Johann Wolff |
l'ane-pape par Wolff |
Johann Wolff né en 1537, et décédé en 1600, était un juriste et diplomate allemand, qui n'est guère connu que pour avoir publié l'année de sa mort, Lectionum memorabilium et reconditarum, une espèce de chronique de tous les faits mémorables depuis la venue du Christ. Une chronique "ad majorem Christi gloriam".
Mais le "Lectionum" de Wolf n’est pas un simple recueil de faits mémorables ; il s’agit aussi d’un ouvrage de propagande dans le contexte de querelles religieuses que vivait la réforme. L’auteur, l'utilise pour réinterpréter certains évènements en tant que prophéties de l’avènement de Luther, et railler l’Eglise catholique.
Wolf va jusqu'à métamorphoser l’homme en bête. Le spectre du pape Benoît IX serait apparu sous la forme d’un être au corps d’ours et à la queue d’âne, ce qui aurait symbolisé son comportement. cette fable de "l'ane-pape", utilisée par Luther et Melanchthon, sera d'ailleurs utilisée plus tard en sens inverse par Bossuet, pour railler la stupidité des protestants.
On comprend que Wolff ne soit pas très regardant sur ses sources, et que le chanoine Pingré le traite de "mauvais auteur à tous égards."
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Anno Christi 1527. 11. augusti, primum in coelo illuxit cometa de manè summo, horam circiter quartam, conspectus fere universae Europae: is in se, contra aliorum cometarum naturam, quandam habuit manum, protendentem gladium, et vibrantem minas. Ab hinc bienno magnam acceperunt cladem a Turcis Christiani, ingenti profusa sanguinis copia. Eodemque anno hoc Borbonius Romam cepi, et sanctissimos patres valdè miserè & turpiter tractavit. Imp. & PP. ut sup.
L'an 1527 après Jésus-Christ le 11 aout, d'abord une comète brilla dans le ciel de grand matin, vers quatre heures, observée de presque toute l'Europe. Contrairement à la nature des autres comètes, était en elle une main brandissant une épée et vibrante de menaces. Deux ans plus tard les chrétiens reçurent une défaite des turcs, dans un immense bain de sang. Et dans le même année ce Bourbon prit Rome, et traita les sanctissimes pères de façon extrèmement misérable et honteuse.
La source n'est pas claire. D'après la date erronée du 11 aout, et la description réduite à la main tenant une épée menaçante, Wolff semble s'ètre inspiré de Marc Fritsch. Que ne s'était il inspiré de textes plus "sanglants" comme ceux de Spangenberg ou d'Ambroise Paré. D'un auteur capable de ressortir la fable de "l'ane-pape", on s'attendait à bien pire. On se demande tout de même pourquoi, lui, l'antipapiste, transforme le pape, en "sanctissimes pères" qu'il à l'air de plaindre beaucoup.
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