1999 Le rapport Cometa à 50 ans de retard
Le rapport Cométa a fait couler beaucoup d'encre depuis sa parution. Enfin un document officiel, émanant de militaires haut gradés qui admmettait la réalité et l'importance du phénomène OVNI. Il avait même été envoyé au président de la république!
Et à en croire le préambule, la préface et l'avant-propos, c'est du sérieux!
Pensez: le préambule est d'un ancien président du CNES, la préface est d'un ancien directeur de l'Institut des hautes études de défense nationale, et l'avant-propos est d'un général d'armée aérienne. Ajoutons que parmi les collaborateurs de ce rapport on trouve un ingénieur général de l'armement, un autre général de l'armée de l'air, et un amiral.
Seulement, voila, l'Élysée a bien confirmé avoir reçu ce rapport, mais a précisé que le président ne l'avait pas demandé.
Et à l'analyse, on s'aperçoit que tous ces hauts gradés percevaient encore, en 1999, le problème des OVNI comme l'U.S. Air Force le percevait en 1949. Ce qui nous fait 50 ans de retard pour une étude qui se voudrait en avance sur son temps. Imaginons que, pour réorganiser l'armée française, après sa sortie de l'OTAN, le général Ailleret ait fait la même chose: Il aurait alors adopté les plans du général Nivelle lors de la première guerre mondiale.
Voila qui nous fait penser au "quarteron de généraux en retraite", du général de Gaulle, avec cette différence qu'il s'agit d'une demi-douzaine de haut gradés en retraite, et qu'ils ne cherchent pas à imposer leur point de vue par la force.
Néanmoins, si ces hauts gradés avaient parfaitement le droit de passer leur retraite à étudier l'ufologie, leurs grades n'en faisaient pas des autorités pour autant. L'exemple suivant va nous montrer que, pour l'étude des cas anciens, ils étaient d'une totale nullité.
Plus avant encore dans le temps, durant le règne de Charlemagne, il est rapporté qu'Agobard, évêque de Lyon, réussit à sauver du bûcher trois hommes et une femme, descendus d’une nacelle aérienne, prétendant être de retour sur Terre après avoir été enlevés par des êtres célestes qui leur auraient montré des merveilles.
Note: Il n'y a rien de vrai dans ce texte. Ce n'était pas sous le règne de Charlemagne, mais sous celui de Louis le pieux. Les quatre personnes ne furent pas sauvées du bûcher mais de la lapidation. Elles ne descendaient pas d'une nacelle aérienne, et ne prétendirent pas avoir été enlevées par des êtres célestes
SOURCE: LES OVNI ET LA DEFENSE, A quoi doit on se préparer?, VSD hors-série, juillet 1999
Remarques:
On espère pour notre défense nationale que les services de renseignements de l'armée sont mieux informés que les retraités auteurs de cette étude.
Ce texte de nos retraités sort manifestement d'un avatar de la fiction de Montfaucon de Villars, probablement à travers le texte français de Jacques Vallée, puisqu'il parle de "nacelles aériennes".
Mais Jacques Vallée donnait à la suite la version d'Agobard, et la fiction de Montfaucon de Villars. Ici nos retraités n'ont gardé que la fiction, d'où l'absence totale de réalité historique. Il se sont donc inspirés d'un mauvais clone du livre de Vallée, probablement Le dossier des extra-terrestres, de Jacques Rivoyre, qui n'était que le plagiat du livre d'Yves Naud, qui lui même n'était qu'un plagiat.
Le pire est que l'autorité de nos auteurs fera reprendre leur texte par Wikipédia, du moins du 18 juillet 2007 au 24 septembre 2010, période pendant laquelle, divers sites internet s'en inspirèrent.
Au 3 février 2019, Wikipédia écrit: " Agobard dénonçait un incident où de prétendus témoins, qui avaient capturés trois hommes et une femme prétendument descendus d'un navire aérien, furent confondus. Mais de copie en copie, on lui fit dire le contraire, validant l'existence d'engins extraterrestre au Moyen Âge.". C'est tout à fait exact, et nos généraux en retraite ont participé à cette mystification collective.
Néanmoins, en cherchant sur Google: Agobard "sauver du bûcher trois hommes et une femme" ("nacelle aérienne" OR "nacelles aériennes"), on trouve en core 51 résultats à cette même date.
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