy enough and insane enough to believe and to state that there exists a certain region called MAGONIA, out of which ships come out and sail upon the clouds; these ships (are said to) transport to that same region the products of the earth that have fallen because of the hail and have been destroyed by the storm, after the value of the wheat and other products of the earth has been paid to the 'Tempestaires' by the aerial navigators who have received them"
    Le but principal de "De Grandine et Tonitruis" est de dissiper les idées fausses sur le temps. En particulier, l’archevêque de Lyon s’est opposé à l’idée que les vents et les tempêtes étaient dus à l’influence des sorciers (nommés à juste titre "tempestari" par le peuple vulgaire): son principal argument est que "Celui qui enlève à Dieu ses œuvres admirables et terribles et les attribue à l'homme, est un faux témoin contre Dieu lui-même. " C’est dans ce contexte qu’il élève la voix contre ceux qui sont assez cinglés pour croire qu’il pourrait y avoir des navires ("nefs") volant à travers les nuages: "Plerosque autem vidimus et audivimus tanta dementia obrutos, tanta stultitia alienates, ut credant et dicant: quandam esse regionem, quae dicatur MAGONIA, ex qua naves veniant in nubibus ... , que notre traducteur traduit comme suit:
  "Nous avons vu et entendu de nombreuses personnes assez folles et assez stupides pour croire et affirmer qu’il existe une région appelée MAGONIA, à partir de laquelle des navires sortent et naviguent sur les nuages; on dit que ces navires transportent dans cette même région les produits de la terre tombés à cause de la grêle et détruits par la tempête, après que la valeur du blé et des autres produits de la terre ait été payée au 'Tempestaires' par les navigateurs aériens qui les ont reçus"
  Saint Agobard continues: "We have even seen several of these crazy individuals who, believing in the reality of such absurd things, exhibited before an assembled crowd four people in chains, three men and one woman, said to have [fallen] down from one of these ships. They had been holding them bound for a few days when they brought them before me, followed by the multitude, in order to lapidate them. After a long argument, truth having prevailed at last, those who had shown them to the people found themselves, as a prophet says, in the same state of confusion as a robber who has been caught." (Jerem.2:26)     Saint Agobard poursuit: "Nous avons même vu plusieurs de ces fous qui, croyant en la réalité de choses aussi absurdes, montrèrent devant une foule assemblée, quatre personnes enchaînées, trois hommes et une femme, qu'on disait [tombés] d'un de ces navires. Ils les retenaient depuis plusieurs jours quand ils les ont amenés devant moi, suivis de la multitude, afin de les lapider. Après une longue discussion, la vérité a finalement triomphé, ceux qui les avaient montrés au peuple se sont trouvés, comme le dit un prophète, dans le même état de confusion qu'un voleur qui vient d'être pris." (Jerem.2: 26)
  What distinguishes this episode from many folklore tales of ships sailing in the sky is the availability of a precise reference, the authority of a known and respected historical figure who has written extensively on many other subjects, and the fact that the Archbishop, while he testified to the authenticity of a first-hand report, remained a skeptft3 about the reality of the objects themselves.     Ce qui distingue cet épisode de nombreux récits folkloriques de navires voguant dans le ciel est la disponibilité d'une référence précise, l'autorité d'un personnage historique connu et respecté qui a beaucoup écrit sur de nombreux autres sujets, et le fait que l'archevêque, tout en témoignant de l’authenticité d’un rapport de première main restait sceptique sur la réalité des objets eux-mêmes.
  Since we do not have access to the statements made on the other side of the argument, we will never know what the "cloudships" looked like, or why the witnesses thought that the three men and one woman had in fact come from these ships and should be stoned to death. Naturally the mere fact of alighting from a "cloudship" may have been proof of sorcery. In one of his books French physicist Arago states that until the time of Charlemagne it was a common custom to erect long poles in the fields to protect them from the hail and the thunderstorms. These poles were not lightning rods, as one might suppose, but magical devices which were only effective when they held aloft certain parchments. In his Capitularies, published in 789, Emperor Charlemagne forbade this "superstitious" practice. His statement teaches us that interaction between us and the ships that sail through the clouds is not a new phenomenon. It also indicates that the vision of these "ships" was linked, in the popular mind, to atmospheric disturbances and to the stealing of fruits, plants and animals by beings from the sky.
    Comme nous n’avons pas accès aux déclarations faites de l’autre côté de la discussion, nous ne saurons jamais à quoi ressemblaient les "vaisseaux de nuage", ni pourquoi les témoins pensaient que les trois hommes et la femme étaient en fait venus de ces navires et devrait être lapidé à mort. Naturellement, le simple fait de quitter un "vaisseau de nuage" pouvait être une preuve de sorcellerie. Dans un de ses livres, le physicien français Arago affirme que, jusqu'à l'époque de Charlemagne, il était de coutume d'ériger de longues perches dans les champs pour les protéger de la grêle et des orages. Ces perches n'étaient pas des paratonnerres, comme on pourrait le supposer, mais des dispositifs magiques qui n'étaient efficaces que lorsqu'ils retenaient certains parchemins. Dans ses capitulaires, publiées en 789, l'empereur Charlemagne interdit cette pratique "superstitieuse". Sa déclaration nous enseigne que l’interaction entre nous et les navires qui naviguent dans les nuages n’est pas un phénomène nouveau. Cela indique également que la vision de ces "navires" était liée, dans l’esprit du peuple, aux perturbations atmosphériques et au vol de fruits, de plantes et d’animaux par des êtres célestes.
Note: Vallée fait la même erreur que les ufomanes depuis les années cinquante: il mélange les vaisseaux aériens, croyance lyonnaise, avec les édits de Charlemagne qui ne s'appliquaient qu'aux sorciers, et qui ne parlent nullement de vaisseaux aériens.
De plus, dans le récit d'Agobard, il n'est dit nulle part que des témoins avaient vu de tels vaisseaux, mais seulement que les quatre prisonniers étaient accusés d'en être tombés.

  The reference to animals comes from a passage in a book by J. J. Ampere (in Histoire Litteraire de la France): "it was believed that certain men, called Tempestaires,' raised storms in order to sell the fruits hit by hail and the animals who had died as a result of storms and floods to mysterious buyers who came by way of the air."     La référence aux animaux vient d'un passage d'un livre de JJ Ampère (dans Histoire littéraire de la France): "on croyait que certains hommes, appelés Tempestaires" soulevaient des tempêtes afin de vendre les fruits frappés par la grêle et les animaux morts des suites d’orages et d’inondations à de mystérieux acheteurs venus par les airs."
Note: Effectivement, mais cette référence n'est qu'une invention de J.J.Ampère.
  Most importantly, Agobard's book shows that as early as the ninth century there was a belief in a separate region from whence these vessels sailed, and about the possibility for men and women to travel with them. We must be thankful to him for saving the lives of these four poor people, an episode that shows that the skeptics, in this field, can do some good after all.     Plus important encore, le livre d'Agobard montre que, dès le neuvième siècle, on croyait à une région distincte d'où ces navires partaient et à la possibilité pour des hommes et des femmes de voyager avec eux. Nous devons lui être reconnaissants d’avoir sauvé la vie de ces quatre pauvres gens, un épisode qui montre que les sceptiques, dans ce domaine, peuvent faire quelque bien après tout.

SOURCE: Jacques Vallée & Chris Aubeck, Wonders in the sky, Penguin Group, 2009, cas n° 58

Remarques:

On voit que Jacques Vallée n'a pas changé d'avis depuis la parution de Autres dimensions. Il continue de penser que la Magonie et ses vaisseaux aériens existaient vraiment, et qu'Agobard, pour intelligent qu'il ait été, ne l'avait pas compris, et n'a été utile qu'en sauvant les quatre malheureux.
Je maintiens le bonnet d'âne pour Jacques Vallée.

Bah-Ouette: expression picarde, qui se traduit assez bien par "Meuh non", ou encore par "tu parles, Charles"

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Dernière mise à jour: 08/01/2019