L'étoile des mages était-elle un astre unique? Le texte de matthieu dit son étoile. Spontanément, on peut être enclin à penser que l'étoile des mages était tout simplement un astre brillant.1890, Camille Flammarion invoque la planète Vénus
1° Elle n’a peut-étre pas existé, et l’on pourrait ne voir là qu'une charmante image orientale; 2° Cette étoile de l'Est, qui planait devant les mages, au-dessus de l’horizon, pouvait étre Vénus en une époque de maximum d'éclat; 3° Elle pouvait étre une étoile temporaire, comme celle de 1572; 4° L’apparition pourrait avoir été produite par une conjonction de planétes; 5° Ce pouvait étre uue cométe. De ces cinq hypothèses, la meilleure est celle de la planéte Vénus en son maximum d’éclat. Nous en avons déja parlé [L’Astronomie, 1888, p. 73}. (L'astronomie, avril 1890, page 121) Note: En février 1888, Flammarion a démystifié une rumeur voulant que la nova de 1572 soit réapparue, ait une période de 308 à 319 ans, et ait été l'étoile des mages. En fait l'étoile qui venait de réapparaître, était la planète Vénus. Mais dans la foulée, Flammarion ajoute: l'étoile de l'orient qui, pour les trois rois Mages auraient brillé dans la direction de Jérusalem lorsqu'ils entreprirent leur voyage, ... , peut fort bien avoir été tout simplement la planète Vénus. Flammarion dit ici des bétises indignes d'un astronome: Vénus réapparait régulièrement comme étoile du soir ou du matin, et il est absurde que des mages, censés observer régulièrement le ciel, aient pu y voir un prodige annonçant la naissance d'un roi. Qu'on place les mages à Babylone ou en Perse, ils virent l'étoile "à son lever", donc à l'est, alors que Jérusalem était pour eux à l'ouest. Le plus fort est que Flammarion avait créé dans sa revue une rubrique, L'ignorance astronomique générale, où il dénonçait ce genre de bétises. 1910, l'abbé Moreux ne croit pas à l'astre unique L'étoile de Bethléem -----
... Tout récemment, on a recherché si quelque brillante étoile connue ne passait pas au zénith de Bethléem au temps d'Hérode. Or, la constellation des Gémeaux se tenait exactement au-dessus de Bethléem à cette époque, et cette constellation possède deux étoiles de première grandeur : Castor et Pollux. Cette ingénieuse hypothèse est née d'une légende qui raconte que les Mages avaient réaperçu l'étoile en plein jour, alors que l'un d'eux, tirant de l'eau, avait vu l'image de l'astre réfléchie au fond du puits. Ce puits existe encore, ajoute-t-on, et on le montre aux pèlerins. L'explication, quoique bien improbable à première vue, m'a conduit à faire quelques calculs. Ils ne sont pas du tout en faveur de la nouvelle hypothèse. Les étoiles Castor et Pollux ont passé au zénith de Bethléem, l'une dix ans plus tôt, l'autre dix ans plus tard que ne le réclament les faits. Pourquoi les Mages seraient-ils venus dans l'intervalle, à une époque où ils ne pouvaient rien voir au fond d'un puits ? Au reste, lorsqu'ils quittèrent leur pays, les Mages ne savaient pas en quel endroit de la terre était né l'Enfant-Dieu : la meilleure preuve, c'est qu'ils ont consulté le roi Hérode à ce sujet. On ne voit pas davantage comment la constellation des Gémeaux aurait pu les précéder de Jérusalem à Bethléem, ni par quel mécanisme elle se serait arrêtée au-dessus d'une maison, à plus forte raison comment elle l'aurait désignée de préférence aux demeures voisines. Cette dernière remarque écarte, une fois pour toutes, l'hypothèse d'une véritable étoile. Un astre éloigné dans les profondeurs du ciel n'aurait pu avoir les déplacements et les variations de marche indiqués formellement par le texte évangélique. (La Croix, 24 décembre 1910, page 1) Note: L'abbé Moreux est encore bien gentil de passer du temps à étudier ce genre de bétises. Il est évident qu'on ne risque pas de voir le reflet d'une étoile dans l'eau en plein jour. 1971, Sheila met l'erreur de Flammarion en musique
Comme les Rois mages En Galilée suivaient des yeux l'étoile du berger Je te suivrai, où tu iras j'irai fidèle comme une ombre, jusqu'à destination Oui, si vous n'avez plus vingt ans, vous vous souvenez de cette chanson sortie en 1971, et vous vous êtes peut-être fait la réflexion que ce n'état pas en Galilée, mais en Judée. Mais imaginez le rythme avec quatre pieds suivis de trois: c'était plus joli avec la Galilée. Mais pourquoi évoquer cette chanson? Parce qu'elle met en musique l'erreur de Camille Flammarion. L'étoile du berger, c'est la planète Vénus. Ainsi nous n'avons plus le droit de reprocher à une chanteuse, qui n'a jamais prétendu s'y connaitre en astronomie, d'avoir fait la même erreur qu'un aussi illustre astronome et vulgarisateur. 1992, Ivor Bulmer-Thomas invoque la planète Jupiter Ivor Bulmer-Thomas n'était pas un astronome. C'était un écrivain et journaliste britannique, pieux membre de l'église anglicane. Ses convictions religieuses vont lui faire écrire une version de l'histoire des mages qui ressemble plus à de "l'histoire sainte"( sans miracle ), qu'à de l'histoire tout court.
Il n'y a aucune indication dans l'Evangile que "l'étoile" a conduit les mages à Jérusalem ou Bethléem. Ils ont été amenés à Jérusalem par la croyance répandue que le Messie était sur le point d'apparaitre dans ces régions. Note: Il est exact que Matthieu ne dit pas que les mages suivirent l'étoile, c'est une invention de Jean Chrysostome. Mais il n'y a que les juifs eux même qui croyaient qu'un Messie apparaitrait en Israel. ... Enough has been written to show that the natural explanation of St Matthew 2: 1-12 is that the Magi in their journey from the east to Jerusalem and Bethlehem were observing the motion of a planet, and that while they were at Bethlehem the planet reached its first stationary point, proving to them that they had come to the end of their quest. But which planet? As they were seeking a ‘King of the Jews’ the planet would almost certainly have been Jupiter, the most regal of the planets. Assez a été écrit pour montrer que l'explication naturelle de St Matthieu 2: 1-12 est que les Mages dans leur voyage depuis l'est à Jérusalem et Bethléem observaient le mouvement d'une planète, et que pendant qu'ils étaient à Bethléem la planète atteint son premier point de station, leur prouvant qu'ils étaient venus à la fin de leur quête. Mais quelle planète? Comme ils cherchaient un "roi des Juifs" la planète aurait presque certainement été Jupiter, la plus royale des planètes. Note: Le mouvement apparent d'une planète extérieure vu depuis la Terre, est un mouvement antihoraire, ou interviennent des ralentissements, stations et retrogradations jusqu'à un second ralentissement et point de station. La retrogradation apparente est tout simplement due à ce que la Terre va plus vite sur son orbite que la planète. Quant à cette explication, assez a été écrit pour montrer exactement le contraire: Les mages ont vu l'étoile "à son lever", mais ne l'ont pas suivi. Et quand ils sont arrivés à Bethléhem, l'étoile s'arréta au dessus de la maison, ce que n'aurait pu faire un astre. ... As a planet approaches a stationary point and then moves away from it its motion is very slow, hardly detectable by the naked eye for about a week. The Magi would have noticed the slowing down of the planet as they approached Bethelehem, and they would have realized that a stationary point was near. Lorsqu'une planète approche d'un point de station, puis se déplace loin de lui, son mouvement est très lent, à peine détectable à l'oeil nu pendant environ une semaine. Les Mages aurait remarqué le ralentissement de la planète alors qu'ils approchaient de Bethléem, et ils auraient réalisé qu'un point de station était proche. Note: Les mages n'ont pas eu plus de deux heures de voyage, de Jérusalem à Bethléhem. Si la station durait une semaine, les mages auraient été bien en peine de savoir à quel moment précis ils devaient s'arréter. ... Already alerted by the phenomena of 7 and 6 BC, it was the appearance of the comet in March-April of 5 BC that finally determined the Magi to set out on their journey at the first visibility of Jupiter, the regal planet. Déjà alerté par les phénomènes de 7 et 6 BC, ce fut l'apparition de la comète en Mars-Avril 5 av JC qui a finalement déterminé les Mages à entreprendre leur voyage à la première visibilité de Jupiter, la planète royale. Note: La comète de l'an 5 ne fut pas signalé en occident, et on imagine mal que des mages se mettent en route vers Jérusalem en suivant Jupiter à chaque apparition d'une comète. ... It will be seen that the dates fit the thesis of this paper perfectly. The Magi would have set out on their journey at the end of 5 BC May, and 4 months is a reasonable time to allow, as other writers have done. As they approached Bethlehem in the fourth week of September they could see that Jupiter was near its first stationary point, and this convinced them that the babe they saw lying in a manger was indeed the Messiah. As the Holy Family were still in the stable the babe could not have been long born and we may with confidence date the birth of Christ to the second half of September in 5 BC. At that time the shepherds would still be keeping watch by night over their flocks in the field. The date also allows sufficient time for Herod to carry out his massacre of children of 2 years old and under before his death in 4 BC March. On verra que les dates correspondent parfaitement à la thèse de cet article. Les Mages aurait entrepris leur voyage à la fin du 5 mai av JC , et 4 mois est un délai raisonnable pour le permettre, comme d'autres écrivains l'ont admis. Comme ils approchaient de Bethléem, dans la quatrième semaine de Septembre, ils pouvaient voir que Jupiter était près de son premier point de station, et cela les a convaincus que l'enfant qu'ils ont vu couché dans une mangeoire était bien le Messie. Comme la Sainte Famille étaient encore dans l'étable le bébé ne pouvait pas être né depuis longtemps et nous pouvons avec confiance dater la naissance du Christ dans la seconde moitié de Septembre en 5 avant notre ère. A cette époque, les bergers veillaient encore la nuit sur leurs troupeaux dans les champs. La date donne aussi suffisamment de temps pour Hérode pour mener à bien son massacre des enfants de 2 ans et moins avant sa mort en mars 4 avant notre ère. Note: Le 5 mai, Jupiter était invisible, car en conjonction avec le soleil. Elle commenca d'ètre visible un mois plus tard, mais brièvement et juste avant le lever du soleil, en sorte que les mages ne risquaient pas de pouvoir guetter son point de station. Ce point de station fut atteint le 25 septembre. Mais comment les mages ont ils pu trouver l'enfant? Comment l'avaient ils vu dans une mangeoire, elle même dans une étable, puisque Matthieu dit bien qu'il s'agissait d'une maison au dessus de laquelle l'étoile s'arréta? Et puisque le phenomène de station durait une semaine, comment ont ils pu se persuader que cet enfant était bien le messie, et pas les autres jeunes enfants de Bethléhem? Comment l'auteur peut il se contredire en prétendant que l'enfant pouvait avoir quelques jours, et l'instant d'après qu'il pouvait avoir deux ans? Et en plus l'auteur a le front de nous dire que les dates correspondent parfaitement. Il y a une explication à tout cela: L'auteur n'est ni astronome, ni historien, et ne connait de l'évangile que ce qui l'arrange. Il raisonne comme un prédicateur inspiré par l'histoire sainte, et son syncrétisme confine à la naïveté. Hélas, M. Bulmer-Thomas, votre tentative d'explication ne serait bonne que si les mages avaient eu à trouver un objet céleste. Que n'avez vous donc placé votre histoire un an plus tard, car il y a justement dans le ciel un objet, Messier 44, qui s'appelle "la crèche" (Praesepe, en latin). Effectivement elle peut symboliser celle de Bethlehem, puisqu'elle est entourée de deux ânes, asinus borealis et asinus australis. Or le 27 octobre de l'an 4 avant notre ère, Jupiter s'en approcha et fit une station à un peu plus d'un degré d'elle, comme s'il venait lui rendre hommage. Quel merveilleux symbole! Jupiter était le plus important des dieux de la mythologie gréco-romaine. Jupiter faisant une station devant "la crèche" avant de s'en retourner, n'est ce pas une excellente image du paganisme s'effaçant devant le christianisme lors de l'apparition de Jésus? Maintenant, hmmm... Pouvons nous vraiment croire que Jésus est né dans l'amas stellaire Messier 44? (Ivor Bulmer-Thomas,The Star of Bethlehem - A New Explanation, QJRAS, 33, 363-374) 1999, Michael Molnar reprend l'idée de la planète Jupiter
Mais ensuite, l'auteur prétend aussi expliquer le voyage des mages, et même l'arrêt de l'astre au dessus de l'endroit ou était l'enfant, par le moyen du même "point de station", de Bulmer-Thomas. En effet, la où l'évangéliste Matthieu écrit: Et voici que l'étoile qu'ils avaient vue au Levant les précédait, jusqu'à ce qu'elle vint se placer au-dessus de l'endroit où était l'enfant. Molnar traduit: “And behold the planet which they had seen at its heliacal rising went retrograde and became stationary above in the sky (which showed) where the child was.” Et voici que la planète qu'ils avaient vu à son lever héliaque alla rétrograde et devint stationnaire au-dessus dans le ciel (ce qui montrait) où était l'enfant (Michael R. Molnar, The star of Bethlehem, the Legacy of the Magi, Rutgers University Press, 1999) Houla, la! Zéro pointé monsieur l'astronome, qui semble ignorer que la terre tourne sur elle même. Cette explication serait bonne si l'endroit où était l'enfant était un objet céleste, comme nous venons de le voir avec l'exemple de Messier 44. Mais comme Jésus est né dans un environnement bien terrestre, les remarques, tant de fois faites, de Jean Chrysostome à l'abbé Moreux, infirment cette explication: Jupiter en station est visible aussi bien à Babylone qu'à Bethléem, et ne pouvait indiquer aux mages l'endroit où était l'enfant. 2003, on n'avait pas pensé à Régulus Depuis longtemps, de nombreux curieux s’interrogent sur le rôle et l’identité de cette étoile, citée au chapitre II de l'évangile selon Matthieu. En tres grand nombre, des hypotheses ont vu le jour à ce propos. Mais aucune - à notre connaissance - n’a mentionné Regulus (α leonis), « gouverneur des affaires célestes » d'apres Copernic. ... - « Mais que devient mon étoile. dans cette aventure ? » - « Enfin. Daphnis, comment se formule en latin l'interrogation du verset 2 ? » - « Ubi est qui natus est rex Judaeorum ? Et alors ? » - « Rex traduit le roi (adulte). Mais le roi qui vient de naitre. le roi-enfant, le jeune roi, comment dis-tu cela dans la langue de Virgile ? » - « Mon Dieu ! Comment n’y ai-je pas pensé plus tot ? regulus. bien sûr. Regulus, l'étoile α leonis des astronomes, dans la constellation du Lion, bien visible en hiver et pratiquement toujours sur l'écliptique, s'il vous plait ! » - « Je ne trouve pas les mots, Monsieur Piper, pour exprimer mon émerveillememt. Car je viens de découvrir que le verset 2 peut s'interpréter provisoirement où est Régulus des Juifs ?. Mais ceux-ci vivaient en Judée, ayant pour capitale Jérusalem aprés le partage du royaume. Le terme Iehouda, la Judée, traduit aussi Juda, le quatrieme fils de Jacob, dont le camp se trouvait à l'Orient dans la repartition des douze tribus d'lsrael. Le chapitre II du Livre des Nombres nous l’indique. Mais Juda est un jeune lion, comme 1e précise la Genése (XLIX, 9). En définitive, je suis donc fondé a traduire : où est Régulus de la constellation du Lion ? » ... - « A Bethleem de Juda. L'expression se rend habituellement par: maison du pain. ... Qu'il s'agisse des fruits ou des enfants, la maison du pain, au sens restrictif, semble répondre parfaitement aux prérogatives de cette cinquiéme “maison”, ou dodécatémorie du Lion. ...de Juda apporte ici la confirmation de cette hypothése. puisque nous avons vu que Juda et Lion sont associés. D’ou la réponse : dans le signe zodiacal du Lion. (L'étoile des Mages) Des astrologues d'orient sont venus à Jérusalem, pour demander: où est Régulus de la constellation du Lion? Et on leur a répondu: dans le signe zodiacal du Lion. Si vous ne croyez pas celle là, on vous en racontera une autre. Analyse: Il est évident qu'un astre unique, courant à travers le ciel, sur une voûte céleste elle même en rotation ne peut pas convenir Le lever de Vénus n'a pas lieu qu'une fois, et c'est encore pire avec Jupiter qu'on voit se lever neuf mois sur douze. Quand à la désignation du lieu par "l'étoile", elle est incompatible avec un astre. Ce qui était moins évident, c'est qu'on verrait des astronomes soutenir une telle bétise. L'abbé Moreux est le seul à bien s'en sortir. Un bonnet d'âne pour Camille Flammarion et Michael Molnar M. Bulmer-Thomas, si vous étiez encore vivant, je vous inviterais à copier 100 fois: "Je dois étudier l'astronomie avant de parler des astres". Quant à Sheila, elle nous avait au moins diverti. |
Dernière mise à jour: 15/01/2016
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