Le journal des instituteurs, qui, en 1917, devint aussi celui des institutrices, avait en 1910 Adrien Seignette pour rédacteur en chef Adrien Seignette, né en 1843 à Versailles, baigna toute sa vie dans l'instruction publique. Fils d'un professeur, plus tard proviseur, il est bachelier en 1858, et répétiteur à Orléans l'année suivante. En 1863, il est professeur à Foix, où il se marie. De poste en poste il devint en 1881 professeur agrégé au lycée Condorcet, après une interruption en 1873 comme précepteur. Docteur es sciences en 1889, il devient en 1897, rédacteur en chef du journal des instituteurs, où il cherche à être le guide et l'aide des enseignants de l'école primaire, car il conçoit l'éducation comme un apostolat. C'est là une conception bien éloignée de notre bureaucratie à la graisse de mammouth (Claude Allègre dixit). Professeur de sciences naturelles, il ne rate pas l'occasion du passage de la comète de Halley pour faire de la vulgarisation, un peu trop livresque, cependant. Voici ce qu'il propose de lire aux enfants, à propos d'Ambroise Paré

Journal des Instituteurs, 54ème année, n° 22, 20 février 1910, p 177

C'est bien vrai, ça! Que de sottises n'a-t-on pas dit aux sujet des comètes, et de celle qu'aurait décrite Ambroise Paré, en particulier. Certes, il est tout à fait à l'honneur des instituteurs de faire de la vulgarisation, mais le problème est qu'il s'agit ici de vulgarisation de seconde main, dont la source était très probablement, Camille Flammarion, qui, à cette époque était LA référence en matière d'astronomie. Hélas, il fut aussi à l'origine de quelques légendes, soit qu'il ait propagé une légende déja existante, comme ici, soit qu'il l'ait fabriqué, comme il le fit en recadrant la fameuse "gravure médiévale" au voyageur crevant la voute céleste, soit que d'autres ait lancé une légende en digérant mal son enseignement comme dans le cas de la cosmogonie des Dogons.