L'étoile des mages était-elle miraculeuse?

Si Matthieu se contente de décrire la visite des mages prévenus par une étoile mystérieuse. Il ne dit rien de sa nature. C'est bien après lui que les pères de l'église vont chercher la signification de cette étoile, et comme elle semblait envoyée par Dieu, une hypothèse simple pour eux était évidemment qu'il s'agissait d'un miracle.

fin du IVème siècle, Jean Chrysostome prouve le miracle par l'impossibilité

2. D’où nous viendra l’éclaircissement de ces doutes? De l’Evangile même. Car pour juger que cette étoile n’était pas une étoile ordinaire, ni même une étoile, mais une vertu invisible, qui se cachait sous cette forme extérieure, il ne faut que considérer quel était son cours et son mouvement. Il n’y a pas un astre, pas un seul, qui suive la même direction que celui-ci. Le soleil et la lune et toutes les planètes et les étoiles, vont de l’Orient à l’Occident; au lieu que cette étoile allait du Septentrion au Midi, selon la situation de la Palestine à l’égard de la Perse.
Note: erreur ou sophisme. La Perse est à l'est de la Palestine, c'est l'Asie mineure qui est au nord.

On peut prouver encore la même chose par le temps où cette étoile paraît. Car elle ne brille pas la nuit comme les autres, mais au milieu du jour et en plein midi, ce que ne peuvent faire les autres étoiles, ni la lune même, qui, bien que plus éclatante que les autres astres, disparaît néanmoins aussitôt que le soleil commence à paraître. Cependant cette étoile avait un éclat qui surpassait celui du, soleil, et jetait une clarté plus vive et plus brillante.
Note: erreur "hénaurme" ou sophisme éhonté. Matthieu ne dit rien du temps où cette étoile paraît. La lune brille bel et bien au milieu du jour, comme tout un chacun peut le constater. Et il faut avoir un sacré aplomb pour affirmer qu'on vit une étoile plus brillante que le soleil, pendant le temps d'un voyage de la Perse à la Judée.

La troisième preuve qui fait voir que cette étoile n’était point ordinaire, c’est qu’elle paraît et se cache ensuite. Elle guida les mages tout le long de la route jusqu’en Palestine. Aussitôt qu’ils entrent à Jérusalem elle se cache; et quand ils ont quitté Hérode après lui avoir fait connaître l’objet de leur voyage, et qu’ils continuent leur chemin, elle se remontre encore, ce qui ne peut être l’effet d’un astre ordinaire, mais seulement d’une vertu vivante et surtout intelligente. Car elle n’avait point comme les autres un mouvement fixe et invariable. Elle allait quand il fallait aller; elle s’arrêtait quand il fallait s’arrêter, modifiant suivant les convenances, sa marche et son état, à l’exemple de cette colonne de feu qui paraissait devant les Israëlites, et qui faisait ou marcher, ou arrêter l’armée lorsqu’il le fallait.
Note: sophisme. Matthieu ne dit pas que l'étoile guida les mages jusqu’en Palestine. C'est Chrysostome qui l'invente. Pour le mouvement de l'étoile à la sortie de Jérusalem, il prouve effectivement que ce n'était pas une étoile, mais il prouve aussi la fausseté du texte de Matthieu, qui dit que les mages la reconnurent. Donc ou Matthieu a menti sur le comportement de l'étoile, ou il a menti sur le comportement des mages, ou il a menti sur les mages eux mêmes qui n'étaient que des faux mages.

La même chose se prouve en quatrième, lieu par les indications que donnait cette étoile. Elle n’était point au haut du ciel, lorsqu’elle marqua aux mages le lieu où ils devaient aller, puisqu’elle n’aurait pu le leur faire reconnaître de cette manière; mais elle descendit pour cela dans la plus basse région de l’air. Car vous jugez bien qu’une étoile n’eût pas pu marquer une cabane étroite, le point précis occupé par le corps d’un enfant. Non, à une si grande hauteur, elle n’aurait pu désigner, indiquer exactement un si petit objet aux regards. Considérez la lune, ses dimensions sont bien autres que celle des étoiles, et cependant tous les habitants de la terre, de quelque point de cette vaste étendue qu’ils la regardent, l’aperçoivent toujours près d’eux. Comment donc, dites-le moi, une simple étoile aurait-elle indiqué des objets aussi petits, que le sont une grotte et une crèche autrement qu’en descendant de ces hauteurs du ciel, pour venir s’arrêter en quelque sorte sur la tête même de l’enfant? C’est ce que l’évangéliste marque un peu après par ces paroles: " L’étoile qu’ils avaient vue en Orient commença d’aller devant eux, jusqu’à ce qu’étant arrivée sur le lieu où était l’enfant, elle s’y arrêta. " Vous voyez donc par combien de preuves l’Evangile montre que cette étoile n’était pas une étoile ordinaire, et que ce n’était point par les règles de l’astrologie qu’elle découvrait cet enfant aux mages.
Note: erreur ou sophisme. Les deux observations de l'étoile n'ont rien à voir. La première peut être celle d'un vrai phénomène céleste, ou les mages ont pu appliquer les règles de l'astrologie. La seconde n'est pas celle d'une étoile.

3. Mais pourquoi Dieu fit-il paraître cette étoile? C’était pour convaincre l’infidélité des Juifs, et pour rendre leur ingratitude inexcusable. Venant sur la terre pour faire cesser l’Ancien Testament, pour appeler tout le monde à la connaissance de son nom, et pour se faire adorer dans toute la terre, et au delà des mers, Jésus-Christ ouvre d’abord aux Gentils la porte de la foi, et il instruit son propre peuple par des étrangers. Dieu voyant l’indifférence avec laquelle les Juifs écoutaient toutes les prophéties qui promettaient la naissance du Sauveur, fait venir de loin des barbares chercher le roi des Juifs au milieu des Juifs, et il veut que des Perses leur apprennent les premiers ce qu’ils ne voulaient pas apprendre eux-mêmes des oracles de leurs prophètes afin que s’ils avaient quelque reste de bonne volonté, cette occasion les portât à croire, et que s’ils voulaient toujours être rebelles, il ne leur restât plus aucune excuse. Car que pouvaient-ils dire en rejetant Jésus-Christ après tant de témoignages des prophètes, lorsqu’ils voyaient ces mages le chercher à la seule apparition d’une étoile, et l’adorer aussitôt qu’ils l’ont trouvé?.
Note: erreur ou sophisme. Tout ceci n'a de sens que pour un père de l'église, archi-convaincu de la divinité de Jésus, et de son accomplissement des prophéties, et aucun pour un juif du temps d'Hérode, qui n'avait même pas entendu parler de cette étoile, et pour qui les prophéties ne donnaient pas la date de l'arrivée du messie. Chrysostome interprète à sa guise la volonté de Dieu, et il n'est pas le seul. Il y a d'ailleurs pire car la Bible contient de nombreux blasphèmes.
(Jean Chrysostome, sixième homelie sur l'évangile de Matthieu)

début du Vème siècle, Augustin d'Hippone travestit le récit ad majorem dei gloriam.

C'est à la voix d'un ange que les bergers juifs accoururent à lui, et les Mages de la gentilité à l'indication d'une étoile. Cette étoile couvre de confusion les vains calculs et les conjectures des astrologues, puisqu'elle conduit les adorateurs des astres à adorer plutôt le Créateur du ciel et de la terre. C'est lui en effet qui fit briller en naissant cette étoile nouvelle, comme il obscurcit en mourant le soleil déjà si ancien. A cette lumière commença la foi des Gentils, comme à ces ténèbres s'accusa la perfidie des Juifs. Qu'était-ce donc que cette étoile que jamais auparavant on n'avait aperçue parmi les astres, et qu'on ne put plus signaler ensuite? Qu'était-elle, sinon le langage magnifique du ciel racontant la gloire de Dieu, oubliant, par son éclat tout nouveau, l'enfantement nouveau d'une Vierge et préludant à l'Evangile qui devait la remplacer dans l'univers entier quand elle aurait disparu?
(Augustin d'Hippone, sermon 201, sur l'Epiphanie)
Note: Augustin, repenti de l'astrologie, interprète outrageusement. On se sait absolument pas, d'après le seul texte de matthieu, si les mages étaient des gentils (des non juifs), ou pas. Et les mages ne viennent pas adorer le créateur du ciel et de la terre, mais se prosterner devant l'enfant Jésus, futur roi des juifs, selon eux. Ainsi il est faux de dire que commença alors la foi des gentils, mais il est clair que, pour Augustin, l'étoile, créée spécialement par Dieu, a un caractère miraculeux.

vers 1260, Jacques de Voragine se veut éclectique.

L’ÉPIPHANIE
(6 janvier)
Autre particularité : l’étoile cessa de guider les mages dès qu’ils furent entrés à Jérusalem, sans doute pour forcer les mages à s’enquérir du lieu de la nativité du Christ, et ainsi à fournir devant tous le témoignage du miracle. Quant à la nature même de cette étoile, les uns disent que c’était l’Esprit-Saint qui avait pris cette forme pour guider les mages, d’autres que c’était un ange ; d’autres enfin, dont nous partageons l’avis, supposent que cette étoile était un astre nouvellement créé, qui, ayant rempli sa mission, sera rentré dans le sein de la matière universelle.

(Jacques de Voragine, la légende dorée (entre 1260 et 1266)
Note: L'étoile n'ayant pas guidé les mages, ne cessa rien du tout, mais cela permettait à Mathieu de faire réapparaitre le prophétie de Michée. Jacques de Voragine comme Augustin d'Hippone suppose un astre spécialement créé par Dieu, donc miraculeux.

vers 1272, Thomas d'Aquin examine les opinions des pères.

DE LA MANIFESTATION DE LA NAISSANCE DU CHRIST.

ARTICLE VII. — l'étoile qui apparut aux mages a-t-elle été une des étoiles célestes?

Objections:
1 Il semble que l'étoile qui apparut aux mages ait été une des étoiles célestes. Car saint Augustin dit (in quod. serm. Epiph.) : Tandis qu'il est attaché au sein de sa mère et qu'il est enveloppé dans de mauvais langes, tout à coup une nouvelle étoile parut au ciel. Ce fut donc une étoile céleste qui apparut aux mages.
2 Saint Augustin dit encore (in serm. quod Epiph.) : Les anges montrent le Christ aux bergers et l'étoile aux mages; de part et d'autre c'est la langue des deux qui parle, parce que la langue des prophètes a cessé. Or, les anges qui ont apparu aux bergers ont été véritablement des anges céleste?. L'étoile qui a apparu aux mages a donc été aussi véritablement une des étoiles du ciel.
3 Les étoiles qui ne sont pas au ciel, mais dans l'air, sont appelées des comètes qui ne se manifestent pas à la naissance des rois, mais qui sont plutôt des marques de leur mort.
Note: Cette théorie des comètes qui ne sont pas au ciel, mais dans l'air, vient d'Aristote, qui a la faveur de Thomas d'Aquin.
Or, cette étoile désignait la naissance d'un roi ; d'où les mages disent (Mt 2,2) : Où est celui qui est né roi des Juifs? car nous avons vu son étoile en Orient. Il semble donc qu'elle ait été une des étoiles célestes.
Mais c'est le contraire. Saint Augustin dit (Cont. Faust, lib. ii, cap. 5) : Ce n'était pas une de ces étoiles qui dès le commencement de la création suivent leur route sous la loi au créateur ; mais ce fut un astre nouveau qui apparut du moment que la Vierge eut mis au monde son Fils.

CONCLUSION. — L'étoile qui a conduit les mages au berceau du Christ, s'étant montrée dans l'air, voisine de la terre, la nuit et le jour, et s'étant dirigée du nord au midi, contrairement à la marche des autres étoiles; il parait conforme à la raison qu’elle n'ait pas été une des étoiles célestes, mais que Dieu l'ait créée uniquement pour cela.
Note: On peut bien admettre que dans sa deuxième apparition, l'étoile s'était montrée dans l'air, mais dans cette deuxième apparition, elle n'a accompagné les mages que sur une dizaine de km.
21 Il faut répondre que, comme le dit saint Chrysostome (Sup. Matth. hom. vi), il est évident pour beaucoup de raisons que l'étoile qui apparut aux mages ne fut pas une des étoiles célestes :
1° Parce qu'aucune des autres étoiles ne suit cette direction. Car cette étoile allait du nord au midi, puisque telle est la position de la Judée par rapport à la Perse, d'où les mages sont venus.
Note: Thomas d'Aquin reprend ici l'erreur de Jean Chrysostome en n'y voyant que du feu.
2° C'est ce que l'on voit aussi d'après le temps. Car non-seulement on la voyait de nuit, mais encore au milieu du jour ; ce qui est supérieur à la vertu d'une étoile et même de la lune.
Note: nouvelle reprise de l'erreur de Jean Chrysostome. Matthieu n'a jamais dit qu'on voyait l'étoile au milieu du jour, ni ne l'a laissé entendre.
3° Parce que tantôt elle se montrait et tantôt elle se cachait. Car lorsqu'ils entrèrent à Jérusalem elle se cacha ; ensuite dès qu'ils eurent quitté Hérode, elle se montra.
Note: troisième reprise de l'erreur, ou du sophisme de Jean Chrysostome.
4° Parce qu'elle n'avait pas un mouvement continu; mais elle s'avançait lorsque les mages devaient marcher, et elle s'arrêtait quand ils devaient stationner : comme la colonne nébuleuse qui était dans le désert.
Note: ceci ne concerne que la réapparition de l'étoile, pendant à peine deux heures, à la sortie de Jérusalem.
5° Parce que pour démontrer l'enfantement de la Vierge elle ne se tenait pas élevée, mais elle descendait en bas. Car l'Evangile dit (Mt 2,9) : que l’étoile que les mages avaient vue en Orient allait devant eux, jusqu'à ce qu'étant arrivée sur le lieu où était l'enfant elle s'y arrêta.
Note: même remarque.
D'où il est évident que ces paroles des mages qui disaient : Nous avons vu son étoile en Orient, ne doivent pas s'entendre comme s'ils eussent vu en Orient une étoile qui se trouvait dans le pays de Juda, mais parce qu'ils la virent en Orient et qu'elle les précéda jusqu'en Judée ; quoique quelques-uns considèrent cette opinion comme douteuse.
Note: cette idée est éminemment douteuse. Ayant vu l'étoile à son lever, donc à l'est, elle n'indiquait évidemment pas la direction de la Judée. Mais le fait qu'elle les précéda jusqu'en Judée est une invention de Jean Chrysostome.
D'ailleurs elle n'aurait pas pu montrer distinctement la maison, si elle n'avait été près de terre. Et, comme le dit le même doeteur (loc. cit.), ceci ne paraît pas être propre à une étoile, mais à la vertu d'un être raisonnable. D'où il semble que cette étoile a été animée d'une vertu invisible, qui s'est manifestée sous cette forme. C'est pourquoi il y en a qui disent que comme l'Esprit-Saint est descendu sur le Seigneur à son baptême sous la forme d'une colombe, de même il a apparu aux mages sous celle d'une étoile.
Note: Pour miraculiste qu'elle soit, cette idée serait encore cohérente si on ne l'applique qu'à la réapparition de l'étoile.
— D'autres prétendent que l'ange qui apparut aux bergers sous la forme humaine, a apparu aux mages sous la forme d'une étoile (I).
Note: Il y en a même qui disent, sans rire, que la lueur merveilleuse vue en Perse était celle de l'ange de Bethléem. Ils n'ont pas réfléchi que, quand bien même l'ange serait d'une luminosité prodigieuse, la courbure de la Terre interdisait de le voir depuis la Perse. Mais eux croyait encore à la Terre plate, à laquelle ne croit plus Thomas d'Aquin.
— Cependant il parait plus probable que ce fût une étoile créée nouvellement, non dans le ciel, mais dans l'air voisin de la terre, et qui était mue selon la volonté divine. D'où le pape saint Léon dit (in serm. Epiph. i) : Une étoile d'une clarté nouvelle apparut aux trois mages (2) dans l'Orient; elle était plus éclatante et plus belle que les autres, et elle attirait sur elle les regards et l'esprit de ceux qui la considéraient, afin qu'on fût immédiatement convaincu qu'un signe aussi extraordinaire n'existait pas sans motif.
Note: Donc Thomas d'Aquin pense à une sorte de météore créé spécialement par Dieu, donc miraculeux.
(I) La plupart des interprètes de l'Ecriture entendent ces paroles : Orietur stella ex Jacob (IS'um. xxiv) dans le même sens que saint Thomas le fait dans cet article.

Solutions
31 Il faut répondre au premier argument, que dans l'Ecriture sainte on donne quelquefois à l'air le nom de ciel, d'après ces paroles du Psalmiste (/'.5.8, 9) : Les oiseaux du ciel et les poissons de la mer.

32 Il faut répondre au second, que les anges célestes ont pour fonction de descendre vers nous, lorsqu'ils sont envoyés pour accomplir un ministère quelconque; au lieu que les étoiles du eici ne changent point leur position. Il n'y a donc pas de parité.

33 Il faut répondre au troisième, que comme cette étoile n'a pas suivi le mouvement des étoiles célestes, de même elle n'a pas non plus suivi celui des comètes, qui ne se montrent pas de jour et qui ne changent pas leur cours accoutumé. Cependant elle avait à peu près la même signification que les comètes (3), puisque d'après le prophète (Dan. ii, M) : Le royaume céleste du Christ abaisse et renverse tous les royaumes de la terre, et qu'il subsiste seul éternellement.

Note: Alors que Thomas d'Aquin admet les principes d'Aristote, cette croyance à la signification maléfique des comètes n'est pas très aristotélicienne. Aristote se contente de dire qu'elles annoncent des tempètes.
(Thomas d'Aquin, Somme Théologique, Partie III, Question XXXVI)

fin du XVIIème siècle, Elie Benoist refuse de galvauder les miracles

Quelle étoit la nature de ce Flambeau ? étoit-ce Cométe , ou Météore, ou Corps céleste? On répond à toutes ces questions, en supposant un Miracle, & une Révélation surnaturelle. Mais faut-il faire intervenir Dieu sans nécessité ? Ne faut-il pas garder dans les Miracles une certaine congruité de bienséance , qui n'en donne le nom qu'à des choses dignes de Dieu ? A quoi bon un Miracle dans le fond dc l'Orient , pour avertir un petit nombre de personnes de ce qui étoit arrivé en Judée ? D'où vient cette préférence de gens qui en profitérent fort peu , à tant d’autres Peuples , dans le sein de qui il y avoit des milliers de personnes qui attendoient le régne de Dieu ? Si l'on a recours au bon-plaisir de Dieu , on répond , qu'il se seroit bien écarté de la maxime ordinaire de la Sagesse , en se révélant à des Sages & Entendus , pendant qu'il ne le faisoit pas aux Simples & aux Enfants. On ne peut douter qu'il n'y ait des Miracles, & qu’ils n’aient des caractères auxquels on les reconnoit : mais un des plus importans de ces caractéres est , qu’on ne soit pas obligé, en admettant le Miracle , d'admettre quelque chose qui ne soit pas digne de Dieu, & qui ne s’accorde pas avec sa maniére d'agir, quand il exerce sa Toute-puissance.
(J.G. de Chaufepié, Nouveau Dictionnaire Historique et Critique, article Benoist (Elie), Amsterdam, 1750)
Note: Elie Benoist, théologien protestant, né à Paris en 1640, eut à souffrir de la révocation de l'édit de Nantes, et termina sa vie aux Pays Bas.
Ses remarques montrent qu'il est comme Dom Calmet, adepte du principe d'économie de miracle.


1715, Dom Calmet essaye d'économiser les miracles

  Pour revenir à la nature de l'étoile, & pour nous fixer au milieu de cette variété de sentimens, nous croyons que c'étoit un météore enflammé dans la moyenne région de l'air, (d) qui ayant été remarqué par les mages, avec des circonstances & des qualitez extraordinaires, fut prise par eux pour un phénomène miraculeux; et que se souvenant de ce qui avoit été autrefois prédit par Balaam, il se déterminèrent à le suivre, pour savoir des nouvelles de ce nouvau monarque qui devoit être né dans la Judée.
(Dom Augustin Calmet, Nouvelles dissertations importantes et curieuses, Paris, 1715)
Note: Dom Calmet applique ici son principe d'économie de miracle, et remplace une étoile miraculeuse par un météore enflammé. Mais il ne se rend pas compte qu'un météore qui brule le temps d'un voyage de l'orient à Jérusalem est tout simplement miraculeux

1745, Alban Butler démontre le caractère miraculeux


Alban Butler
c'est à dire aux Juifs & aux Gentils. Car en même-temps que des anges annonçaient sa naissance aux premiers, une étoile (c) miraculeuse en avertit les seconds en orient.

(c) Cette étoile étoit vraiment miraculeuse; il n'y a pas d'apparence que ç'ait été une des étoiles fixes: car la plus voisine de nous est trop éloignée & d'un trop gros volume, pour indiquer une maison ou même la ville de Bethléem. Saint Chrysostome, de qui est cette remarque, pense que c'étoit un ange révétu de la forme d'une étoile. Dans la supposition d'un corps réel, nous dirons que c'étoit un météore semblable à une étoile, & miraculeusement enflammé dans la moyenne région de l'atmosphère: en effet son mouvement étoit contraire au cours naturel des astres: il conduisoit les mages avec une sorte d'intelligence, s'accomodant à leurs besoins, paroissant & disparoissant selon qu'il leur étoit plus utile.

(Abbé Godescard, Vie des pères, des martyrs, et des autres principaux saints, Paris, 1783)
Note: L'ouvrage initial étant en anglais, ceci est la traduction de l'abbé Godescard, en 1783. On remarque que l'auteur suppose le même phénomène que Dom Calmet.

1776, Voltaire ne mentionne pas l'hypothèse du miracle.


Voltaire
Ce qu’il faut remarquer davantage c’est l’arrivée de ces trois mages, qu’on a transformés en trois rois. L’auteur dit que l’enfant étant né du temps du roi Hérode, les mages arriverent un mois après, et demanderent : où est le nouveau-né, roi des juifs ? Car nous avons vu son étoile dans l’Anatolie, etc... toute cette avanture des trois mages, ou des trois rois, a beaucoup occupé les critiques. On a recherché quelle était cette étoile ; pourquoi il n’y eut que ces trois mages qui la virent ; pourquoi ils prirent un enfant, né dans l’étable d’une taverne, pour le roi des juifs ; comment Hérode, âgé de soixante et dix ans, et qui avait autant d’expérience que de bon sens, put croire une si étrange nouvelle. On a fait sur tout cela beaucoup d’hypotheses. Des commentateurs ont dit que la chose avait été prédite par Zoroastre. On trouve dans Origene que l’étoile s’arrêta sur la tête de l’enfant-Jésus. La commune opinion fut que l’étoile se jetta dans un puits ; et on prétend que ce puits est encore montré aux pélerins qui ne sont pas astronomes. .
(Voltaire, La Bible enfin expliquée, chapitre SOMMAIRE HISTORIQUE DES QUATRE EVANGILES, 1776)
Note: Voltaire, qui a tout de même lu la Bible, semble avoir moins lu ses commentateurs, puisqu'il confond Balaam et Zoroastre.

1826, l'abbé Clémence affirme ex cathédra le caractère miraculeux

Il est ridicule de vouloir chercher par les principes de l'astronomie une étoile miraculeuse, comme l'a fait notre auteur;
(Abbé Clémence, réfutation de la Bible enfin expliquée de Voltaire, édition augmentée par l'abbé Marguet, Nancy 1826)
Note: L'édition originale date de 1782, et l'abbé Clémence est mort en 1792
"Notre auteur", c'est Voltaire, dans La Bible enfin expliquée.
Pour comprendre le point de vue de l'abbé Clémence, il faut faire ici une caricature de raisonnement mathématique:
Axiome: La Bible est inspirée par Dieu et tout ce qu'elle affirme est vrai.
Lemme: Voltaire prétend expliquer la Bible à l'aide de la Science.
Théorème: Voltaire se trompe.
Corollaire: L'étoile des mages est bien une étoile miraculeuse.
L'abbé Clémence veut ignorer qu'on est ici dans le domaine de la physique et de l'histoire, et non des mathématiques. Epistémologiquent, il est absurde de faire appel à un miracle quand une explication physique est possible. Théologiquement, il est absurde de faire appel à Dieu - supposé ne rien faire en vain - pour lui faire faire des miracles à tout bout de champ.
Surtout, nous avons prouvé que, si l'étoile qui apparut à son lever peut avoir existé, l'histoire des mages a été inventée.
Alors monsieur l'abbé, ne trouvez vous pas qu'il est encore plus ridicule de prouver un miracle, à l'aide d'une histoire inventée?


1910, l'abbé Moreux croit au miracle

L'étoile de Bethléem
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l'abbé Moreux
  Jésus donc étant né en Bethléem de Juda, aux jours du roi Hérode, voilà que des Mages vinrent d'Orient à Jérusalem, en disant : Où est celui qui est né roi des Juifs, « car nous avons vu son étoile en Orient » et nous sommes venus l'adorer.   Le roi Hérode ayant appris cela, en fut troublé et tout Jérusalem avec lui. Alors. ayant appelé secrètemeut les Mages, il s'enquit soiqneusement auprès d'eux « du temps où l'etoile leur était apparue ».
  Ayant entendu les paroles du roi, ils partirent. « Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue en Orient les précédait jusqu'à ce que, venant au-dessus du lieu où était l'Enfant, elle s'y arrëta. Voyant l'étoile ». ils se réjouirent d'une « très grande joie ». Et entrant dans la maison. ils trouvèrent l'Enfant avec Marie, sa Mère, et, se prosternant, ils l'adorèrent.

    (S. Math., chap. II, v. 1-12.)
...
  La seule conclusion logique, c'est qu'il s'agit d'une lumière miraculeuse.
  Or, le miracle, une fois admis, pourquoi ne pas croire à l'apparition soudaine d'une lueur située dans les basses régions de l'atmosphère, lumière mystérieuse que Dieu aurait fait paraître en Orient pour guider vers les divines clartés, en la personne des Mages, « le peuple assis a l'ombre de la mort ».
  Le miracle ne nous apparaît-il pas encore dans ce fait que la singulière étoile conduit d'abord les voyageurs, ignorant du lieu où ils vont atterrir, vers Jérusalem, aux pieds du roi Hérode ? Là, elle disparaît ; puis, quand les Mages ont fait connaître aux Juifs, la venue du Messie, lorsqu'ils leur ont enseigné que l'heure prédite par les prophètes est arrivée, l'étoile surgit de nouveau et les guide vers Bethléem, pour s'arrêter exactement sur la demeure du Nouveau Né depuis si longtemps attendu. Cette solution n'est-elle pas cent fois meilleure que toutes les hypothèses émises par les astronomes pour expliquer la mystérieuse étoile, et dont aucune ne satisfait au récit biblique ?
  Alors, direz-vous, de quelle nature était cette lueur miraculeuse ? Etait-elle analogue au nuage lumineux reposant sur l'Arche d'alliance, ou à la colonne de feu précédant les Hébreux dans le désert ? Je l'ignore, et peu importe après tout : le récit de l'Evangile n'est pas écrit pour satisfaire notre curiosité naturelle ; comme l'étoile des Mages, il n'a d'autre but que de nous conduire, en ce beau jour de Noël, vers la crèche de l'Enfant-Dieu.
  En face des miracles, nous devrions toujours nous dire qu'à vouloir les expliquer, en les simplifiant, nous ne faisons que reculer indéfiniment la question, sans espoir de la résoudre d'une manière naturelle.

(La Croix, 24 décembre 1910, page 1)
Note: Le miracle, une fois admis, tout devient possible.
Mais l'abbé Moreux ne se rend pas compte que la singulière étoile n'a jamais conduit les voyageurs vers Jérusalem, car c'est une invention de Jean Chrysostome. Matthieu dit seulement Car nous avons vu son étoile à son lever
. Cette "étoile" là n'avait pas besoin d'être un miracle, un phénomène astronomique fait aussi bien l'affaire.
Par contre, "l'étoile" aperçue à la sortie de Jérusalem, a un comportement incompatible avec un objet physique. Il y a donc deux solutions:
- soit, elle n'a jamais existé, et donc Matthieu nous raconte des conneries.
- soit, c'est un miracle
L'abbé Moreux, qui est homme d'église, choisit la seconde solution.


1912, H. LESETRE. imagine un miracle sur mesure

Toutes ces conditions ont pu, au contraire, étre remplies par un simple météore miraculeux suscité par Dieu pour la circonstance. Ce météore a-t-il été une réalité ou une simple apparence? A-t-il été vu des mages seuls ou de heaucoup d‘autres? Il n’importe. Mais le miracle est indispensable pour rendre compte du récit évangélique. Comme rien n'oblige ici à chercher 1e surnaturel au delà du strict nécessaire, on doit abandonner l'idée de Kepler faisant mouvoir une vraie étoile dans la partie inférieure de l’air. Un simple météore, un astre qui n'avait de commun avec les autres que l'apparence, a dù suffire. La puissance divine l’a conduit, en dehors de toutes les lois astronomiques, pour le faire paraitre et disparaitre à son gré, le pousser du nord au sud de Jerusalem à Bethlehem, l’abaisser assez pour guider des voyageurs sur une route, et enfin l’arréter au-dessus d’une maison.
H. LESETRE.
(Fulcran Vigouroux, Dictionnaire de la Bible, Letouzey, 1912)
Note: On retrouve encore une fois le principe d'économie de miracle. Pour rendre compte du récit évangélique, il faut un miracle, mais juste ce qu'il faut, pas plus.

2003, sur un forum d'internet, on croit toujours au miracle.

L’étoile de Bethléem indiquât aux rois mages, le chemin de la crèche. Dans la tradition, les mages sont au nombre de trois, Melchior le vieillard, Gaspard le jeune asiatique et Balthasar l'Éthiopien.
Note: cette tradition date du XIVème siècle.
Du fait que l'homme veut absolument tout expliquer par le rationnel, les astronomes ont recherché dans les archives d’époque, les phénomènes susceptibles d’expliquer l’apparition soudaine de l’étonnante étoile. Les archives antiques n’ont à priori rien révélé de significatif, ni nova, ni supernova, ni comète. Certains en sont même venus à l’idée, que la naissance du Christ aurait pu se produire quelques années plus tôt, de manière à faire coïncider la naissance du Messie avec une conjonction Jupiter-Saturne qui se serait effectivement produite peu de temps auparavant. De ce fait, on admettrait plus facilement une erreur de calendrier qu'une intervention miraculeuse.
Ces recherches visent à nier la naissance miraculeuse du Christ, en banalisant la nativité pour en faire un événement naturel, que le hasard aurait lié à une quelconque configuration du ciel. Mais celui qui croit en une nativité miraculeuse, d'un Messie né d'une Vierge, croit aussi en l’étoile divine : « car la toute puissance du Seigneur est sans limite » et l’étoile est assurément son oeuvre. Ce qui est dit surnaturel aujourd'hui, n'est jamais qu'un fait inconnu du présent.
Note: Cela n'a rien à voir. Beaucoup de savants qui ont cherché une explication naturelle à l'étoile, admettait la filiation divine de Jésus.
L’hypothèse selon laquelle l’étoile de Bethléem résulterait d’une conjonction ou de tout autre phénomène céleste naturel ne tient pas. Si les mages avaient, par définition de bonnes connaissances en astronomie, on ne peut pas demander aux bergers d’en savoir autant. A chacun sa spécialité !
Note: Quel rapport? Les mages viennent de l'évangile de Matthieu, et les bergers de celui de Luc, deux évangiles qui s'ignorent mutuellement.
Entre autres contraintes, l’étoile devait être visible de jour car, dans le cas contraire, ils auraient dû faire route de nuit et contraints au repos dès le lever du soleil mais qu’à cela ne tienne ! Imaginons que mages, rois et bergers avaient tous une bonne connaissance du ciel et qu’ils marchaient de nuit. Il leur était de toutes manières impossible de retrouver un lieu aussi exigu à partir d’une étoile, aussi brillante soit-elle. En effet, même en admettant que l’astre reste fixe, comme l’étoile polaire, nul ne serait capable de retrouver une étable ou un igloo sur ce seul critère. Le point précis du pôle nord n’a pu être fixé qu’à partir de calculs très élaborés. Dans le cas de l’étoile de Bethléem et par effet d’optique dû à la rotation de la terre, les étoiles bougent constamment. Dans ces conditions, il est clair qu’une étoile ne peut en aucun cas indiquer un point aussi infime qu’une crèche, mais seulement une direction sommaire et dans des conditions déjà difficiles. Pour se faire une idée de la difficulté, imaginons que monsieur Untel recherche un lieu, pas plus grand qu’une maison, avec le soleil pour unique repère, en ne disposant bien entendu ni de montre, ni de boussole. Si le hasard ne lui vient pas en aide, il ne sera jamais capable de retrouver ce lieu ? Le fait est qu’il faut nécessairement des instruments déjà élaborés.
Supposons maintenant une conjonction Jupiter-Saturne ou toute autre conjonction de planètes. Sous la latitude d’Israël et même lorsqu’elles sont au plus haut du ciel, il n’en reste pas moins que les planètes sont toujours au sud.
Note: Zéro pointé en astronomie, Une planète comme Jupiter, proche de l'écliptique peut être visible de l'Est-Nord-est à l'Ouest-Sud-Ouest.
Restons pragmatiques et reprenons les termes exacts de la Bible :
Matthieu 2 : 9 Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici, l’étoile qu’ils avaient vue en Orient marchait devant eux jusqu’à ce qu’étant arrivée au-dessus du lieu où était le petit enfant, elle s’arrêta.
Le prophète précise : « l’étoile marchait (ou avançait selon les Bibles) devant eux. » cette corrélation exclu d’emblée toute erreur de traduction. Dans l’hypothèse d’une conjonction Jupiter-Saturne, nous en arrivons donc à cette situation pour le moins étonnante : étant donné que pour se rendre d’Éthiopie en Israël il faut marcher vers le nord, l’Éthiopien Balthasar suivait une étoile qui se trouvait constamment derrière lui.
Note: Matthieu n'était pas un prophète. Quand à invoquer un voyage des mages dpuis l'Ethiopie sur la base d'une légende du XIVème siècle, c'est proprement se moquer du Monde. Matthieu parle de mages venus du levant, et il ne dit pas que l'étoile précédait les mages, c'est une invention de Jean Chrysostome
« L’étoile marchait devant eux », c’est là tout le secret de la divine étoile ! Elle marchait ! En clair : l’étoile les conduisit jusqu’à la crèche au dessus de laquelle elle s’arrêta.

Note: Mais oui, elle marchait: elle avait des pattes, c'était là son secret. Mais celui qui veut nous faire marcher, c'est bien celui qui prétend sauver le mystère de l'étoile en invoquant des légendes nées de 4 à 14 siècles après le récit de Matthieu.
(L'étoile de Bethléem)

Analyse:
Les pères de l'église avaient leurs raisons de sauver le miracle de l'étoile des mages, au moins pour la seconde apparition. Pour la première, un phénomène naturel suffisait.
Mais voila, Jean Chrysostome a froidement inventé un voyage des mages suivant une étoile du nord au sud, depuis la Perse jusque dans le Golfe Persique, ou depuis l'Asie mineure à la Judée. Et vous croyez qu'on l'aurait corrigé? Meuh non, à part la trajectoire Nord-Sud, qu'accepte tout de même Thomas d'Aquin, tous les auteurs, jusqu'à notre époque, vont recopier cette anerie, qui permet de transformer l'étoile en miracle.
Si on sépare les deux apparitions, la première n'est plus qu'un phénomène naturel. La seconde est effectivement inexplicable par un phénomène naturel. Il y a alors deux solutions:
- C'est bien un phénomène inexplicable, et ce pourrait être un miracle, que Dieu a fait pour permettre à des mages d'aller se prosterner devant un lointain nouveau-né. Mais Dieu ne fait rien en vain et d'autres hypothèses sont possibles (sans être plus vraisemblables). Un ufomane a vite fait d'expliquer cette prétendue étoile par un OVNI.
- Le texte de Matthieu ne reflète pas la réalité. Or de ceci, nous avons des indices: Matthieu prétend connaître le contenu de l'entrevue secrète entre Hérode et les mages, puis il prétend que les mages reconnurent leur étoile, puis qu'ils furent avertis en songe de ne pas retourner vers Hérode, alors que Matthieu ne pouvait rien en savoir.
Donc Matthieu nous a menti sur la deuxième observation de l'étoile, qui n'a rien à voir avec la première:
- soit, (le plus probable), cette observation n'a jamais eu lieu, et aucun mage n'est jamais allé à Bethléem.
- soit, l'étoile n'avait pas du tout le comportement que lui prète Matthieu.
- soit, les mages ne l'ont pas reconnu pour celle qu'ils avaient vu à leur départ.
- soit, les mages étaient des faux mages qui ne distingaient pas une vessie d'une lanterne.
Par ailleurs Matthieu avait des raisons d'inventer un voyage des mages: il s'agissait pour lui de prouver la divinité de Jésus. Et il avait une raison d'inventer cette deuxième observation de l'étoile: il fallait bien que les mages trouvent la maison.
En vertu du principe d'économie d'hypothèse, on voit que l'hypothèse du miracle ne tient pas debout face à celle de l'invention.
Désolé Matthieu, il fallait trouver autre chose.

Dernière mise à jour: 06/05/2019

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