Les observations du satellite de Vénus entrent au musée


1889. De Graffigny met en scène le satellite de Vénus.

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Henry de Graffigny (Raoul Marquis pour l'état civil) fut à la fois un scientifique touche à tout et farfelu, un culgarisateur et un écrivain de science fiction prolixe en histoires rocambolesques. Dans De la Terre à la lune, Jules Verne faisait partir ses voageurs spatiaux dans un canon, lui, dans Les Aventures extraordinaires d'un savant russe, utilise froidement un volcan! On comprend qu'avec une telle audace, il puisse se permettre de glisser dans son roman un astre aussi hypothétique que le satellite de Vénus.

1891. Jean Rambosson enterre le satellite, sans prétendre tout expliquer.

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Jean Rambosson, qui avait déja parlé de la planète Vénus en 1874, dans Histoire des astres, se décide à parler du satellite de Vénus, une fois qu'il est bien sûr qu'il n'existe pas. C'est qu'entretemps, il a eu vent de l'étude de Paul Stroobant, qui lui parait suffisamment convaincante pour asseoir sa certitude. Il concède néanmoins que si l'étude de Stroobant élimine l'hypothèse d'un vrai satellite, elle n'explique pas complètement tous les cas, mais il est probable que ceux ci trouveront leur explication ultérieurement.

1906. E. E. Barnard révèle avoir observé une petite étoile près de Vénus.

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Edward Emerson Barnard, qui fut un des meilleurs observateurs de son temps, n'a jamais prétendu avoir fait une observation du satellite de Vénus. Probablement connaissait-il la réfutation de Paul Stroobant. Cependant, ayant fait, en 1892, une observation d'un astre ponctuel non identifié à 1' de Vénus, il la rapporta 14 ans plus tard. Il est dommage qu'il n'ait pas alerté tout de suite la communauté astronomique internationale, car si l'objet avait pu être identifié, il aurait pu s'ajouter au catalogue d'explications du satellite de Vénus.

1909. Max Heindel imagine que le satellite de Vénus a créé des astéroïdes.

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Max Heindel, un des grands gourous de la théosophie, admirateur et disciple (ou plagiaire) de Rudolf Steiner, nous a laissé un enseignement, ou plutôt un système de croyances, qui fleure plutôt la religion que la science. Un système dont certains éléments remontent très loin, puisqu'on en retrouverait des traces chez le fondateur du manichéisme. Il nous faut donc mettre notre savoir au placard, et admettre que, non seulement Mercure et Vénus sont habités, mais que leurs habitants vivaient autrefois sur des satellites, aujourd'hui disparus.

1912. Martha Evans Martin montre le discrédit du satellite.

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Martha Evans Martin, enseignate, puis journaliste, se révéla un auteur brillant dans le domaine du journalisme scientifique. En 1907, Elle publia «The Friendly Stars», livre destiné aux jeunes gens intéressés par l'astronomie, qui les aidait à se familiariser avec les étoiles et les constellations, et qui fut très populaire et plusieurs fois ré-imprimé. En 1912, elle publia “The Ways of the Planets”, consacré aux planètes et à leurs satellites. Mais curieusement elle est très mal documentée sur le satellite de Vénus, signe du discrédit dans lequel il était tombé.

1930. Pierre Humbert ressort l'explication par Uranus.

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Pierre Humbert, polytechnicien, puis universitaire, se consacra surtout aux mathématiques. Il tata aussi de l'histoire des sciences et l'astronomie, mais plutôt en théoricien. Dans De Mercure à Pluton, où il nous décrit, une à une, les planètes du système solaire, il évoque le problème du satellite de Vénus. Il ne semble pas connaitre l'étude de Paul Strrobant, car il admet, pour une observation à Copenhague en 1764, l'hypothèse dèjà réfutée de la planète Uranus, que réfutera à nouveau Jean Meeus (après avoir lu Humbert).

1948. Roger Rigollet découvre un faux satellite de Vénus.

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Comme les canaux de Mars, puis les rayons"N", le satellite de Vénus, tout imaginaire qu'il fut, eut droit à une confirmation photographique, et par un astronome de l'observatoire de Paris, s'il vous plait! Ce fut l'oeuvre de Roger Rigollet, déjà célèbre pour sa redécouverte de la comète observée en 1788 par Caroline Herschel. Il avait aussi cru découvrit une nova, qui se révéla un astéroïde. Ici, quelques photographies plus tard, il put se rendre compte qu'il n'avait photographié qu'un banal reflet.

1956. H. P. Wilkins mentionne les anciennes observations sans y croire.

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Hugh Percival Wilkins, le sélénographe, est parfois confondu avec Harold Tom Wilkins, l'ufologue. Il est vrai que le second a fait ce qu'il a pu, pour qu'on le confonde avec le premier, et que le premier a écrit un livre qu'on aurait pu attribuer au second. Dans ce livre, Mysteries of space and time, il évoque quelques problèmes astronomiques qui tinrent un moment la science en échec. En particulier, il consacre quelques pages au satellite de Vénus, ornées d'un dessin qui serait convainquant si on ignorait qu'il est en réalité de Thomas Dick.

1960. Patrick Moore nie le satellite mais a mal lu Stroobant.

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Patrick Moore, qu'on ne présenterait pas à un astronome amateur britannique, un monstre sacré de l'astronomie, même, écrivit près de 70 livres (dont un livre canular) sur les sujets apparentés à l'astronomie. Il en écrivit, bien sûr, à propos de la Lune et de Mars, mais aussi à propos de la planète Vénus. A ce sujet, un personnage tel que lui ne pouvait manquer d'évoquer le problème du satellite de Vénus. Cependant, on est décu de constater qu'il ne connait pas aussi bien le dossier qu'il le devrait: il n'a pas bien lu l'étude, pourtant incontournable, de Paul Stroobant

1963. Jean Meeus réfute l'explication de Pierre Humbert.

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Pierre Humbert fut décidément mal inspiré de parler du satellite de Vénus sans avoir lu Stroobant. 33 ans plus tard, sa théorie, déja invalide, est flanquée par terre au grand jour. Jean Meuus, qui, lui, avait lu Stroobant, et qui s'y connaissait mieux en mécanique céleste, vérifie le calcul de Stroobant et confirme que si Uranus était effectivement visible pour l'observateur de Copenhague (qui la prit pour une étoile), sa distance angulaire à Vénus ne correspond absolument pas à celle indiquée.

1976. William Corliss admet Fontana et les explications de Stroobant.

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William R. Corliss, est surtout connu pour ses compilations de phénomènes insolites, inspirée de Charles Fort, piochées dans des revues scientifiques, et apparemment irréductibles à la science. En 1976, il publie The unexplained, où, entre les anomalies archéologiques et les bizarreries météorologiques, il consacre 58 pages à diverses énigmes astronomiques, et en particulier au satellite de Vénus pour lequel il utilise l'Astronomical Scrapbook de Joseph Ashbrook dans un numéro de Sky and Telescope de 1954.

1990. Stéphane Lecomte n'a rien compris aux observations de Fontana.

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Stéphane Lecomte, membre de la commission d'histoire de la Société Astronomique de France, était supposé disposer de l'importante bibliothèque de la société, et d'au moins tous les articles écrits dans sa revue, L'Astronomie. Il aurait donc du nous faire une étude très érudite sur la croyance au satellite de Vénus à travers les siècles. Hé bien non: Il n'a manifestement pas lu l'article de Stroobant, et nous assène des énormités à propos des observations de Fontana qu'il a l'air de confondre avec celles de Cassini.

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Dernière mise à jour: 30/11/2020