Stanislas Lubieniecki le Theatrum cometicum Stanislas Lubienietski (ou Lubienecki) né en 1623 dans une famille de la noblesse polonaise, fit ses études en pologne, puis en France et enfin en Hollande, à Leyde, où il rencontra Descartes Souvent inquiété pour ses opinions religieuses, il finit par se fixer à Hambourg, ou il mourra empoisonné en 1675 Son oeuvre majeure est son Theatrum Cometicum, une anthologie illustrée de 415 comètes, pour laquelle il a collecté tout ce qu'il a pu trouver chez les "bons" auteurs concernant les comètes observées depuis l'origine du monde jusqu'à l'année 1665 Les apparitions de comètes y sont rangées par ordre chronologique, et celle de 1527 porte le numéro 361

CCCLXI. Anno Christi 1527 die 11. Octob (alii 11.Augusti asserunt) mane circa horam 4. non tantum Uvestria parte, cui Comites Rheni praesunt, sed etiam fere Europam Cometa terrificus visus est, duravitque per horam 1¼ quotidie flagrans. A subsolano ortus est, versusque meridiem & occidentem accendit, sub Septentrione autem maxime conspicuus fuit. Longitudo ejus fuit immensa, colore sanguineo in croceum desinente. Summitas ehus formam brachii incurvati vel speciem habuit, in cujus manu gladius ingentis magnitudinis, veluti jam jam percussuri videbatur. In mucrone gladii, ab utraque acie stella 3. non mediocres apparuerunt, sed ea, quae a mucrone fulsit, reliquis duabus major fuit. Ab his radii subobscuri sub forma pilosa cauda conspiciebantur. In lateribus radii a summo ad imum in speciem hastarum fere deformati & gladii minores, sanguinis colore diluti, inter quos facies humana, comis barbisque hispidae, colore nigricantis nubis cernebantur. Haec tanto terrore horroreque rutilantia mota sunt, ut nonnulli spectatores, metu fere sint exanimati. Hunc tyrannis turcica secuta est, & et incursiones hostioum in ungariam acerrima, cum effusione sanguinis tanta, ut Buda etiam capta & diruta sit. Marchio Casimirus proficiscens in Ungariam mortuus est. Roma urbs ab exercitu Caroli, duce Borbonio capta et diruta est. Clemens Pontifex VII necessitate obsidioni coactus, captus in arce Angelica, Caesarianis se dedidit. Clementia autem Caesaris postea dimissus, ac pristinae dignitati restitutus est, quo christinae saluti consuleretur. Quidam etiam scribunt 40m. aureorum cum ab hostibus redemptum esse. Cicadarum magnam copiam ventus ex Turcia in Poloniam transvexit, paulo post Tartari in Poloniam irruerunt, multaque loca devastarunt. Rockenbachius

Anno Christi 1527. Visus est Cometa in Leone, ut scribit Herlicius & Gemma. Hoc anno exercitus Caroli V occupavit Romam. Sequenti anno Veneti et Galli obsederunt Neapolin, sed a Germanis & Hispanis repulsi sunt. Eckstormius

Anno Christi 1527. Alius Cometa notatur a Joanne Vogelino observatus, quem Petrus Creuster Astronomus ait durasse hora 1¼. Sed Cornelius Gemma ait visum in Palatinatu instar gladii. Ricciolius

Anno Christi 1527. Visus est Cometa terrificus cauda oblonga sanguinei coloris. Turca ungariam vastavit. Agmina locustarum hinc inde multum damni dederunt. Alstedius

Eovitius quoque istius cometae ad ann. 1527. meminit. Unde habeat Rockenbachius cometam quotidiè unà horà & quadrante luxisse, ignoro.

351. L'an 1527 après Jésus-Christ le 11 octobre (d'autres disent le 11 aout), vers quatre heures du matin, non seulement dans cette partie de la Westrie que commandent les comtes du Rhin, mais encore dans presque toute l'Europe fut vue une comète effrayante, et persista une heure un quart en brillant chaque jour. Elle se leva à l'orient, et monta dans la direction du midi et du couchant, étant cependant le plus remarquable vers le Nord. Sa longueur fut démesurée, et sa couleur de sang, finissant au jaune safran. Son sommet eut la forme et l’aspect d’un bras recourbé dans la main duquel on voyait une épée d’une grandeur immense et comme prète à frapper. A l’extrémité de l’épée de chaque côté de la lame se virent 3 étoiles de bonne taille, mais celle qui étincela au bout de l’épée fut plus grande que les deux autres. De celle-là s'apercevaient des baguettes un peu obscures, à la structure de queues velues. Sur les côtés des baguettes du sommet jusqu’au pied, des rayons grossièrement en forme de lance et de petites épées, de couleur rouge délavé, entre lesquels se distinguaient des figures humaines aux barbes et cheveux hérissées, de la couleur de nuages noirâtres. Ces choses ensemble se déplaçèrent et brillèrent de tant de terreur et d'horreur que quelques spectateurs furent près de rendre l'ame de peur et d'angoisse. Ceci fut suivi de la tyrannie Turque et l'incursion très violente des ennemis en Hongrie avec tant d'effusion de sang que Buda fut assiégée et prise. En Mars, Casimir s'avançant en Hongrie mourut. La ville de Rome fut assiégée et prise par les troupes de Charles, Duc de Bourbon. Le pape Clement VII contraint inléluctablement par le siège, se rendit à l'empereur au Chateau Saint Ange. Cependant la clémence de l'empereur le renvoya libre , et en outre sa dignité première lui fut rendue, pour qu'il s'occupasse du salut des chrétiens. Certains ont écrit qu'il fut racheté 40 000 ducats aux ennemis. Une grande troupe de sicaires venue de Turquie passa en Pologne, peu après les Tartares envahirent la Pologne et ravagèrent de nombreux lieux. (Rockenbach)

1527 après Jésus-Christ. Une comète a été vue dans le Lion, ainsi que l'écrit Herlicius et Gemma. Cette année là, les troupes de Charles Quint occupèrent Rome. L'année suivante les Vénitiens et les français assiégèrent Naples, mais furent repoussés par les allemands et les espagnols (Eckstorm)

1527 après Jésus-Christ. Une autre comète est remarquée, observée par Johann Voegelin, que l'astronome Peter Creutzer dit avoir duré une heure un quart, mais Cornelius Gemma dit qu'elle a été vue en forme de glaive dans le Palatinat. (Riccioli)

1527 après Jésus-Christ. On a vu une comète terrifiante à queue oblongue couleur de sang (Alstedius)

Leowitz se souvient aussi de cette comète vers l'an 1527. J'ignore ou Rockenbach a pris cette comète brillant tous les jours une heure un quart.

On voit que Lubienecki compile fidèlement tout ce qu'il trouve, en citant ses sources, non sans s'interroger parfois sur les sources des autres. Par contre il ne s'interroge pas sur leur valeur: Rockenbach n'est qu'un cométomane, Alstedius ne cite pas ses sources, Eckstorm est un informateur de cinquième main, tout comme Riccioli, qui cite l'observation de Johann Voegelin alors que celui ci a observé la comète de 1532 et non celle de 1527
Bref, le Theatrum Cometicum n'est qu'un catalogue de rumeurs d'apparitions de comètes, qui parfois ont existé... et parfois pas