1829 L'abbé Vrindts sauve la vision avec son catéchisme L'abbé Vrindts, professeur de philosophie et ultramontain notoire, ayant écrit un livre pour défendre l'authenticité de l'apparition de la croix de Migné, contre les vilains gallicans qui la niaient, se devait d'y défendre aussi la vision de Constantin, puisqu'elle fut la première des chiasmophanies, qu'elle fondait le culte de la croix, et que c'est lors de son évocation par un prédicateur que la croix de Migné apparut. L'abbé Vrindts commence par raconter les états d'âme de Constantin, la vision diurne, le rève nocturne et la fabrication du labarum. Puis il décrit l'entrée à Rome de Constantin, sans parler de la bataille du Pont Milvius, et insiste sur les monuments que fit éléver Constantin pour commémorer une victoire due à la protection céleste. Il aurait fait placer un labarum dans la main de sa statue, avec l'inscription:
Puis il raconte l'invulnérabilité des porteurs du labarum, telle qu'elle est affirmée par Eusèbe sur la foi de Constantin. Il se laisse aller à une bouffée d'ultramontanisme:
Puis il prend l'exemple du comportement de Constantin (en oubliant qu'Eusèbe a gommé tous ses crimes) pour donner une leçon de morale:
Il remarque que l'apparition miraculeuse a paru un fait certain jusquau XVIIe siècle, où les protestants l'ont mis en problème, suivi par des générations de philosophes. Pourtant, d'après lui, la seule autorité d'Eusèbe suffit. Et le fait que personne ne l'ai contredit pendant treize siècles est d'un poids écrasant. On retrouve ici le sophisme du silence des auteurs païens. il précise:
Dans les chapitres suivants, il s'attache à démontrer la crédibilité d'Eusèbe. Pour lui, Eusèbe était l'homme de plus savant de son temps, et c'est peut être son penchant pour l'Arianisme qui l'a poussé à ne rien dire de clair à propos du miracle. Mais selon lui, Eusèbe ne pouvait se tromper sur le témoignage de Constantin: Les faits étaient trop éclatants, et parfaitement connus de ses contemporains (suppose-t-il). Il consacre ensuite plusieurs pages à proclamer qu'Eusèbe n'a pas pu mentir. Il s'attache ensuite à démontrer la crédibilité de Constantin, avec un raisonnement qui prète à sourire:
Son raisonnement suivant, pour prouver la non ancienneté du souvenir de Constantin semble copié de celui de l'abbé Duvoisin. Il conclut:
Vient ensuite une logorrhée de sectarisme d'une lecture pénible:
Quelques pages de sophismes, où il suppose d'autres historiens contemporains d"Eusèbe, dont les oeuvres auraient disparu, mais auraient été lues par les historiens suivants. Puis il affirme que le fait qu'Eusèbe ait inventé la vision serait lui même un miracle éclatant. Puis, comme l'abbé Duvoisin, il appelle à la rescousse les monuments publics, qui ne font pourtant que prouver la réputation de Constantin. Il va même, lui aussi, jusqu'à récuperer la fête de l'exaltation de la sainte croix, qui selon lui, était antérieure à la découverte de la croix du Christ, et devait donc commémorer l'apparition de la croix à Constantin. Comme l'abbé Duvoisin, l'abbé Vrindts évoque ensuite le silence des auteurs païens.
Enfin, L'abbé Vrindts considère comme une dernière preuve, la suite des évènements qui ont suivi l'avènement de Constantin. Ces évènements n'auraient pas été tels, si la vision n'était qu'un stratagème. Mais ceci n'est valable, comme précédemment, que si le récit de la vision avait été connu de tous. La naïveté, ou la mauvaise fois de l'abbé Vrindts font penser à celle de Simon Goulart, qui écrivait en 1600, à propos de la pseudo-comète de 1527:
Finalement la mauvaise foi que met l'abbé Vrindts pour démontrer la réalité de la vision de Constantin, est exactement la même que pour démontrer celle de la Croix de Migné. Il transforme ses suppositions en certitudes, dichotomise le problème, ignore les arguments qui ne l'arrangent pas, affirme ses croyances contre vents et marées. Bref, il récite son catéchisme. Pire: il le récite mal, car il confond le labarum de Constantin avec la croix chrétienne.
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Dernière mise à jour: 20/11/2023
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