La découverte des anneaux de Saturne (les aspects télescopiques sont représentés pour un écran 17" en 800x600) Jusqu'à l'aube du XVIIème siècle, personne n'avait jamais vu une planète autrement que comme un simple point stellaire. Ce qui les différenciait des étoiles, c'est qu'elles étaient plus brillantes, ne scintillaient pas, et se déplaçaient lentement à travers les constellations.
Un demi-siècle pour découvrir l'anneau de Saturne
Mais ces disques sont bien petits pour les modestes instruments de quelques pieds de long que peuvent produire les lunetiers de l'époque, et les détails bien difficiles à interpréter. Et la découverte des anneaux de Saturne en est un bon exemple: il ne faudra pas moins d'un demi siècle pour comprendre avec Huygens, que les appendices qu'on voit de part et d'autres de Saturne, sont en fait un anneau plat, ceinturant la planète. Encore était il arrivé à le comprendre, non par l'observation, mais par un raisonnement basé sur une hypothèse non prouvée Deux siècles pour comprendre la structure des anneaux
Selon Jean Chapelain, L'anneau se comporterait comme un grand nombre de satellites jointifs. Selon Cassini, il serait composé d'une multitude de petits satellites, individuellement indiscernables Mais il a fallu deux siècles d'observations, de discussions et de calculs, pour que le monde savant, se débarrassent de toutes les autres hypothèses envisageables, pour en arriver à l'hypothèse d'une multitude de petits corps solides, en accord avec les idées de Cassini et Chapelain Préciser leur topographie réelle fut également laborieux. Saturne? Combien a-t-il de divisions? Deux? Trois? Quatre? Comme pour Mars et ses canaux, moins l'instrument était puissant, plus il montrait de divisions... Encore un siècle pour comprendre la nature des anneaux
C'est la spectroscopie qui apporta les solutions, en montrant la rotation différentielle de l'anneau, puis en montrant que le spectre infrarouge des anneaux correspondait à celui de la glace aqueuse Ainsi, en 1870, on savait que les anneaux étaient faits d'une multitude de petits blocs. En 1970, on savait de quoi était faits ces blocs: de glace Mais pour un mystère élucidé, un autre est apparu: les "spokes" Les sondes spatiales entrent en scène
Les premières vraies missions vers Saturne furent le fait des sondes Voyager, issues du projet "Grand Tour" qui avait pour but de visiter successivement les planètes jusqu'à Pluton. Pluton ne fut jamais visité, mais les sondes Voyager nous apprirent beaucoup de choses, surtout Voyager 2 qui visita les quatre grosses planètes. Qui aurait osé imaginé au temps de la mise en service du télescope du mont Palomar, qu'un jour on aurait des photos de Triton (le satellite de Neptune) à 1 km/pixel ? Et puis vint la mission spécifique vers Saturne, projeté vers 1980, avec la sonde Cassini-Huygens, lancée en 1997, et dont les 5 1/2 tonnes ont requis 4 réactions de gravitations pour arriver jusqu'à Saturne. Retombée sur Saturne après 20 ans de bons et loyaux services, elle nous aura permis de faire des découvertes, qui créent au moins autant de mystères qu'elles n'en résolvent. Conclusion On sait maintenant que le système des anneaux s'étend, en fait, avec des densités et des épaisseurs diverses, de la limite intéieure de l'anneau C, à la limite de Roche, et qu'il se prolonge de façon diffuse avec l'anneau G, puis l'anneau E en une sorte de nuage aplati qui évoque tout à fait l'intuition de Cassini, qui voulait comparer les anneaux à la voie lactée. De ce périple dans l'histoire des anneaux, nous pouvons retenir que chaque pas en avant dans la résolution des instruments, chaque cran de plus dans le zoom, nous a montré une réalité chaque fois différente. Un peu comme si des sélénites observant la Terre voyaient d'abord un océan parsemé de continents, puis observaient des grands lacs et les mers intérieures sur ces continents, puis des iles sur ces mers et ces lacs, puis des étangs sur ces iles, et enfin des ilots sur ces étangs. En tous cas, les anneaux de Saturne restent un objet splendide pour les amateurs qui eux, se moquent bien des théories établies, et s'ingénient à en faire des photos toujours plus détaillées grâce à l'imagerie électronique. Des photos qui auraient émerveillé Galilée |