2006 Jean Sider regrette l'indigence de sa source
Jean Sider, venu à l'ufologie en 1954 (l'année de la grande vague française de soucoupes) est l'auteur de nombreux livres et articles ufologiques.
Pour lui, il ne fait aucun doute que les OVNIs ont une réalité intrinsèque, et participe d'une inteligence supra-terrestre, quoique ses théories soient autrement plus sophistiquées que celles des partisans des soucoupes en tôles et boulons.
Surtout, d'après lui, les témoins ne se trompent pas, et les fantasmagories qu'ils décrivent sont réelles.
C'est dans cet esprit qu'en 2006, il a écrit Les armées fantômes, catalogue d'observations d'OVNI interprétables, parfois de loin, parfois même pas du tout, comme des "armées célestes".
842? - Mars, et 848 - sdp - France:
Notre source ne précise pas les lieux où se déroulèrent ces incidents, et elle est d’une navrante concision.
Note: C'est vrai, cette source est d'une navrante indigence. Mais alors, pourquoi l'avoir utilisé? A l'époque ou Jean Sider écrivait, il en existait de meilleures.
Sous le règne de Louis 1er, dit le Débonnaire, ces phénomènes se produisaient très fréquemment, ce qui sema le trouble dans les milieux ecclésiastiques. Et du coup « les théologiens discutaient gravement sur de pareils prodiges ». Au mois de mars 842, par exemple, à la clarté de la lune, le peuple put suivre les évolutions d’armées célestes de différentes couleurs. Six années plus tard, soit en 848, des manifestations similaires furent remarquées « entre ciel et terre. » (Ouranos, n° 22, 1978, p. 3, snc).
L’article d’ouranos cite ainsi plusieurs affaires anciennes, et nous sommes effarés de constater que son auteur ne cite aucune référence. Du coup, nous nous demandons aussi si la concision des cas qu’il cite est de son fait ou des ouvrages qu’il a consultés.
Note: l'ouvrage consulté par sa source, c'est l'article de Francis Schaefer, mais l'auteur est mal placé pour parler de la concision de sa source, puisqu'il l'a lui même tronqué. De plus, l'auteur pourrait faire remarquer que ces faits ne peuvent s'être produit sous Louis 1er, puisque celui-ci est mort en 840.
Par contre, Michel Bougard, pour le même cas, p. 51, indique qu’il s’agit d’une relation d’Agobard, qui fut évêque de Lyon.
Note: Le même cas, c'est en fait le pseudo-atterrissage de Lyon, que Sider ne cite pas, bien que sa source l'évoque.
Toutefois, il ajoute que ce religieux mourut en 840, ce qui veut dire que la vision en question s’est produite avant son décès. Oui mais quand?
Note: La vision en question, c'est à dire celle de 842, n'a rien à voir avec Agobard. La source de Sider, la reprenait de Francis Schaefer, qui la reprenait de Jules Garinet, qui la reprenait de Fragmentum Chronici Fontanellensis.
De plus, le chercheur belge indique que ce récit attribué à Agobard figure dans l’œuvre monumentale de l’abbé Migne, Patrologies, neuvième siècle, année 1840,p. 147.
Note: ce récit attribué à Agobard, c'est le pseudo-atterrissage de Lyon, que Sider ne cite pas. Mais le récit d'Agobard figure bien dans le volume CIV de la patrologie de Migne, qui ne fut pas auteur, mais éditeur.
SOURCE: Jean Sider, Les armées fantômes, JMG éditions, 2006, p. 58
Remarques:
Dans l'ensemble, Les armées fantômes est un livre mal documenté, et sans esprit critique. Ici, l'auteur donne sa pleine mesure. Aucune recherche historique, utilisation d'une source de dernière main, tronquée de surcroit, confusion entre plusieurs cas, incompréhension de la chronologie réelle.
Bref, c'est de l'amateurisme éhonté.
|