1892 |
Camille Flammarion |
C'est pour des raisons économiques que Flammarion écrivit des ouvrages, comme "Qu'est-ce que le ciel?". Broché et moins volumineux que L'astronomie populaire, il était, au prix de 60 centimes, plus à la portée des budgets modestes.
Qu'est-ce que le ciel? Flammarion répond: le ciel, c'est tout ce qui existe, c'est l'espace immense qui renferme tout.
Et Flammarion de parler de l'astronomie, de la Terre, du système solaire, et des observatoires.
Arrivé à la page 199 (sur les 267 que comptent l'ouvrage), il se met à parler des comètes, et de commencer par rappeler qu'autrefois "ces astres chevelus étaient autant de signes de la colère céleste". Puis il affirme que la peur en a disparu à cause des progrès de l'astronomie et de la raison. C'est sans doute pour bien montrer ce progrès qu'il nous convie à admirer l'ignorance de nos ancètres
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Bien que l'image ne soit pas bonne, on peut vérifier que le dessin est bien celui d'Ambroise Paré.
Mais cette fois la date indiquée est 1527, alors qu'Ambroise Paré dit 1528 ( c'est peut être une coquille car Flammarion reviendra à 1528 dans L'astronomie des dames ). Et Flammarion croit toujours qu'il s'agit d'une comète, alors que s'il avait consulté la cométographie de Pingré, il aurait su qu'aucune comète n'est passée ces années là.
Cette fois il ne donne même plus le texte, et ce qu'il nous en dit est de plus en plus faux: La main ne tient pas un poignard, mais une grande épée. Paré ne dit pas que les têtes étaient coupées, et parlait de haches, couteaux et épées colorées de sang, et non de glaives et de sabres. Il parlaient de faces humaines hideuses et non de têtes coupées. Et pourtant, Flammarion parle de sa découverte dans le livre de Paré comme s'il l'avait lu et copié
La remarque sur la concordance du texte et de l'image ne manque pas de sel: cette concordance est de Flammarion lui même qui nous décrit ce qu'il voit dans l'image. Ensuite l'image avait été dessinée, non depuis le croquis d'un observateur, mais d'après la description donnée par Paré.
On ne sait plus très bien d'où Flammarion tire ses informations. Les choses se passent comme si Flammarion n'avait pas lu ses propres ouvrages.
Ou alors il considérait que la qualité de l'information doit être fonction du prix d'achat
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