L'audacieuse théorie du père de Rheita sur la vision

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Vidit ergo Ézéchiel visionem illam anno sexagesimo septimo jubilei ab orbe condito, in qua multa verisimiliter ad diem judicii spectantia, necnon gloria, Majestas, & potencia Christi judicis venturi, innui videntur. Cum enim haec omnia infra firmamentum contigerint, & animalia instar prunarum, & lampadum ardentium de medio, id est circa medium ignis apparuerint: & denique in secundo, cap. expressem haec formalia habeantur: haec visio similitudinis gloriae Domini, scilicet venturi: hinc verisimile videtur, primó hâc visione forte haud incongrue admirabile & totum vagum systema Planetarum operâ manuum Dei creatum, & sub firmamento contentum, denotari. Secundó excidium Jerosolymitanum ; & per hoc tertió excidium totius mundi & systematis vagi renovationem adumbrari: quae diligenter textum capitis primi & decimi expendenti facilem patebunt. Statio namque Planetarum 4. principalium, scilicet Saturni, Jovis, Martis & Veneris, & thronus judicaturi judicis venturi, haud obscurem adumbrari videntur capite 1, circa finem numer. 26. Nam cum fieret vox super firmamentum ( an forsan illa, Surgite mortui, venite ad judicium ? ) quod erat super caput eorum ( scilicet 4. animalium seu Planetarum ) stabant, & submittebant alas suas : id est cessabant moveri ampliùs, id quod communiter etiam sentiunt non tam Scholastici, quam Philofophi, scilicet in die Judicii caelos & astra motum suum cohibitura.
Ézéchiel a donc eu cette vision l'an du 67ème jubilé de la création du monde, dans laquelle beaucoup de choses se rapportent vraisemblablement au jour du jugement dernier, ainsi que la gloire, la majesté et la puissance de la venue du Christ juge, j'ai indiqué qu'elles le paraissent. En effet, lorsque se produisirent sous le firmament toutes ces choses, et les animaux comme des charbons ardents, et des lampes ardentes au milieu, c'est-à-dire qu'elles apparurent près du milieu du feu: et, enfin, cette identification est explicite dans le second chapitre: C'est une vision de l'image de la gloire du Seigneur, qui est à venir: par conséquent, il semble vraisemblable que, premièrement par cette vision puissante et non inadéquatement merveilleuse, fut désigné, et tout le système des planètes errantes créé des œuvres de Dieu, et le contenu sous le firmament. Deuxièmement la destruction de Jérusalem et par elle troisièmement, la destruction du monde entier et l'esquisse du renouvellement du système des planètes errantes: qu'un examen attentif du texte du chapitre premier et du dixième montreront facilement. Car l'arrèt des quatre planètes principales, à savoir, Saturne, Jupiter, Mars et Vénus, et le trône du jugement du juge à venir, ne semble pas obscur, au chapitre 1, vers la fin du verset 26. Il y avait une voix au-dessus du firmament (Peut-être celle-ci, lève-toi mort, viens au juge), qui était sur leurs têtes, ( à savoir des quatre animaux ou planètes ) ils se tenaient, et laissaient tomber leurs ailes: c'est-à-dire cessaient de déplacer davantage, ce qu'on admet en outre communément non tant les scolastiques, que les philosophes, à savoir qu'au jour du jugement le mouvement des étoiles et du ciel, sera retenu.
Rheita, 2ème partie,p 256
Note: Nous avons traduit comme nous avons pu ce passage du père De Rheita qui semble être est le premier à trouver une correspondance astronomique, quoique symbolique et très discutable, à la vision d'Ézéchiel. Il aura des émules jusqu'à la fin du 20 ème siècle. Curieusement, il ne s'occupe pas des roues, et assimile les quatre entités aux quatre planètes les plus visibles. Ainsi l'arrêt du mouvement des êtres ailés signifie l'arrèt du mouvement des planètes, et donc la fin du monde, et le jugement dernier. Il est étrange que le père De Rheita ose changer le nombre des planètes pour le faire correspondre. D'autres auraient invoqué, les quatre éléments, les quatre cavaliers de l'apocalypse, voire les quatre fils Aymon, pourvu que la quaternité fut sauvé. Si on se donne le droit de changer le nombre, on peut mettre en correspondance n'importe quoi avec n'importe quoi. C'est peut être pour ce genre de raisonnement capillotracté que l'ouvrage du père De Rheita reçut un accueil mitigé.