2016 Jacques Grimault copie des bétises

Giraud
Jacques Grimault
Impossible, à qui s'intéresse aux mystères d'ignorer Jacques Grimault: une recherche de son nom sur Google en recherche exacte trouve 111 000 occurrences au 9/02/2019.
Mais il est également difficile d'ignorer qu'il est très controversé. Certains forums font leur choux gras de certaines de ses affirmations, qu'il faut bien appeler des âneries.

Par exemple quand, sur la fameuse photo de Buzz Aldrin sur la lune, il prend l'ombre de Buzz Aldrin, visible dans le reflet sur la visière, pour celle de Neil Amstrong, et prétend alors que le reflet de Neil Amstrong est en réalité une troisième personne. Et d'en déduire que cette photo n'a pas été prise sur la lune, et de croire que tout cela a été tourné par Stanley Kubrick, alors que cette théorie est un canular d'Arte en 2002.
Ensuite, non content d'affirmer que les anciens égyptiens connaissaient déjà le mètre (défini en 1792), idée qu'il reprend à Otto Muck, non content de mettre en doute l'ethnocide de la "Shoah", il prétend aussi que les CRS aspergent les manifestants de douches mortelles, puisque leurs canons à eau contiennent du monoxyde de dihydrogène. Pourtant, même les ânes savent que le monoxyde de dihydrogène ( H2O ) n'est pas dangereux puisqu'ils en boivent!

Prenons donc des pincettes pour étudier son opuscule Les OVNI dans l'histoire, d'ailleurs assez mince, et même pas paginé.
A l'analyse, les cas qu'il présente sont déjà tous démystifiés, en particulier les observations d'OVNI de l'antiquité, dont on peut trouver l'explication dans la Chronique des prodiges célestes antiques.
A la cinquantième page (sans pagination, il faut les compter), il nous parle d'Agobard.


Saint Agobard, Evêque de Lyon, est une figure emblématique du christianisme. Il combattait les préjugés et les superstitions de son temps. Lettré, auteur de plusieurs chroniques, il développa les grandes écoles et le mouvement intellectuel lyonnais. Il avait la réputation d·être un homme juste.
Note: Comme Jacques Grimault ne fait que copier le texte de J-P Troadec, son texte contient les mêmes erreurs.
Il consacra à quelques dizaines de pages à cette étonnante histoire, recueillies sous la forme d'un manuscrit: De grandine et tonitruis (De la grêle et du tonnerre). Le document original, écrit en latin, a été traduit par Péricaud et imprimé à Lyon, par De Dumoulin, Ronet et Sibuet, en 1841.
Note: Le texte original était perdu depuis des siècles quand Antoine Péricaud traduisit le texte de l'édition de 1666, faite d'après une copie du Xe siècle.
Durant son ministère une croyance disait que les 'tempestaires' venant de la Magonie, le pays des mages, voguaient sur les nuages, à bord de navires volants. Ces 'tempestaires', à ce que l'on en racontait dans le pays du lyonnais, avaient le pouvoir de coucher les blés en déclenchant le « vent levatice », c'est à dire, la tempête, l·ouragan. Ces « navigateurs aériens » (terme traduit du texte d·Agobard) étaient un peuple fabuleux, que l'on pouvait comparer aux sorciers, tant ils étaient étranges et puissants. Agobard ne croyait pas plus aux 'tempestaires', qu'aux sorciers, aux voyants et aux superstitions de l'époque.
Note: Agobard n'y croyait pas, mais les Lyonnais n'y croyaient pas non plus. Ils croyaient que les tempestaires étaient du pays même, et qu'ils faisaient affaire avec les magoniens venus dans leurs navires volants.
Mais les lyonnais parvinrent à capturer quatre de ces 'tempestaires'; trois hommes et une femme. Le peuple de Lyon, maintenant ces tempestaires en détention, avaient la ferme volonté de les lapider rapidement, compte tenu de ce qu'ils avaient fait, et pensaient ainsi en finir avec les destructions de leurs récoltes, initiées par les vents magiques des 'Magoniens'.
Note: Les quatre prisonniers étaient supposés magoniens, et non tempestaires, et les "vents magiques" étaient supposés soulevés par les tempestaires, et non par les magoniens.
Selon d·autres sources, ces prisonniers disaient être des gens ordinaires, eux-mêmes emportés dans des vaisseaux par des êtres extraordinaires, leur ayant montré des merveilles !
Note: ces autres sources dérivent d'une fiction et peuvent être ignorées.
Ces Magoniens, en fait, venaient acheter le blé qu·ils avaient couché, par leurs facultés magiques !
Note: Mais non! Ce sont les tempestaires qui étaient supposés faire coucher les blés et les revendre ensuite au magoniens.
Seule l'intervention et la sagesse d·Agobard, qui se posa en juge spirituel, sauva ces faiseurs de tempêtes. L'évêque, homme de raison, réussit à convaincre l'opinion de sa crédulité.
Note: Les prisonniers n'étaient pas des faiseurs de tempêtes et Agobard, ne se posa pas en juge spirituel. Après une longue discussion, il confondit ceux qui avaient prétendu que les quatre prisonniers étaient tombés d'un navire aérien.
Les visiteurs célestes, supposés, furent relâchés et eurent la vie sauve !

Note: Enfin une phrase à peu près vraie.

Mais trois pages plus loin, il nous reparle de la même affaire (mais sans Agobard).

Charlemagne, roi de France, dont l'existence apparaît dans les Capitulaires de l'Empereur, « déclara que ces Sylphes et leurs engins étaient capables de déchaîner les tempêtes. Il était décidé à leur donner une chasse impitoyable jusqu'à ce que, finalement, il y renonçât.
Note: "dont l'existence apparaît dans les Capitulaires de l'Empereur"... Jacques Grimault n'a jamais entendu parler de Charlemagne? Révons nous ou quoi? Quand aux absurdités sur les sylphes, elle sortent de l'article de Gilbert Fouzon.
En effet, en accord avec Louis le Débonnaire, Charlemagne rendit des édits qui condamnaient à la torture et à la mort ces Sylphes, ou tyrans de l'air. Le 1er chapitre des Capitulaires de l'Empereur est significatif à l'égard de ces entités cosmiques et des activités dont elles étaient responsables. Il nous apprend que les Aériens étaient bouleversés de constater qu'ils répandaient la terreur dès leur apparition dans les cieux. Cela les incita à se poser dans leurs véhicules volants et à se saisir des hommes et des femmes. Ils voulaient ainsi les instruire pour dissiper là mauvaise opinion que les gens avaient de leur innocente flottille. »

Note: A l'origine, il y a la fiction parodique de Montfaucon de Villars, qui est ici copiée textuellement de la version de Patrice Gaston, qui lui même copiait la version française de Leslie et Adamski.


SOURCE: Jacques Grimault, Les OVNI dans l'histoire, éditions de la nouvelle atlantide, 2016 (non paginé).

Remarques:

C'est clair. Jacques Grimault ne connait rien du dossier. Il copie le texte erroné de Jean-Pierre Troadec, pour parler d'Agobard, puis, à propos des sylphes, s'inspire des stupidités écrites dans Nostradamus, et de la version romancée de Patrice Gaston, sans se rendre compte que cette histoire des sylphes ne sort que de la fiction de Montfaucon de Villars, qui lui même parodiait l'incident décrit par Agobard.
Et de toutes façons, ne pas se rendre compte que Nostradamus jouait avec la crédulité de ses lecteurs, c'est assez énorme.

Dernière mise à jour: 23/01/2022

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