Le réalisme fantastique récupère le satellite de Vénus


1919. Charles Fort est mal renseigné.

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Charles Hoy Fort , écrivain américain, précurseur du réalisme fantastique, fut un grand compilateur de phénomènes censés refusés par la science. Journaux,livres, périodiques et publications scientifiques tout était bon pour y trouver des faits étranges dont la "science officielle" ne rendait pas - ou mal - compte. Il se constitue ainsi une véritable encyclopédie de phénomènes extraordinaires, appelés aujourd'hui "fortéens", qu'il entreprend de classer selon sa propre terminologie... et d'expliquer à sa façon. Le satellite de Vénus, réinterprété par Houzeau comme une planète, lui donne l'occasion d'évoquer un "monde vagabond".

1960. Aimé Michel, ressort les observations de Montaigne, Short et Cassini.

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Aimé Michel, qu'on présentait dans les années 60 comme un écrivain scientifique, fut, avec Jacques bergier, un des membres fondateurs du courant du réalisme fantastique, écrivant tant dans Science & Vie que dans Planète. Découvrant les phénomènes célestes insolites à l'occasion des observations de bombes volantes scandinaves, il se spécialisa d'abors dans les "soucoupes volantes", mais, dans le cadre du réalisme fantastique, élargit son domaine d'étude à d'autres mystères célestes. En 1960 , il traite du satellite de Vénus, et semble être le seul à avoir compris qu'un tel satellite serait visible à l'oeil nu.

1965. Germaine Dieterlen insère le satellite dans la cosmogonie des Dogons.

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Depuis 1948, et la parution du premier ouvrage de Marcel Griaule, la cosmogonie des Dogons a remué bien des méninges, et fait s'affronter plusieurs chercheurs. Précisé en 1965, par Germaine Dieterlen, elle supposait que les Dogons aient connu des astres qu'il leur était impossible d'avoir vu de leurs yeux, comme le compagnon de Sirius et les satellites de Jupiter. Mais elle supposait aussi que les Dogons aient vu des astres qui n'existaient tout simplement pas, comme le second compagnon de Sirius, et le satellite de Vénus. Mais c'étaient des astres auxquels les lecteurs de Camille Flammarion avaient cru autrefois, et c'est là la clé du mystère.

1967. La lune de Vénus intéresse un lecteur de la FSR.

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La Flying Saucer review, fut dans les années 60, la plus intéressante de toutes les revues d'ufologie. Encore aujourd'hui, ses vieux numéros sont irremplaçables pour l'histoire de l'ufologie. L'hypothèse globalement admise à l'époque pour exopliquer les Objets volants non identifiés étant l'hypothèse d'engins extraterrestres, il était normal que le revue d'intéressa aux phénomènes spatiaux encore inexpliqués, puisqu'ils pouvaient relever de la même hypothèse. C'est pourquoi un lecteur va se demander si le satellite de Vénus n'aurait pas pu être une station spatiale.

1977. Jacques Bergier explique le mystère par un satellite artificiel Vénusien.

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Si Jacques Bergier, aussi extraordinaire qu'improbable, a droit à notre indulgence pour ses extrapolations et autres rèveries, la revue Nostradamus, devenue ensuite Nostra, puis Nostra magazine, peut être jugée plus sévèrement. La première série, commencée en 1972, évoque plus la mystification du Dr Bataille, que la science audacieuse. Ses numéros, ornés de gros titres bariolés, contenaient tellement d'énormités qu'ils semblaient spécifiquement adressés à un public d'imbéciles naïfs. Il n'empèche que Jacques Bergier, peut-être naïf, mais pas charlatan, y tint une chronique, et y publia de nombreux articles, dont un sur le satellite de Vénus.

1978. Marc Hallet ressort Fontana et relativise l'étude de Stroobant.

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Marc Hallet, chercheur Liégeois, habituellement classé comme ufologue (et qui a commencé comme ça), s'est fait depuis longtemps l'ennemi des ufologues naïfs, et même des chercheurs naïfs en général. Ayant commencé par critiquer les adamskistes, il s'est ensuite attaqué à la SOBEPS, puis aux savants qui ont "déraillé". Dans ce cadre, un bel exemple était la croyance au satellite de Vénus, qui fit dérailler plusieurs savants, et fut aussi récupérée dans le petit monde ufologique, car pouvant relever de l'intrusion d'une station spatiale extraterrestre.

1984. Christiane Piens reprend aussi Fontana, mais respecte Stroobant.

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Christiane Piens, ufologue bruxelloise, s'étant intéressée jeune aux OVNI, collabora avec la SOBEPS, puis avec la revue Lumières dans la nuit. Après avoir écrit un premier livre avec Jacques Scornaux, elle se lança dans la publication d'un catalogue d'observation historiques d'OVNI. Son catalogue était plus proche des documents originaux pour l'antiquité, mais moins quand il s'agissait de textes médiévaux. Ici elle traite du satellite de Vénus, en utilisant surtout les données d'historiographes qui avaient déja traité le sujet.

2009. Jacques Vallée admet Fontana mais oublie Montaigne.

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Jacquess Vallée, ufologue bien connu pour son idée audacieuse d'une hypothèse extraterrestre au second degré, est l'auteur de plusieurs livres qui ont jeté le trouble chez les ufologues bien pensants, en leur présentant un monde où la réalité était masquée. il n'a plus changé de théorie après avoir publié son célèbre Passport to Magonia, mais est revenu à la publication de données plus digestes avec Wonders in the skye, une compilation d'observations d'OVNI à travers les siècles. Hélas, après examen, il n'en restait plus rien pour la période d'avant notre ère, et pour le satellite de Vénus, il n'utilise que des données indirectes.

Qu'en conclure?

Charles Fort n'a rien compris à un dossier qu'il connait mal, mais s'en sert pour se moquer de la "science officielle".
Aimé Michel agite du mystère pour nous remuer les méninges.
Griaule et Dieterlen ont agi par "wishful thinking".
A la FSR on se demande si le fameux satellite n'aurait pas été un engin spatial.
Jacques Bergier embraye sur cette théorie de l'engin spatial.
Marc Haller récuse cette théorie de l'engin spatial.
Christiane Piens récuse toutes les prétendues observations en se basant sur Stroobant.
Et malgré tout Jacques Vallée récupère quelques bribes du dossier pour vendre du mystère.

Dernière mise à jour: 02/12/2020

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