La vraie découverte d'un hypothétique satellite de Vénus
1695. Jean-Dominique Cassini, fait prendre le satellite au sérieux.
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Si les livres, revues et sites internet donnent la date de 1672 pour la première observation du satellite de Vénus par Cassini, ce n'est en fait qu'en 1695 qu'elle fut dévoilée, en complément du compte rendu de l'observation du 26 aout 1686. Ces deux observations furent publiées de nouveau dans les mémoires de l'académie royale des sciences, de 1730 qui mentionnaient tous les travaux de Cassini.
Cette observation de Cassini resta la première connue pendant deux siècles. Les prétendues observations de Fontana n'étant plus prises au sérieux.
1702. David Gregory défend l'hypothèse du satellite de Vénus.
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Les observations de Cassini vont intéresser David Gregory, très désireux n'ignorer aucun satellite du système solaire, et de valoriser la théorie de Newton, qui doit être capable de tout expliquer.
Dans son livre Astronomiae physicae & geometricae elementa, réédité sous le titre The elements of astronomy physical and geometrical, il parle des planètes et des comètes, mais aussi d'astronomie comparative, en imaginant ce qu'on verrait depuis le soleil ou depuis Vénus.
1728. Ephraïm Chambers mentionne les observations de Cassini.
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Croirait-on qu'une génération après leur publication, les observations de Cassini auraient figuré dans une prestigieuse encyclopédie?
Si les observations de Cassini ne furent connues qu'en 1695, elles furent publiées de nouveau dans les mémoires de l'académie royale des sciences, de 1730, qui mentionnaient tous les travaux de Cassini. Mais Chambers, qui connaissait ces observations par Gregory, ne les avait pas attendu.
1740. James Short, confirme l'observation de Cassini.
↑ lire le dossier ↑ | James Short, étudia les mathématiques et l'astronomie à l'instigation de Mac Laurin, qui lui permit de s'initier à la fabrication des télescopes dans les locaux de l'université d'Édimbourg. Il se révéla un remarquable constructeur de télescopes de Gregory, au point d'en faire sa profession, et s'installa à Londres en 1738.
Le 23 octobre 1740, il aperçut une petite étoile près de Vénus. Changeant d'oculaire plusieurs fois, il constate avec surprise que l'objet avait la même phase que Vénus. Il fit part de son observation dans les Philosophical transactions, mais ne put jamais retrouver l'objet.
1741. L'académie des sciences se méfie des analogies et des causes finales.
↑ lire le dossier ↑ | L'académie des sciences ne pouvait rester indifférente au problème de l'existence du satellite de Vénus, analogue à celui de l'existence de la lune, alors qu'on venait d'en avoir une confirmation par l'observation de Short.
Au point de vue de la physique, rien ne s'y opposait. Au point de vue de l'observation, on en connaissait trois, mais trois seulement.
Au point de vue de la logique, on pouvait chercher des arguments dans le raisonnement par analogie et dans les causes finales. Mais que valaient ces deux arguments?
En 1741, donc, on en était encore à discuter de l'existence du satellite de Vénus sur la base de principes philosophiques, et de trois observations. Ce qu'on ne savait pas, c'est que Short n'avait peut-être vu qu'une étoile, et que finalement, il ne restait qu'une seule observation avec une phase bien nette, celle de Cassini en 1672.
Une vingtaine d'années plus tard, una brassée d'observations nouvelles allaient alourdir le dossier, dont certaines ne furent pas connues tout de suite. Mais nous verrons que ces observations là ne valaient pas mieux que les précédentes.
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