1765. L'encyclopédie évoque le satellite de Vénus.
L'encyclopédie recense les observations.
VENUS, s. f. (Astronomie.) l’une des planetes inférieures. On la représente par ce caractere ♀. Voyez Planete.
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En 1672 & en 1686, M. Cassini, avec un télescope de 54 piés, crut voir un satellite à cette planete, & qui en étoit distant d’environ les 3/5 du diametre de Vénus. Ce satellite avoit les mêmes phases que Vénus ; mais sans être bien terminé. Son diametre supposoit à peine le quart de celui de Vénus.
M. Gregory regarde comme plus que probable que c’étoit véritablement un satellite de Vénus qu’on apperçoit rarement, à cause que sa surface peut être couverte de taches, & n’être point propre à renvoyer les rayons de lumiere. Il dit à cette occasion, que si le disque de la Lune étoit par-tout comme il paroît dans les taches, on ne la verroit point du tout à la distance où est Vénus.
Ce qui est surprenant, c’est que quelques recherches que M. Cassini ait faites depuis en divers tems pour achever une découverte de si grande importance, il n’a jamais pu y réussir, & nul autre astronome dans l’espace de 54 ans n’a pu voir ce phénomene après lui, non pas même M. Bianchini, si célebre par les découvertes sur la planete de Vénus, pour lesquelles il a employé d’excellentes lunettes de Campani, de plus de 100 piés de longueur.
Enfin, en 1641 M. Short, écossois, revit ou crut revoir ce même satellite, si c’en est un, avec les mêmes apparences que M. Cassini a décrites. Mais cette nouvelle apparition du satellite de Vénus n’a pas été de plus longue durée que les deux premieres. L’observation avoit été faite à Londres le 3 Novembre 1740 ; & au mois de Juin suivant M. Short n’avoit encore pu revoir le satellite prétendu. Il apperçut d’abord comme une petite étoile fort proche de Vénus, dont il détermina la distance à Vénus. Prenant ensuite une meilleure lunette, il vit avec une agréable surprise que la petite étoile avoit une phase, & la même phase que Vénus ; son diametre étoit un peu moins que le tiers de celui de Vénus, sa lumiere moins vive, mais bien terminée. M. Short le vit pendant une heure avec différens télescopes, jusqu’à ce que la lumiere du jour ou du crépuscule le lui ravit entierement. Les deux observations de M. Cassini n’avoient guere duré qu’une heure non plus.
Si c’est là un satellite de Vénus, il devient encore plus difficile de déterminer quel peut être l’usage des satellites. Seroit-ce de suppléer, pour ainsi dire, à la lumiere que les planetes ne reçoivent pas du soleil ? Mais voilà une planete plus proche du soleil que nous, & qui en a un aussi gros que notre Lune ; d’ailleurs Mars ne paroit point avoir de satellite, quoiqu’il soit plus éloigné du soleil que la Terre. Voyez l’histoire de l’acad. 1741.
Note: Cette remarque sur l'utilité des satellites était courante au XVIIIe siècle, où il était courant de discuter des causes finales, comme Bernardin de St Pierre expliquant que le melon à des cotes pour être mangé en famille.
ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ DES SCIENCES DES ARTS ET DES MÉTIERS, Neufchastel, èd. 1765, tome 17, p. 34
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L'encyclopédie fait l'apologie du satellite de Vénus.
Depuis la rédaction de l'article Vénus, de nouveaux éléments sont venus s'ajouter au dossier, aussi les rédacteurs insèrent un complément qui ne se contente plus de recenser les observations, mais tente de démontrer l'existence du satellite.
ARTICLES OMIS
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VÉNUS (Astronom.),satellites de Vénus.
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La premiere observation du satellite de Vénus est due a M. Cassini : il s'exprime en ces termes dans sa découverte de la lumiere zodiacale , in-fol. 1685. Paris.
Seb. Cramoisi, p. 45,
(ici le texte de l'observation de Cassini)
M. Cassini avoit vu une lumiere semblable qui imitoit la phase de Vénus, le 25 Janvier 1672, pendant 10' depuis 6 h. 52' du matin, jusqu’a 7 h. 2' vers les 7 h, du matin, que la clarté du crépuscule fit disparoître cette lumiere. La plûpart des astronomes chercherent inutilement ce satellite, aucun ne s‘apperçut jusqu’a M. Short, qui le revit 54 ans aprés pendant qu’il observoit Vénus avec un télescope de 16°.
Cette observation étant une de celles qui constate le plus l’existance du fatellite de Vénus , par l'impossibilité d'y supposer que l'observateur ait été trompé
par des illusions optiques, mérite une attention particuliere; c’est pourquoi je la rapporterai telle qu'elle se trouve dans les transactions philosophiques & dans l'histoire de l'académie de 1741.
(ici le texte de l'observation de Short dansl'histoire de l'académie)
Ce fut en vain que M. Short chercha par la suite à faire de nouvelles observations de ce satellite. Il ne put découvrir avec son fameux telescope de 12 piés (le plus grand qui eût été fait jusqu’alors }, ce que le hazard lui avoit offert dans un télescope de 16° 1/2, il paraissoit donc qu’on devoit encore étre incertain de l'existence de ce satellite : on n’en trouve aucunes traces dans toutes les observations postérieures des astronomes de l'Europe, jusqu’a année 1761 ; les observations de ce satellite devinrent pour lors plus fréquentes.
Le fameux passage de Vénus sur le soleil, cette époque si célebre vit renaitre le zéle de tous les savans. Ce passage étoit une occasion plus intéressante que toute autre de constater l'existence du satellite de Vénus, & de l'observer au cas qu’on pût le découvrir. Tandis que les nations s’empressoient à l'envi de faire voyager des académiciens dans toutes les parties du monde habitable, des savans cultivoient en silence leur goût pour l'astronomie, & se préparoient à l’observation du 6 Juin, pour contribuer par leurs travaux à cette correspondance générale , qui devoit seule prouver les résultats qu’avoit annoncé le grand Halley. M. Baudouin avoit fait dresser dans l'observatoire de la marine sur les bains de Julien , rue des Mathurins , une lunette de 25 piés , il se proposa de faire des recherches fur l’existence de cet astre. Il crut devoir associer à son travail un astronome éloigné de la capitale, & sur l’assiduité duquel il pût compter. Il engagea donc M. Montaigne, de la sociéte de Limoges , à s’appliquer à la recherche de ce satellite. M. Montaigne est un philofophe sans faste , occupé dans le fond de sa retraite du plaisir de jouir
de ses connoissances, plutôt que du desir d’en acquérir de nouvelles ; observant par pur délassement, il se détermina plutôt que tout autre astronome à un travail dans lequel on avoit si souvent échoué. Quoi qu'il en soit, il étoit réservé à l'observateur de Limoges d’être assez heureux pour chercher ce satellite dans une de ces circonftances favorables , où non-seulement il est visible , mais où il n’exige même que des instrumens meédiocres.
Il apperçut donc le 3 Mai 1761 sur les 9 heures 1/2 du soir, environ à 20' de distance de Vénus, un petit croissant assez foible, & situé de la même maniere que Vénus. Le diametre de ce petit croissant étoit à-peu-près le quart de celui de la planete, & la ligne menée du centre de Vénus à celui de ce satellite, faisoit avec le vertical de cette planete & au-dessous d’elle vers le midi un angle d’environ 20°.
Le lendemain 4 Mai à la même heure, notre observateur apperçut encore le même phénomene, mais un peu plus éloigné d’environ 30" ou 1', & dans la partie septentrionale à l’égard du vertical de de Vénus avec lequel il faisoit un angle d’environ 10°.
Le 5 & 6 on ne put faire aucune observation, à cause d’un brouillard épais qui tenoit l’atmosphere jusqu’à la hauteur de Vénus, dont on pouvoit à-peine observer le disque. On fut plus heureux le 7, & l’on vit encore le satellite toujours à la distance d’environ 25 à 26' du centre de Vénus, mais au-dessus d’elle vers le nord dans un plan qui passoit par la planete, le satellite faisoit un angle de 45°. avec le vertical de Vénus.
Les jours suivans le satellite ne fut point apperçu jusqu’au 11 du même mois, qu’il parut encore vers les 9 heures, toujours à-peu-près à même distance de Vénus, & faisant encore un angle de 45°. avec le vertical, mais dans la partie méridionale. Il est très remarquable que le satellite paroissoit également, soit que Vénus se trouvât dans le champ de la lunette avec le satellite, soit qu’elle ne s’y trouvât point ; mais qu’il l’appercevoit avec beaucoup plus de facilité, lorsque tenant Vénus hors de la lunette il y conservoit le satellite. La foiblesse de sa lumiere étoit presque toujours absorbée en présence de Vénus. C’est ainsi que les astronomes ont attention de tenir Jupiter hors du champ de leurs instrumens, lorsqu’ils observent les immersions de ses satellites, principalement celles des 3 & 4. L’éclat de la planete empêche de saisir l’instant précis où le satellite recouvre la lumiere.
Toutes ces observations furent communiquées à M. Baudouin qui lut à ce sujet deux mémoires à l’académie royale des Sciences, dans lesquels il essayoit d’en déduire les élémens de l’orbite de ce satellite. Quoique les conséquences y soient développées avec toute l’adresse & la sagacité possibles, néanmoins les élémens de cet orbite exigent encore quelques observations, pour qu’on la puisse déterminer d’une maniere invariable.
Note: Il ne s'agit pas ici de se méfier des observations de Montaigne, mais simplement de remarquer que ses observations faites à l'estime ne permettent pas de reconstituer une orbite précise.
La lunette de M. Montaigne étoit dépourvue de micrometre, & toutes ses distances n’étoient fixées que par estime. Il est à remarquer cependant qu’on en peut conclure avec assez de certitude, que l’orbite ou satellite doit être à-peu-près perpendiculaire à l’écliptique, que la ligne de ses nœuds tomberoit à-peu-près au 22°. de la vierge, & qu’il seroit presque aussi éloigné de Vénus, que la lune l’est de la terre.
Parmi les apparitions, il y en a eu d’autres de la même année rapportées par différens observateurs, & dans des pays très-différens ; une des plus remarquables est sans contredit celle du p. la Grange, jésuite. Ce savant cultivoit à Marseille l’Astronomie depuis nombre d’années ; muni d’excellens instrumens, & entr’autres du télescope de 6 piés de foyer du p. Pezenas, construit par M. Short en 1756, dont l’effet est de grossir 800 fois, & égale celui d’une lunette qui auroit 1600 piés. Son expérience reconnue & son exactitude dans les observations, rendent précieuses celles que nous allons rapporter.
Il n’y vit point de phase comme l’avoient apperçue tous les autres observateurs ; & ce qui n’est pas moins surprenant, c’est qu’il lui parut que ce petit astre suivoit une route perpendiculaire à l’écliptique Cette direction qui par ce qui précede se concluoit des observations de Limoges, parut si étrange au p. la Grange, qu’il ne fit point difficulté d’abandonner toutes les conséquences qu’il avoit déduites de ses observations. Elles furent faites des 10 au 12 Février 1761, à trois jours différens.
Note: C'est seulement grace à ce passage que nous connaissons l'observation du père La Grange.
Nous joindrons les apparitions de ce satellite à Auxerre. Les 15, 28 & 29 Mars 1765, vers les 7 heures 1/2 du soir, M. de Montbaron, conseiller au présidial d’Auxerre, répéta ses observations avec son télescope de 32 pouces, en changea le petit miroir, varia les oculaires, tint Vénus hors du champ de son instrument pendant qu’il observoit son satellite, le fit voir à nombre de personnes pendant des heures entieres, ne négligea rien de tout ce qui pouvoit accroître la certitude de l’apparition de cet astre.
On trouve aussi dans le Journal étranger, Août 1761, une autre observation tirée du London evening post, & qui fut communiquée à l’auteur de cette feuille périodique, par une lettre du 6 Juin de Saint-Neost, dans le comté d’Hutingdon. Cette observation est d’autant plus remarquable qu’elle a été faite pendant le passage de Vénus sur le soleil. Tandis en effet que l’observateur anglois étoit occupé de ce fameux passage, il apperçut un phénomene qui lui parut décrire sur le disque du soleil une route différente de celles des taches qu’on observe de tems à autres.
Son télescope lui fit appercevoir qu’il décrivoit la même ligne que Vénus, mais seulement plus proche de l’écliptique. Il seroit néanmoins à desirer que cette observation fût revêtue de caracteres plus authentiques ; car comment imaginer qu’un tel phénomene eût échappé à tous les observateurs qui pendant la durée de ce passage avoient tous les yeux fixés sur le soleil dans toutes les parties du monde ? Quoi qu’il en soit, il y a lieu de croire que l’on a dans l’Angleterre d’autres observations du satellite de Vénus ; il semble que l’on y doute plus de son existence, d’après ce qu’en dit M. Bonnet dans son premier livre des considérations de la nature.
Note: En 1765 L'Encyclopédie fait référence à Charles Bonnet, mais en 1782, Charles Bonnet fera référence à L'Encyclopédie.
Malgré tant de témoignages qui établissent l’existence du satellite de Vénus, il semble que l’on soit encore dans le cas de douter de sa réalité, à-cause de la rareté de ses apparitions. Les astronomes qui ne l’ont point apperçu, pensent que ceux qui ont observé ce satellite s’en sont laissé imposer par des illusions optiques, contre lesquelles ils auroient été d’autant moins en garde, qu’ils les ignorent ; ce qui pourtant n’est pas sujet à de moindres difficultés.
Note: C'est maintenant que le rédacteur va se livrer à une apologie du satellite.
Comment en effet concevoir que tant de personnes dans des lieux si éloignés & avec des instrumens si différens, ont tous été trompés de la même maniere, dans le même tems & sur le même objet ?
Note: Mais justement, il ne s'agissait pas du même objet. Par contre il s'agit de la même illusion, nourrie par la même croyance.
Quelque vraissemblance que puissent avoir les objections qu’on peut faire contre les observations où l’on s’est servi de lunettes ordinaires, il suffit pour les faire regarder au-moins comme douteuses, qu’il y en ait une où les mêmes illusions soient absolument impossibles ; & c’est ce que nous trouvons dans le rapport de M. Short de 1740. En effet, quel degré de confiance n’ajoute pas à son observation le nom de cet artiste célebre, le plus fameux des opticiens, celui de tous les astronomes qui ait connu le mieux les télescopes & l’art de s’en servir, à qui les observations astronomiques sont si familieres, & qui donne encore dans la société royale de Londres, les plus grandes preuves de son habileté.
Note: Ici, c'est l'argument d'autorité dans toute sa splendeur.
Mais je vais encore plus loin. Supposons contre toute vraissemblance, qu’il ait pu se tromper dans sa premiere observation, de quelque maniere que ses yeux aient été affectés dans le premier moment, les différens oculaires qu’il adapta à son télescope, tous plus forts les uns que les autres, auroient dû lui faire connoître sur les lieux son erreur ; & c’est précisement le contraire qui arriva, puisqu’il apperçut son phénomene plus distinctement avec une phase semblable à celle de la planete principale, & telle qu’elle avoit déja été observée cinquante-quatre ans auparavant par M. Cassini.
Note: Mais on peut retourner l'argument comme une chaussette: Si on admet que ce n'était qu'une étoile, les oculaires de Short devaient être bien mauvais pour lui monter une phase.
J’ajouterai de plus que le degré de certitude ne laisse plus entrevoir le plus léger doute, par l’attention scrupuleuse avec laquelle M. de la Lande dans son voyage à Londres en 1764, eut soin de demander à M. Short lui-même, toutes les circonstances de son observation.
Note: Cela ne change rien au fait qu'il aurait pu n'avoir vu qu'une étoile.
Ce savant, dont le nom passera à la postérité la plus reculée, crut devoir immortaliser sa découverte en la prenant pour type, & fit graver la phase du satellite telle qu’il l’apperçut en 1740. Il s’en sert en forme de cachet depuis cette époque.
Note: Il a bonne mine le savant passé à la postérité, quand on sait qu'il n'a vu qu'unée étoile.
Quant aux observations de M. Montaigne, si on suppose ce savant séduit par des illusions optiques qu’il ignoroit, il faut admettre que tous les autres observateurs se sont laissés entraîner à ces mêmes illusions : pourquoi donc seroient-elles si rares & si peu fréquentes ?
Note: Il ne s'agit pas d'illusions d'optiques mais d'identifications illusoires. La plupart des observateurs n'ayant vu que des étoiles.
Mais sans nous arrêter à réfuter des objections aussi futiles, convenons que les bisarreries de ce petit astre ne sont pas des raisons pour rejetter des faits ; qu’elles sont au contraire des conséquences nécessaires de plusieurs causes que nous ignorons, & qui se dévoileront par la suite. Essayons d’en donner ici quelques-unes, qui toutes sont aussi simples que naturelles. 1°. Il est certain que la lumiere de ce satellite est beaucoup plus foible que celle des satellites de Jupiter & de Saturne.
Note: Il est seulement certain que très peu d'observateurs ont cru le voir.
2°. Il ne peut se présenter à nos yeux que dans les époques où sa phase est en croissant. La lumiere qu’il nous réfléchit est donc toujours moindre que celles des satellites des planetes supérieures, qui nous offrent la phase ronde.
Note: la phase du satellite, vue de la Terre, doit toujours être la même que sa planète, ses périodes de visibilité, les mêmes que celles de sa planète.
3°. Les plus grandes digressions de Vénus ne sont que de 48°. il faut que son satellite se trouve lui-même dans sa plus grande digression à cette époque, & qu’elles concourent ensemble pour être apperçu ; car dans toutes autres circonstances Vénus & son satellite sont plongés dans les rayons du soleil, ou enveloppés de vapeurs de l’atmosphere, ou éteints par la lumiere de l’horison.
Note: Le satellite doit être visible exactement dans les mêmes conditions de sa planète, mais en plus petit.
4°. La masse de ce satellite est peut-être d’une densité peu propre à renvoyer les rayons de l’astre qui nous éclaire.
Note: On est en pleine réverie pseudoscientifique et l'on s'étonne de lire une telle ânerie dans l'Encyclopédie.
5°. Il a des périodes successives de lumiere, suivant que les parties de son disque sont plus ou moins propres à réfléchir ; (Mémoire de l’académie royale des Sciences, année 1719, page 66.) ces suppositions ne sont rien moins que gratuites. La description de la lune nous offre dans ses taches précisément les mêmes phénomenes ; les mêmes accidens ont lieu pour le troisieme satellite de Jupiter, & le cinquieme de Saturne.
Note: Les satellites de Jupiter et de Saturnr ne sont pas invisibles pendant des dizaines d'années, et si la lune n'était qu'une immense tache, elle n'en serait pas moins visible.
Reste donc la circonstance singuliere de la position de l’orbite du satellite de Vénus. Mais cette position perpendiculaire à l’écliptique, bien loin d’être un motif de rejetter l’existence de ce satellite, semble l’établir avec encore plus de certitude, si l’on compare ce phénomene avec ce que nous connoissons de la révolution de Vénus sur son axe.
Note: C'est avec le système d'Uranus qu'il faudrait comparer. La rotation de Vénus sur son axe était mal connue à l'époque.
ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ DES SCIENCES DES ARTS ET DES MÉTIERS, Neufchastel, èd. 1765, tome 17, p. 837-839
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On s'étonne de lire tant d'âneries dans la dernière partie du second article. Le premier, parfois atribué à d'Alembert, est signé D.J, ce qui est la signature du Chevalier De Jaucourt, troisième rédacteur de l'encyclopédie en nombre d'articles. Le second n'est pas signé. Nous ne saurons donc jamais qui a mérité un bonnet d'âne.
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